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À La Une - France

France : nouveau gouvernement mardi sans Montebourg qui "reprendra sa liberté"

Dans un entretien publié samedi par Le Monde, le ministre de l'Economie s'est inscrit en faux contre la ligne économique choisie par le Premier ministre et par le président.

Le ministre français de l’Économie, Arnaud Montebourg, a annoncé lundi 25 août 2014 qu'il ne fera pas partie du nouveau gouvernement, reconnaissant n'avoir "pas réussi à convaincre". AFP PHOTO/ERIC PIERMONT

La France connaît depuis lundi sa crise politique la plus grave depuis l'élection en 2012 du président François Hollande qui, critiqué par son ministre de l’Économie sur sa politique de rigueur, a demandé à son Premier ministre de constituer une nouvelle équipe.

Le président socialiste, pressé en ce sens par le chef du gouvernement Manuel Valls, a choisi la fermeté face à la fronde du bouillant ministre de l’Économie, Arnaud Montebourg, au risque de fragiliser un peu plus sa majorité. Manuel Valls a été chargé de composer d'ici mardi un gouvernement "en cohérence avec les orientations" économiques définies par le chef de l'Etat, selon un communiqué de l’Élysée.

M. Montebourg a annoncé lundi après-midi qu'il n'en fera pas partie et qu'il avait décidé de "reprendre sa liberté", reconnaissant n'avoir "pas réussi à convaincre". "Les politiques de réduction des déficits (...) sont une absurdité financière car, en plombant la croissance, elles empêchent par la chute de l'activité la réalisation de leurs propres objectifs", a déclaré Arnaud Montebourg lors d'une brève allocution publique à son ministère.

M. Montebourg, 51 ans, qui ne s'est jamais privé de critiquer les orientations économiques de l'Union européenne, avait appelé ce week-end à un changement de cap, demandant notamment à M. Hollande dans un entretien au quotidien Le Monde de "hausser le ton" vis-à-vis de l'Allemagne, "prise au piège de la politique d'austérité qu'elle a imposée à toute l'Europe".

"Un ministre de l’Économie ne peut pas s'exprimer dans de telles conditions sur la ligne économique du gouvernement et sur un partenaire européen comme l'Allemagne", avait réagi un membre de l'entourage de M. Valls.



Une alerte sérieuse
Il s'agit d'une alerte sérieuse pour François Hollande, au plus bas dans les sondages et dont la majorité apparaît de plus en plus fragilisée, une fragilité accrue depuis que Manuel Valls a succédé à Jean-Marc Ayrault après la déroute de la gauche aux élections municipales fin mars, remportées par la droite et le Front national (extrême droite).

Élu en mai 2012 avec le soutien du Parti socialiste, des écologistes et d'une partie de l'extrême gauche, M. Hollande a vu cette dernière passer à une quasi-opposition tandis que les écologistes se sont retirés de l'exécutif et ont repris leur liberté de vote au Parlement. Quant aux élus socialistes, une partie de plus en plus remuante critique ouvertement sa politique, notamment les allègements de cotisations pour les employeurs, censés favoriser l'emploi, et les économies massives destinées à lutter contre le déficit public.

Arnaud Montebourg était la caution de cette aile gauche du Parti socialiste, de même que le ministre de l’Éducation Benoît Hamon, qui ne fera pas non plus partie du futur gouvernement.
Ces deux ministres "ont cherché a installer une tension, un rapport de force au sein du gouvernement pour peser. Et Manuel Valls et François Hollande ne l'ont pas accepté", analyse Frédéric Dabi, directeur adjoint de l'institut Ifop.

La ministre de la Culture Aurélie Filippetti a déclaré pour sa part qu'elle ne serait "pas candidate à un nouveau poste ministériel", préférant "la loyauté à ses idéaux" au "devoir de solidarité" gouvernementale.
Pour M. Dabi, "le risque de ce remaniement, c'est une nouvelle réduction de la base de la majorité présidentielle".

Claude Bartolone, président socialiste de l'Assemblée nationale, a averti la majorité de sa "responsabilité colossale". "L'enjeu n'est plus aujourd'hui de définir une ligne politique mais d'aider le Président de la République à obtenir gain de cause en Europe pour défendre des politiques de croissance contre le dogme de l'austérité", a-t-il souligné.

Le chômage a atteint en France un niveau historique, avec 3,398 millions de demandeurs d'emploi fin juin, frôlant les 10% de la population active. Depuis l'élection de François Hollande en mai 2012, près d'un demi-million de nouveaux demandeurs d'emploi sans activité ont été enregistrés en France.

L'extrême gauche et l'extrême droite ont appelé lundi à de nouvelles élections législatives. "La volonté de poursuivre et d'intensifier la même politique est invraisemblable et au total illégitime", a estimé le Parti de gauche. "Il est plus que jamais nécessaire de redonner la parole aux Français et de dissoudre l'Assemblée nationale", a déclaré la présidente du Front national Marine Le Pen.

 

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commentaires (2)

et pendant qu'il se mange la rate entre eux, on oublie de livrer l'armée libanaise dont elle a d'urgence besoin ! Comment l'Arabie Saoudite peut faire confiance en décadence pour lui commander des armes ?

FAKHOURI

20 h 55, le 25 août 2014

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Commentaires (2)

  • et pendant qu'il se mange la rate entre eux, on oublie de livrer l'armée libanaise dont elle a d'urgence besoin ! Comment l'Arabie Saoudite peut faire confiance en décadence pour lui commander des armes ?

    FAKHOURI

    20 h 55, le 25 août 2014

  • Le dernier gouvernement entièrement socialiste en UE implose ...donc les français passent à la version III de la Nomenklatura socialiste aux abois ...en seulement 2 ans 1/2....!

    M.V.

    15 h 25, le 25 août 2014

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