Beaucoup a été dit et sera encore redit sur le congrès qui se tiendra à Washington dès le 9 septembre sur le thème de la protection des chrétiens d'Orient.
Il faut se rappeler que le président Obama a réussi à se faire élire puis réélire sur la base du désengagement total des États-Unis des théâtres d'opérations au Vietnam, en Afghanistan et en Irak où ils s'étaient fourvoyés sous les régimes de ses prédécesseurs, ce qui avait accablé de dettes ce grand pays et presque ruiné son économie, sans aucun résultat notable. Il est donc illusoire de penser que les Américains soient encore disposés à participer à d'autres opérations militaires déterminées à l'exception de quelques bombes lâchées de temps en temps contre les terroristes de Daech, comme cela vient de se passer en Irak.
Quant aux pays d'Europe occidentale, de plus en plus déchristianisés malheureusement, le sort des chrétiens d'Orient retient à peine leur attention, à l'exception de la France qui nous fait part de sa sollicitude émue et de son intérêt toujours réel, mais sans autre engagement quelconque de sa part. Il est bien loin, le temps des croisades et des interventions militaires des pays occidentaux pendant des années et des années, et jusqu'à la première moitié du XXe siècle. Et j'ajouterais que ce temps est « heureusement » bien révolu car leurs conséquences ont été souvent néfastes pour les chrétiens d'Orient.
Il est par contre une attitude, que je regrette vivement de la part de ces pays et des États-Unis, qui consiste à inciter ces chrétiens en péril à émigrer et abandonner leurs patries, et à s'installer dans les pays d'Occident. En agissant ainsi, et sans s'en rendre compte, ces pays apportent en fait leur concours à la destruction et à la disparition des Églises d'Orient. Alors qu'au contraire, ils devraient apporter un soutien financier conséquent et surtout politique et diplomatique auprès de l'Arabie saoudite, de la Turquie, de l'Égypte, de Qatar et des autres émirats du Golfe pour aider ces chrétiens et leurs Églises à se maintenir dans leurs pays d'origine qu'ils occupent depuis la naissance du christianisme.
C'est dans ce contexte que toutes les Églises orientales et leurs patriarches, avec à leur tête le patriarche Béchara Boutros Raï ainsi que les cardinaux Filoni et Sandri représentant le Saint-Père et le Vatican, participent à ce congrès de l'IDC (In Defence of Christians). La plupart des organisations chrétiennes seront aussi présentes, et notamment la « Ligue maronite », et la « Fondation maronite dans le monde » que je préside. Je ne pourrai malheureusement pas être présent personnellement pour des raisons de santé, mais le vice-président Nehmat Frem, Charles Hajj et Hyam Boustani y participeront.
L'IDC est une association née d'un appel d'Église lancé aux États-Unis qui a été concrétisé par un Libanais, Gilbert Chaghouri, qui occupe une situation importante en Afrique, aux États-Unis et au Liban. Sans lui, cet appel d'Église serait demeuré un vœu pieux.
L'IDC et Gilbert Chaghouri se sont donné pour mission de faire prendre conscience, et de sensibliser l'opinion et l'administration américaines sur la tragédie vécue par les Églises orientales, en vue de les engager à prendre les décisions nécessaires, ainsi que les Nations unies, pour aider les chrétiens d'Orient à se maintenir dans leurs pays d'origine.
Je regrette que des individus malintentionnés aient induit en erreur certains rédacteurs de notre journal pour mettre en doute la bonne foi de Gilbert Chaghouri dans un article paru il y a quelques jours. C'est pour cette raison que j'ai publié cette mise au point.
Liban
Les chrétiens d’Orient
OLJ / Par Michel EDDÉ, le 03 septembre 2014 à 00h00
Le problème posé par les chrétiens d'Orient est politique et non religieux. On ne s'intéresse ainsi plus aux causes originelles qui menacent lesdits chrétiens mais uniquement aux mesures prises par les différents gouvernements dans le cadre de la protection de cette minorité religieuse que l'on démarque alors qu'il s'agit bien d'une composante à part entière d'une Nation. Seule le nationalisme, ou le sentiment d'appartenance à une Nation, peut permettre une protection des chrétiens d'Orient. L'ingérence de pays tiers ne pourrait être justifiée par une violation du droit international ou d'accords binationaux
13 h 28, le 03 septembre 2014