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À La Une - France

Trafic d'influence: l'avocat de Sarkozy et deux hauts magistrats en garde à vue

Outre les dossiers du financement libyen et du trafic d'influence, la justice mène plusieurs enquêtes susceptibles de se dresser sur la route d'un retour politique de l'ancien président.

Nicolas Sarkozy pourrait lui-même être rapidement entendu. REUTERS/Gonzalo Fuentes

Les enquêteurs ont placé lundi en garde à vue l'avocat Thierry Herzog et deux hauts magistrats dans l'enquête pour trafic d'influence et violation du secret de l'instruction où est cité Nicolas Sarkozy.

L'office anticorruption de la police judiciaire cherche à établir si l'ancien chef de l'Etat, avec l'appui de Me Herzog, son avocat, a cherché à obtenir des informations auprès d'un haut magistrat sur une enquête le concernant en échange de la promesse d'un poste de prestige.


Dans le cadre d'une information judiciaire ouverte le 26 février par le parquet national financier, les enquêteurs veulent aussi savoir si Nicolas Sarkozy a été illicitement informé de son placement sur écoutes.
Cette mesure, spectaculaire s'agissant d'un ancien président, avait été décidée en septembre dans une autre enquête, celle sur les accusations de financement par la Libye de Mouammar Kadhafi de sa campagne présidentielle victorieuse de 2007.

 

(Lire aussi: L'avenir politique de Sarkozy plombé par les scandales)


Lundi, les policiers sont allés interpeller à son domicile bordelais le magistrat en question, Gilbert Azibert, avocat général à la Cour de cassation qui devait être conduit, pour sa garde à vue, à la direction centrale de la police judiciaire à Nanterre (Hauts-de-Seine), a-t-on affirmé de source judiciaire. Me Herzog y est lui arrivé lundi matin, ont constaté des journalistes de l'AFP. Un autre avocat général à la haute juridiction, Patrick Sassoust, a également été placé en garde à vue.


Au moment où les rumeurs sur sa volonté de prendre la tête de l'UMP à l'automne se précisent, Nicolas Sarkozy pourrait lui-même être rapidement entendu, avait indiqué la semaine dernière à l'AFP une source proche du dossier.


Gilbert Azibert et Thierry Herzog avaient déjà vu leurs domiciles et leurs locaux professionnels perquisitionnés début mars. Le téléphone portable et du matériel informatique avaient été saisis chez l'avocat.

 

(Pour mémoire : Scandale financier au sein de l'UMP : Copé démissionne)

 

Coûteuses conversations
L'affaire trouve sa genèse au printemps 2013. Plusieurs proches de Nicolas Sarkozy ont été placés sur écoute dans l'enquête libyenne: Claude Guéant, Brice Hortefeux, mais aussi Michel Gaudin, ancien patron de la police nationale et ex-préfet de police de Paris.

Ce dernier, qui a suivi l'ancien chef de l'Etat après la défaite de 2012 pour devenir son directeur de cabinet, tient plusieurs conversations qui interpellent les enquêteurs. Il semble notamment vouloir, en vain, se renseigner sur l'enquête libyenne auprès du patron du renseignement intérieur, Patrick Calvar.

Les juges décident de placer à son tour l'ex-président de la République sur écoute, notamment le téléphone qu'il utilise sous l'identité d'emprunt de Paul Bismuth pour converser avec Me Herzog. Or, des échanges entre les deux hommes peuvent laisser croire qu'ils ont cherché à obtenir des informations auprès de Gilbert Azibert sur une décision cruciale attendue dans l'affaire Bettencourt.

Le prix de ces placements sur écoutes se révèle élevé pour le camp Sarkozy: un échange téléphonique entre Brice Hortefeux et l'ex-patron de la PJ parisienne Christian Flaesch avait déjà conduit au limogeage de ce dernier en décembre par Manuel Valls. Le policier semblait indiquer à son ancien ministre comment préparer une audition.

 

(Pour mémoire: Sarkozy fait un pas de plus sur le chemin de son retour en politique)

 

Outre les dossiers du financement libyen et du trafic d'influence, la justice mène plusieurs enquêtes susceptibles de se dresser sur la route d'un retour politique de Nicolas Sarkozy. La semaine dernière, le parquet de Paris a confié à des juges financiers une enquête pour "faux et usage de faux", "abus de confiance" et "tentative d'escroquerie", cette fois sur le financement de la campagne de 2012 de Nicolas Sarkozy. Ses meetings semblent avoir été en grande partie financés par l'UMP afin de masquer un dépassement du plafond autorisé.


Dans l'affaire de l'arbitrage Tapie, Claude Guéant a été placé en garde à vue, tout comme dans le dossier des primes qu'il a perçues quand il était directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy à l'Intérieur. Michel Gaudin a également été placé en garde à vue dans cette affaire des primes.
Les policiers s'interrogent également sur la régularité des contrats conclus entre l'Elysée et neuf instituts de sondage sous le quinquennat Sarkozy

 

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