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Affaire des otages : le gouvernement refuse tout compromis avec les jihadistes

Ultimatum des familles des militaires qui menacent d'escalade.

Manifestation des familles des militaires libanais détenus en otage par les jihadistes, le 4 septembre 2014, devant le Parlement à Beyrouth. AFP PHOTO/ANWAR AMRO

Le gouvernement a rejeté jeudi tout compromis dans l'affaire des militaires pris en otage depuis les affrontements entre les jihadistes et l'armée, début août, à Ersal (Békaa). Le cabinet a également refusé tout échange entre les militaires retenus en otage et des détenus islamistes dans la prison de Roumieh, comme l'exigent les jihadistes.

"Les ministres ont souligné à l'unanimité l'importance d'adopter une position unifiée au sein du gouvernement pour que les contacts établis en vue de libérer les militaires portent leurs fruits", a déclaré le ministre de l'Information, Ramzi Jreige, à l'issue d'une réunion de plusieurs heures. Le cabinet a donc assuré à l'unanimité que la sécurité des otages ne peut faire l'objet d'un compromis ou d'un échange car l'Etat "fera catégoriquement face à tout ce qui menace leur vie". Le ministre a ajouté que l'affaire des otages pourrait faire l'objet de négociations à travers des canaux internationaux.

M. Jreige a dans ce contexte annoncé que le gouvernement a chargé une commission présidée par le Premier ministre Tammam Salam du dossier des otages et de la situation à Ersal et ses environs. Le cabinet a également appelé l'armée et les forces de sécurité à prendre toutes les mesures nécessaires pour rétablir le calme dans la région et libérer les militaires.

 

(Pour mémoire : Un échange de prisonniers serait un passage obligé pour la libération des militaires détenus par al-Nosra)

 

L'ultimatum des familles des otages
Les familles des militaires ont de leur côté accordé au gouvernement un délai de 24 heures, au-delà duquel ils menacent de recourir à des mesures d'escalade. Ces familles ont effectué un sit-in devant le siège du gouvernement réuni en Conseil des ministres.

"Nous appelons le commandant de l'armée à arrêter tous les ministres et à les échanger contre les otages de l'armée, afin de préserver la dignité de l'Etat", a lancé l'un des proches. "Nous accordons un délai de 24h au gouvernement, au-delà duquel nous ne serons plus responsables de ce qui pourrait arriver", a-t-il poursuivi.

Les familles des militaires ne lâchent plus la pression depuis l'annonce de l'assassinat du soldat Ali el-Sayyed. L'Etat islamique (EI) avait revendiqué la décapitation du soldat sunnite, provoquant une vague de condamnations au Liban et de nombreuses manifestations des proches des otages (29 soldats et agents de Forces de sécurité intérieure) toujours aux mains des jihadistes.

Le Comité des ulémas, qui était engagé dans une médiation pour obtenir la libération des militaires aux mains de l'EI et du Front al-Nosra, a fermement condamné mardi la décapitation du soldat Ali el-Sayyed soulignant qu'il n'hésitera pas à "contribuer à tout effort visant à libérer les soldats enlevés".

 

Par ailleurs, l'EI a exécuté un Libanais de Ersal, Kayed Ghadada, enlevé depuis une semaine, a rapporté jeudi l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le groupe jihadiste aurait commis ce crime en raison des liens de la victime avec le Hezbollah, selon les médias locaux. L'EI aurait également enlevé 10 Syriens liés au Hezbollah se basant sur les aveux de Ghadada avant son exécution, toujours selon les médias locaux.

 

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