Le nombre de touristes maintient sa tendance à la baisse amorcée en 2011, après une période de « boom » en 2010, année record pour le Liban.
Le ministre sortant du Tourisme Fadi Abboud poursuit sa bataille contre la cherté des billets d'avion après avoir réitéré son appel à la réduction des tarifs pratiqués lors d'une entrevue accordée à la radio la Voix du Liban hier.
« Tout le monde sait que nos prix sont très compétitifs, a de son côté déclaré Mohammad el-Hout, le président de la Middle East Airline, à L'Orient-Le Jour (OLJ). S'il n'y a pas de touristes au Liban, ce n'est pas à cause de nos prix, mais de la situation sécuritaire du pays. L'année dernière, nous avons offert au ministère du Tourisme 10 places à 1 dollar chacune pour attirer les touristes russes à Beyrouth, mais aucun d'entre eux n'a voulu venir ! »
« Nous n'avons pas réussi à faire venir les touristes russes, mais en quoi cela a-t-il un lien avec les prix élevés des billets d'avion ? a répliqué le ministre sortant du Tourisme dans un entretien accordé à l'OLJ. Cela n'explique pas pourquoi les vols Paris/Beyrouth avec Air France sont à 420 dollars, alors que ceux Paris/Beyrouth sont à près de 1 300 dollars, soit plus du double ! Je peux vous citer le même type d'exemple avec British Airways et Larnaka, ou encore Amman. Les autres capitales de la région accaparent les touristes car les prix sont plus compétitifs. Ainsi, nous perdons chaque année un demi-million de touristes au Liban ! »
Le ministre sortant du Tourisme a en outre déploré l'absence de vols charters à destination du Liban. « Pourquoi Easy Jet ou encore Ryan Air ne créent pas des vols pour Beyrouth ? » Pour M. Abboud, les prix élevés des billets d'avion et l'absence de vols charters constituent « deux anomalies », qui ne sont pas acceptables dans un pays qui compte plus de 10 millions d'expatriés à travers le monde et pour qui le tourisme est un pilier de la croissance économique.
« Il est vrai que la situation sécuritaire a affecté le secteur, mais même les Libanais de la diaspora n'ont plus les moyens de venir au Liban ! Nous sommes un des rares pays au monde où un tel monopole existe encore ! »
Rappelons que la Middle East Airline avait renouvelé son monopole fin 2012 pour une période de douze ans.
M. Abboud a tenu à conclure en soulignant que « personne n'est contre la MEA ; les prix exercés coûtent cher au Liban par un manque important à gagner en termes de visiteurs. »
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commentaires (9)
Monsieur le Ministre, Je ne comprends pas très bien ce genre de reproche à la MEA et de comparer la taille de compagnies comme Air France, British Airways ou Lufthansa? J'ai dirigé une compagnie aérienne en Arfique. A mon arrivée, la perte était de 1,5 milliards de CFA, quatre mois après, le compte d'exploitation présentait 30 millions de CFA. Cette toute petite compagnie ne vivait pas du tourisme. Les données économiques pour une compagnie aérienne sont totalement différentes d celles que j'ai connu. Il est devenu très délicat de gérer une compagnie à notre époque. Je ne peux que montrer de la compassion au PDG de la MEA qui doit bien souffrir pour boucler les fins de mois. A ma modeste connaissance, tous les Ministères des pays que j'ai visité accordent des bonus aux billets d'avions pour touristes et partagent les frais avec la compagnie. Chypre en est un exemple parfait. Plutôt que de diffuser des critiques ou des alarmes, aidez la MEA.
FAKHOURI
18 h 11, le 30 novembre 2013