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Moyen Orient et Monde - Irak

Sourd aux critiques, Maliki déterminé à rester au pouvoir

Sistani fustige les députés ; nouvel attentat-suicide près de Samarra ; l'armée piétine à Tikrit.

Nouri al-Maliki : « Je jure devant Dieu que je resterai pour combattre auprès des forces armées et des volontaires jusqu’à la défaite finale des ennemis de l’Irak. » Brendan Smialowski/Pool/AFP

Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a affirmé hier qu'il comptait rester à son poste, malgré les appels en Irak comme à l'étranger pour qu'il cède la place à un gouvernement d'union dans un pays au bord du chaos.
« Je ne renoncerai jamais à ma candidature pour le poste de Premier ministre », a dit dans un communiqué M. Maliki, un chiite dont la coalition est arrivée en tête lors des législatives d'avril, mais qui est critiqué pour son choix de marginaliser la minorité sunnite et accusé d'autoritarisme. Même si elles sont anciennes, ces critiques contre le Premier ministre en poste depuis 2006 se sont faites plus vives depuis le lancement le 9 juin d'une offensive majeure par les jihadistes sunnites, et ont même été reprises par l'allié américain. « Je jure devant Dieu que je resterai pour combattre auprès des forces armées et des volontaires jusqu'à la défaite finale des ennemis de l'Irak », a insisté M. Maliki.

(Dossier : Pour combattre Daech, il faut lutter contre les régimes autoritaires qui alimentent la rhétorique de ce groupe)

Face à la persistance des profondes divisions politiques et confessionnelles dans le pays malgré les appels de toutes parts à l'unité, le plus haut dignitaire chiite d'Irak, Ali Sistani, a fustigé les députés irakiens, qui se sont montrés incapables d'enclencher le 1er juillet le processus censé aboutir à un gouvernement. Son porte-parole a évoqué « un échec regrettable » dans un prêche à Kerbala, au sud de Bagdad. Il est « de la plus haute importance » de former au plus vite un gouvernement « s'appuyant sur un large consensus national », a-t-il martelé.

« Sacrifices »
Le président sunnite du Parlement sortant Oussama al-Noujaifi a pour sa part renoncé à briguer un nouveau mandat pour tenter de débloquer la situation et pousser M. Maliki à faire de même. « L'objectif du changement exige des sacrifices et je suis prêt à les faire pour l'avenir de mon pays. »
Le Parlement doit se réunir à nouveau mardi pour tenter de désigner son président, puis d'élire un président de la République chargé de nommer un Premier ministre. La détermination de M. Maliki à se maintenir au pouvoir risque de retarder encore davantage la formation d'un gouvernement de rassemblement. M. Maliki est accusé depuis des années par ses détracteurs sunnites, kurdes mais aussi chiites d'accaparer le pouvoir et de corruption. Diplomates et experts estiment que l'offensive jihadiste alimentée par sa politique a réduit ses chances de se voir confier un troisième mandat. Sa coalition a été même appelée à choisir un autre candidat, car selon une règle non écrite, le Premier ministre doit être chiite comme la majorité des Irakiens.

(Lire aussi: L'État islamique accusé d'avoir volé la cause du califat)


Pour l'émissaire de l'ONU en Irak, Nicolay Mladenov, la formation d'un gouvernement d'union est nécessaire pour éviter que le pays ne sombre dans « un chaos similaire à celui de la Syrie », en proie à une guerre civile depuis plus de trois ans.

La situation se complique...
La situation est compliquée par la décision du président kurde Massoud Barzani de demander au Parlement de la région autonome d'organiser un référendum en vue de l'indépendance. À la faveur de la crise, les forces kurdes se sont emparées de territoires disputés avec Bagdad, dont Kirkouk, et malgré les menaces de M. Maliki, M. Barzani a affirmé qu'elles n'en partiraient plus.
Autre signe du danger que court le pays, un nouvel attentat-suicide à la voiture piégée contre une position tenue par l'armée et des volontaires civils a fait 15 morts près de Samarra, au nord de Bagdad. Cette ville, que les insurgés ont tenté de prendre, abrite un mausolée chiite dont la destruction partielle dans un attentat en 2006 avait déclenché un conflit entre chiites et sunnites qui a fait des dizaines de milliers de morts.

(Lire aussi : Entre Kurdes et Israéliens : une alliance des minorités est-elle possible ?)

Parallèlement, les forces irakiennes piétinaient dans leur contre-offensive contre Tikrit. Dans cette ville, 46 infirmières indiennes retenues dans un hôpital ont été libérées, au lendemain de la libération de 32 chauffeurs de poids lourds turcs enlevés par Daech qui détient encore des dizaines d'étrangers.

 

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