Le ministre libanais de la Justice Achraf Rifi a créé la polémique samedi après avoir demandé aux autorités judiciaires d'engager des poursuites contre des individus ayant brûlé un drapeau de Daech (actuellement l'État Islamique, EI) sur la place Sassine à Achrafieh (Beyrouth). Dans un communiqué, M. Rifi dénonce le fait que des inscriptions religieuses, en l'occurrence "il n'y a d'autre dieu que Dieu, et Mahomet est son prophète", aient été insultées de la sorte, soulignant que ces inscriptions n'avaient aucun rapport avec le drapeau du groupe jihadiste, qui les affiche sur son étendard.
Le ministre de la Justice a ainsi appelé le procureur général près la Cour de cassation, le juge Samir Hammoud, à engager des poursuites contre les responsables de cet acte en vue de les arrêter.
Réagissant à cette décision, l'avocat et député membre du Courant patriotique libre (CPL), Ibrahim Kanaan, a annoncé qu'il se chargerait de la défense des jeunes qui ont brûlé le drapeau de Daech à Beyrouth. Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil a appelé les responsables libanais à ne pas confondre l'islam et l’État islamique. "La religion musulmane n'a rien à voir avoir le mouvement islamiste jihadistes", a-t-il assuré.
Cette affaire a également provoqué un tollé sur les réseaux sociaux. Plusieurs internautes se sont dits "choqués" par la décision de M. Rifi, critiquant sévèrement le communiqué du ministre: "On est à Mossoul ou à Beyrouth ?", s'est demandé un internaute sur Facebook. "Brûlons le portrait de M. Rifi à à la place du drapeau de Daech", a proposé un autre.
Daech a une interprétation extrême de l'islam dénoncée par la majorité des courants islamistes. Il multiplie les exactions en Syrie et en Irak, dont des décapitations, des lapidations et même des crucifixions à l'encontre de tous ceux qu'ils considèrent comme leurs ennemis.
Un groupe lié à ce mouvement jihadiste détient en otage plus de 35 soldats et gendarmes libanais depuis le début du mois d'août, après de violents combats dans le jurd de Ersal, une localité dans l'est du pays, non loin de la frontière syrienne. Les combattants syriens réclament, en échange de leur libération, le retrait du Hezbollah de Syrie où le parti chiite combat aux côtés du régime de Bachar el-Assad.
Jeudi, de violents combats ont éclaté entre la troupe et les jihadistes syriens dans le jurd de Ersal, dans un regain de tension, trois semaines après le début des affrontements dans la région. Un calme précaire s'était toutefois installé par la suite, interrompu par plusieurs incidents et accrochages entre l'armée et des éléments jihadistes.
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Mr Rifi, vous etiez une enorme tete au sein des FSI, nous comprennons que la politique est loin de vous, vous etiez sincere quand vous disiez poursuivre les jeunes qui ont bruler le drapeau ... mais ne nous arretons pas la il faut aussi juger ceux qui ont bruler des crucifix a tripoli, ce que le peuple ne comprend pas c'est que par cette action vous etiez entrain de proteger justement ceux qui sont encore en detention, mais je vous demande pardon pour ceux et celles qui ne comprenne en rien votre position et vos actes, ceux qui vous suivent savent tres bien qui vous etes et que vous n'etes en rien responsable de ce qui arrivent vous etiez entrain et je le repete de proteger les détenues de DAECH !!!
16 h 38, le 31 août 2014