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Moyen Orient et Monde - Entretien

Gaza : ni vainqueur ni vaincu ?

Une nouvelle fois, le conflit a mis en évidence la dissymétrie du rapport de force et les différences de mode de vie entre Israéliens et Palestiniens. À droite, une photo de deux jeunes Israéliens qui observent tranquillement le Golan.. À gauche, un Palestinien marchant au milieu des décombres de Gaza. Jalaa Marey/AFP Roberto Schmidt/AFP

Après 50 jours de conflit, Israéliens et Palestiniens sont tombés d'accord sur les conditions d'une nouvelle trêve qui, cette fois-ci, a de réelles chances de durer. Retour, pour l'occasion sur l'évolution, parfois absurde, de ce nouvel affrontement épisodique dans la bande de Gaza. L'Orient-le-Jour a donc interrogé Jean-Paul Chagnollaud, spécialiste de la question palestinienne et rédacteur en chef de la revue Confluences Méditerranée.

 

Quels étaient au départ les objectifs des deux protagonistes ?
J'ai le sentiment que dans un premier temps, il n'y avait pas d'objectifs précis. Il y a eu un entremêlement de facteurs que les acteurs ne maîtrisaient pas. Après la mort des trois jeunes Israéliens, le clan du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accusé le Hamas sans aucune preuve. Est-ce que Netanyahu a trouvé dans ce drame une raison de disqualifier le Hamas ? C'est une hypothèse qu'il ne faut pas écarter.

 

Quelles ont été les réactions de la communauté internationale en général ? Comment expliquer à ce sujet l'alignement de la France sur les États-Unis, en rupture avec sa tradition diplomatique ?
Ce conflit est marqué par la démission de la communauté internationale. En effet, ni les États-Unis ni l'Union européenne n'ont joué leurs rôles. Le Conseil de sécurité n'a jamais été concerné par cette affaire ! Il faut toutefois noter la réaction du reste du monde, très majoritairement favorable à la cause palestinienne. Concernant la France, il ne faut pas oublier que la première réaction du gouvernement visait à rappeler qu'« Israël a le droit de se défendre par tous les moyens ». J'ai eu l'occasion de faire partie de la délégation française durant le dernier voyage de François Hollande en Israël, et, à ce moment, j'ai pu remarquer à quel point le président français avait de l'empathie pour la cause israélienne. Au contraire, il semblait témoigner de l'indifférence par rapport aux Palestiniens que l'on a eu l'occasion de croiser.

 

Malgré sa longévité, le conflit qui oppose les Palestiniens aux Israéliens continue de soulever des passions contradictoires. Comment l'expliquez-vous ?
Il y a, à ce sujet, un paradoxe équivoque vu de France et d'Europe. En effet, certains disent que le conflit est devenu secondaire, et en même temps chaque nouvel épisode de cet affrontement nous rappelle qu'il conserve une évidente centralité. Cela s'explique notamment par le fait que ce conflit conserve un aspect extrêmement symbolique. Il est le reflet de l'opposition Nord/Sud, puisqu'Israël est considéré comme un pays du Nord. En cela, il représente le dernier conflit de type colonial et sépare l'Occident colonisateur du reste du monde. De plus, la participation du Hamas met en avant une autre thématique, exploitée par les Israéliens et par plusieurs chancelleries européennes, qui est le combat contre l'islamisme. En ce sens, les montées en puissance des mouvements jihadistes en Irak et en Syrie, qui effraient la population européennes, desservent la cause palestinienne et crée de nombreux amalgames.

 

Qu'en est-il de l'équilibre des forces à l'heure actuelle ? Peut-on distinguer un vainqueur et un perdant ?
Dans ce type de guerre, tout le monde perd. C'est un formidable gâchis puisque l'avancée politique aurait pu être obtenue de manière différente. Côté israélien, la génération actuellement au pouvoir est guidée par une seule idée : imposer un rapport de force avec les Palestiniens. Du point de vue du Hamas, il démontre que la résistance est toujours là. Mais au vu des pertes humaines et matérielles, il est délicat d'employer ces termes de victoire et de défaite.

 

Ce conflit est-il une histoire sans fin ?
À mon sens, ce n'est pas un conflit. C'est un système d'imposition de la force nommé apartheid. De plus, la dissymétrie des rapports de force entre les deux protagonistes est trop grande pour qu'une solution politique soit envisageable. Il faudrait donc que la communauté internationale, et notamment le Conseil de sécurité, interviennent pour améliorer la situation.

 

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Après 50 jours de conflit, Israéliens et Palestiniens sont tombés d'accord sur les conditions d'une nouvelle trêve qui, cette fois-ci, a de réelles chances de durer. Retour, pour l'occasion sur l'évolution, parfois absurde, de ce nouvel affrontement épisodique dans la bande de Gaza. L'Orient-le-Jour a donc interrogé Jean-Paul Chagnollaud, spécialiste de la question palestinienne et...
commentaires (5)

Que nenni, que nenni! Y a un vainqueur mmilitaire et un assassin de civils. Il ne faut pas confondre comme dirait le comique: parachute et char-à-putes!

Ali Farhat

03 h 51, le 29 août 2014

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Commentaires (5)

  • Que nenni, que nenni! Y a un vainqueur mmilitaire et un assassin de civils. Il ne faut pas confondre comme dirait le comique: parachute et char-à-putes!

    Ali Farhat

    03 h 51, le 29 août 2014

  • Il ne peut y avoir un vainqueur : Israël en chassant le Hamas et en occupant Gaza perdrait beaucoup : réputation internationale, finances, etc... Israël détruit Gaza et laisse les arabes payés Le Hamas ne peut pas être vainqueur. Il obtiendra le minimum pour survivre et il sera encore plus surveillé par Israël En fait, depuis le début de l'arrêt des hostilités, Gaza a obtenu qu'une aide alimentaire et des médicaments. Netanayu récolte ce qu'il a semé, mal semé Israël a dépensé beaucoup en armement, en déplacement de son armée et en prélevant les réserves ce qui met en chômage technique son industrie, dans l'agriculture , surtout au sud du pays et les frontaliers Pour Israël, les USA vont renflouer !!!! Côté palestinien, c'est triste à dire : + de 2000 morts et des milliers de blessés, infrastructure détruite, économie détruite, armement presque épuisé, on ne peut pas parler de victoire. ET qui peut garantir que ce massacre ne peut pas recommencer ? Jusqu'à maintenant, on ne peut constater que le Hamas a toujours interrompu la trêve, provocant I'Israël et donnant une occasion rêvée à Netanayu de continuer le massacre ... deux états stupides dans leurs actions, 1 israélien tué pour 35 palestiniens tués , c'est trop cher payé ....

    FAKHOURI

    16 h 58, le 28 août 2014

  • Les déclarations du premier-ministre israélien à propos de l’accord de la trêve relèvent de l’échec de ce régime, a estimé le porte-parole du Mouvement de la Résistance islamique de la Palestine (Hamas), Sami Abou Zohri. Mercredi soir, en réponse aux allégations de Benyamin Netanyahu prétendant qu’Israël avait asséné un coup dur au Hamas, Sami Abou Zuhri a déclaré : les propos du premier ministre du régime sioniste montrent comment il essaie par tous les moyens de justifier la défaite de l’armée israélienne et d’occulter son désarroi face à la victoire de la Résistance palestinienne.Sami Abou Zohri a ajouté que c’est le premier ministre du régime sioniste qui s’est incliné devant les demandes du Hamas, lors des négociations du Caire ; les habitants de la Palestine occupée devront savoir que c’est la Résistance qui a imposé ses demandes à Israël". Si on considère que selon le dirigeant du Hamas , c'est ce parti de la résistance qui donne l'autorisation aux usurpateurs de rentrer dormir chez eux et non nathan, on est endroit de dire que le Hamas est le grand vainqueur de ce conflit entre un poids lourd et un poids plume . Après le Liban en 2006 , Gaza est le 2eme Stalingrad des usurpateurs de terre racistes et apartheidiques !

    FRIK-A-FRAK

    10 h 59, le 28 août 2014

  • Les vaincus c'est les civils comme d'habitude ...

    M.V.

    10 h 37, le 28 août 2014

  • DEUX VAINCUS !

    LA LIBRE EXPRESSION. LA PATRIE EST EN DANGER.

    06 h 05, le 28 août 2014

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