Le grand mufti d'Arabie saoudite, Abdel Aziz Al-Cheikh, a violemment dénoncé mardi les jihadistes de l'Etat islamique (EI) et d'el-Qaëda, les qualifiant d'"ennemis numéro un de l'islam".
"Les idées d'extrémisme, de radicalisme et de terrorisme (...) n'ont rien à voir avec l'islam et (leurs auteurs) sont l'ennemi numéro un de l'islam", a décrété le mufti dans un communiqué, citant nommément l'Etat islamique en Irak et en Syrie, ainsi qu'el-Qaëda. "Les musulmans sont les principales victimes de cet extrémisme, comme en témoignent les crimes perpétrés par le soit-disant EI, el-Qaëda et les groupes qui leur sont liés", a-t-il ajouté, en citant un verset du Coran appelant à "tuer" les auteurs d'actes préjudiciables à l'islam.
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Cette prise de position du sommet de la hiérarchie religieuse saoudienne reflète l'hostilité des milieux religieux en Arabie saoudite envers les jihadistes de l'EI, connus pour leur brutalité. L'Arabie Saoudite est un royaume sunnite qui applique une version très rigoriste de l'islam. Le pays abrite les deux plus hauts lieux saints de l'islam. Les jihadistes de l'EI, déjà bien implantés en Syrie, ont lancé une offensive en Irak le 9 juin et ont conquis rapidement une grande partie des territoires sunnites du pays.
Prôner 'la tolérance'
"Dans les circonstances que vit la nation islamique, plusieurs pays sont déstabilisés" par des extrémistes qui, au nom de la religion, "divisent les musulmans", a déploré le mufti saoudien. Or, a-t-il prévenu, "il n'y a pas en islam de crime plus grand, après l'hérésie, que de diviser les musulmans". Il a prôné "la tolérance qui a été à l'origine de la propagation et de la pérennité de l'islam".
Le 29 juin, le roi Abdallah d'Arabie saoudite avait dit rejeter l'extrémisme religieux, promettant d'empêcher qu'une "poignée de terroristes qui, utilisant l'islam à des fins personnelles, terrifient les musulmans ou portent atteinte à notre patrie", dans une référence aux jihadistes en Irak et en Syrie.
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09 h 39, le 20 août 2014