Rechercher
Rechercher

Liban - Environnement

«Go Jounieh, ou faire du vélo pour sensibiliser à l’écologie

À Jounieh, vélos, trottinettes, skates et autres engins non motorisés ont pris d'assaut la rue de la municipalité. Dans le cadre du Festival de Jounieh, l'association Phellipolis a proposé ce week-end une journée écologique, baptisée « Go Jounieh ».

Une parade a bariolée pour le bonheur des petits, sur fond de vieilles maisons rénovées, à Jounieh.

Il y a ce petit garçon qui tente tant bien que mal de boucler ses protections aux poignets, déjà affublé d'un casque, de protège-genoux et de protège-coudes. Il y a cette famille à vélo qui se prépare à partir – tous ensemble s'il vous plaît. Un peu plus loin, il y a une petite fille avec les cheveux dans les yeux, tentant de se stabiliser sur une planche de skate... Le parking du stade Fouad Chéhab grouille de véhicules à une, deux, trois roues : pour une fois qu'il y a de la place, on peut se permettre de se lancer dans des courses effrénées d'un bout à l'autre du parking.

À Jounieh, comme c'est le cas dans toutes les villes, l'écologie est un enjeu central, trop souvent oublié. En ce qui concerne la densité du trafic automobile, ce n'est pas uniquement la pollution qui pose problème, mais aussi la vie de quartier qui se trouve mise à mal. «Le but de cette journée, c'est de voir si les gens sont sensibles à ces problème écologiques. On avait déjà mis ça en place l'an dernier, on espère qu'il y aura encore du succès cette fois-ci. Samedi déjà (la route était barrée de 18 h à minuit), on a eu pas mal de monde», explique Maria Frem, membre de l'association organisatrice, Phellipolis.

Une vingtaine d'artistes aux costumes bariolés, juchés sur des bicyclettes improbables, totalement recouvertes de gazon, des monocycles, des musiciens de fanfare avec trombones et trompettes s'apprêtent à partir... Ils vont parader dans la rue de la municipalité, accompagnés par des enfants, familles ou volontaires divers et variés. «C'est vraiment trop bien de pouvoir faire du vélo comme ça dans la rue», s'enthousiasme un enfant arborant un maillot vert fluo, le sourire jusqu'aux oreilles. Sa mère à côté raconte qu'ils sont déjà venus hier. Et que la possibilité de faire du vélo ou même simplement de pouvoir se promener sans le bruit des voitures, c'est des plus agréables.

En outre, il y a de nombreux stands pour faire connaître diverses associations, notamment Chance, pour les enfants souffrant d'un cancer. Cette association est soutenue par la journée écologique, quatre vélos ont été symboliquement offerts à des enfants malades. «C'est pour montrer que le sport est destiné à tous, que c'est quelque chose de sain», pointe Maria. «Cirqu'en ciel», les scouts, les passants et cyclistes peuvent s'accorder une pause jonglerie ou encore prendre une crêpe, une glace, une boisson... Les stands bardent la rue de la municipalité, mais aussi le parking du stade, par ailleurs envahi par un skate park monté pour l'occasion et une piste pour le BMX (petit vélo pour réaliser des figures acrobatiques).

Un peu plus loin, des groupes d'étudiants de l'Université Saint-Esprit de Kaslik (Usek) ou de la CLU
(Université libano-canadienne) ont monté des projets à caractère environnemental tels qu'un abribus devant l'un des supermarchés, ou une pièce démontable composée de palettes de bois et de bouteilles en plastique usagées (en d'autres termes, des matériaux réutilisés). «Notre nouveauté cette année est de montrer les projets des étudiants, raconte Maria. On va se réunir pour décider lequel gagnera le concours qu'on a mis en place.»

La journée semble être un succès, tant au niveau des exposants qu'à celui des promeneurs et, particulièrement, des enfants. Les participants sont tous ravis de faire du sport et d'avoir accès à une rue piétonne pour l'occasion. Cependant, c'est plus ce côté convivial et sportif que l'enjeu écologique qui semble motiver les gens. Maria le reconnaît largement et s'explique: «On n'est pas habitués à penser "écologie". C'est au fur et à mesure qu'on pourra sensibiliser les gens à ça. Depuis l'an dernier déjà, il y a une évolution. Plus on fera d'événements comme celui-là, plus les gens seront informés et sensibles. Notamment en exposant des projets écologiques conçus par des étudiants.»

La bonne nouvelle en ce sens, c'est que le conseil municipal de la ville leur a annoncé dimanche qu'il souhaitait fermer cette rue à la circulation tous les dimanches. C'est donc chaque semaine que les cyclistes et autres usagers pourront profiter de la rue de la municipalité sans avoir à se soucier des voitures.

 

Lire aussi
Ehmej, un nouveau village de randonnée à explorer

De Tannourine à Jezzine : à la découverte du « vrai » Liban avec l'Apsad

À la découverte de la cédraie de Tannourine et du gouffre de Baatara

« Il est temps que le Liban redevienne un havre de nature et de tourisme »

Il y a ce petit garçon qui tente tant bien que mal de boucler ses protections aux poignets, déjà affublé d'un casque, de protège-genoux et de protège-coudes. Il y a cette famille à vélo qui se prépare à partir – tous ensemble s'il vous plaît. Un peu plus loin, il y a une petite fille avec les cheveux dans les yeux, tentant de se stabiliser sur une planche de skate... Le parking du...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut