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Culture - Initiative

Le Musée national de Beyrouth a son app !

Les sarcophages anthropoïdes phéniciens de la salle dédiée au premier millénaire du Musée national de Beyrouth ont dû frémir de fierté hier. Leur curriculum vitae historique ainsi que celui de 130 objets colocataires sont désormais accessibles à des millions d'utilisateurs de Smartphones ou de tablettes dans le monde. Avec commentaires audio à l'appui.

Le ministre Rony Arayji et Me Antoine Meguerdiche lors du lancement de l’application « Beirut Museum ». Photo Michel Sayegh

Le lancement de l'application pour Smartphone et du système Audioguide du Musée national de Beyrouth s'est en effet déroulé hier en présence du ministre de la Culture Rony Arayji, du ministre du Travail Sejaan Azzi, de la présidente du Comité national du patrimoine Mona Hraoui, de la conservatrice du musée Anne-Marie Afeiche et des généreux mécènes Antoine et Samia Meguerdiche.
Un parcours libre et autonome, émaillé de documentaires vidéo et d'explications audio sur 130 objets exposés au Musée national de Beyrouth. Des informations pédagogiques mais aussi pratiques (horaires d'ouverture, expositions permanentes et temporaires...) émaillent cette application pour téléphones mobiles et tablettes, disponible gratuitement sur l'Apple Store (IOS) sous le nom de « Beirut Museum » et sur Play Store (Android) sous le nom de « National Museum of Beirut », qui permet de découvrir une partie du patrimoine national et être utilisée comme audioguide au Musée.


Voilà ce que propose, en résumé, cette heureuse initiative qui conjugue passé patrimonial et inventions technologiques futuristes et prouve, une fois de plus, que les collaborations entre les secteurs privé et public peuvent être très réussies. Comme l'a indiqué le ministre Rony Arayji, cette application est une première dans un musée du Proche et Moyen-Orient. « À l'origine de ce projet, la Direction générale des antiquités au ministère de la Culture qui, à l'instar des plus grands musées du monde, a voulu positionner le Liban à la pointe de l'innovation et du progrès », a ajouté le ministre de la Culture qui a tenu à rendre hommage au couple Meguerdiche, grâce auquel « cette formidable réalisation a été possible. À la mémoire de leur fils Basile disparu à la fleur de l'âge, ils ont su convertir un drame en une expérience d'échange, a noté Arayji. Ils ont opté pour un projet qui jette des ponts entre les Libanais et leur patrimoine, et au-delà entre les diasporas libanaises et leurs pays d'origines et qui suscitent chez nous l'envie d'en savoir plus et d'en découvrir plus ».
Il a également tenu à remercier la société Interlik et notamment Tony Fadel dont la contribution par le don de tablettes Mini iPad constitue le complément préliminaire au fonctionnement de ce programme.
Et le ministre d'affirmer qu'il est « indispensable aujourd'hui, dans un monde sans frontières, qui repose sur la communication et avance à grande vitesse sur les autoroutes de l'information, que le Liban occupe une place de choix et atteste de sa présence et de son histoire, en usant de ces même outils technologiques qui font désormais partie de notre quotidien. Il est essentiel de parler le même langage que nos enfants pour capter leur intérêt et correspondre à leurs attentes, afin de leur transmettre le devoir de connaître et de comprendre, de conserver et d'aimer leur patrimoine. Le contraire serait anachronique ».


Le ministre a également salué Anne-Marie Afeiche, « pilier et âme du musée », ainsi que toutes les personnes qui en sont la « matière vivante » : archéologues, muséologues, muséographes et surtout guides, « qu'aucune machine ou application ne pourra égaler ou remplacer. Parce que la passion n'est pas téléchargeable. Parce que l'émotion ne peut vibrer dans les cristaux d'un écran comme dans l'éclat des yeux ; et le frisson vécu face à la grandeur de notre civilisation et de notre histoire, face à l'art et au talent de tant d'hommes et de femmes qui sont nos ancêtres à tous, ne peut se vivre par procuration ».
Et Rony Arayji d'inviter les technophiles « à naviguer sur vos écrans et à surfer sur la toile, mais faites que votre destination et votre port soient ce beau musée, votre musée ».


Les mécènes de ce projet, Antoine Meguerdiche et son épouse Samia, disent avoir souhaité perpétuer le souvenir de leur fils Basile, dans un lieu chargé d'histoire.
« Ce projet est une première dans la région et nous sommes fiers d'associer le nom de Basile à cette application qui permettra à chaque personne qui le désire, au Liban ou à l'étranger, de visualiser les trésors du musée et avoir envie de le visiter », indique Antoine Meguerdiche. L'application et l'audioguide sont en arabe, francais et anglais.


À noter que la société Ourjouwan.com a compilé toute la documentation mise à sa disposition par La Direction générale des antiquités.
L'utilisateur peut ainsi, selon son centre d'intérêt, parcourir l'histoire du musée depuis sa création en 1923, découvrir les objets par ordre chronologique, par type de matériau ou selon leur emplacement au musée et visualiser les photos des objets.


Au musée, le visiteur ayant auparavant téléchargé l'application pourra, à partir de son téléphone mobile, de sa tablette ou d'un des iPads disponibles au musée, scanner les QR codes apposés sur une cinquantaine d'objets et écouter dans la langue de son choix les explications. Anne-Marie Afeiche, conservatrice du Musée national de Beyrouth, indique pour sa part que le but de l'application « n'est pas de tout mettre on-line. Des œuvres phares, 130 jusque-là, sont présentées de telle manière à donner envie aux éventuels visiteurs (locaux, de la diaspora, ou étrangers) d'en savoir plus. D'aiguiser leur curiosité ».
« En faisant appel aux nouvelles technologies, ce projet favorise l'interactivité, l'ouverture à un public plus jeune et la diffusion de l'information. Si les gens ne viennent pas à nous, nous allons vers eux pour les inviter à en savoir plus. »
L'application sera mise à jour et inclura le sous-sol du musée, qui sera ouvert au public une fois les travaux de réhabilitation terminés. Sans doute en 2015.

 

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