Pour le PDG de la MEA, il n’y a aucun danger à survoler la Syrie dans les corridors aériens sécurisés.
Le crash de la Malaysia Airlines survenu la semaine dernière au-dessus de l'Ukraine a suscité, à juste titre, beaucoup de questionnements et d'appréhension au sein de la communauté de voyageurs. L'avion, vraisemblablement abattu par un missile, avait-il pris une route aérienne en accord avec les règlementations internationales ? Pourquoi la compagnie n'avait-t-elle pas pris de mesures pour éviter de survoler un pays en proie à de violents conflits ?
L'incompréhension s'est renforcée dimanche dernier quand un avion de la Malaysia Airlines, se rendant de Londres à Kuala Lumpur, a survolé la Syrie pour éviter l'espace aérien ukrainien. L'information, révélée par Flightradar24 puis rapportée par l'AFP, a été confirmée par la compagnie malaisienne. « La route empruntée est en accord avec les règlementations internationales et le trajet a été approuvé par l'Organisation de l'Aviation civile internationale (ICAO) », a assuré la Malaysia Airlines dans un communiqué publié lundi soir.
(Pour mémoire: « En Syrie, nous n’empruntons que les corridors sécurisés », assure la MEA)
La Middle East Airlines (MEA) est aujourd'hui une des seules compagnies aériennes à survoler officiellement la Syrie, alors que beaucoup d'autres ont opté pour des trajectoires plus longues, mais permettant de contourner cet espace aérien qu'elles jugent « dangereux ». Contacté par L'Orient-Le Jour, le PDG de la MEA, Mohammad el-Hout, a justifié cette décision prise par la compagnie nationale. « Depuis le début du conflit syrien, l'évaluation sécuritaire de l'espace aérien syrien est constamment mise à jour par les responsables sécuritaires libanais, en coopération avec le chef du gouvernement et le ministère des Transports », a indiqué M. Hout. « Cette évaluation prend en compte les zones de combats, les armes utilisées par les différentes parties, et rien ne justifie pour l'instant un arrêt du survol des corridors aériens sécurisés empruntés par nos avions », a-t-il assuré. Selon lui, d'autres compagnies aériennes lui ont fait savoir qu'elles regrettaient aujourd'hui la décision prise de contourner la Syrie, qui les obligeait à prolonger la durée de leurs vols. « Elles se sont rendu compte qu'une telle décision n'avait pas de réel fondement sécuritaire, mais elles ne peuvent plus faire marche arrière », a expliqué le PDG de la MEA. « Les compagnies d'assurances ont elles aussi été progressivement convaincues de l'absence de danger des routes empruntées et ont baissé leurs tarifs cette année », a ajouté M. Hout.
Lire aussi
Six questions sur la destruction en vol du Boeing de Malaysia Airlines en Ukraine
Pour mémoire
Abboud : Le Liban perd un demi-million de touristes par an à cause de la MEA
Le crash de la Malaysia Airlines survenu la semaine dernière au-dessus de l'Ukraine a suscité, à juste titre, beaucoup de questionnements et d'appréhension au sein de la communauté de voyageurs. L'avion, vraisemblablement abattu par un missile, avait-il pris une route aérienne en accord avec les règlementations internationales ? Pourquoi la compagnie n'avait-t-elle pas pris de mesures...
commentaires (5)
UN TEL ABRUTISSEMENT EST INEXPLICABLE !
LA LIBRE EXPRESSION
18 h 50, le 23 juillet 2014