Deux jours après l'attentat terroriste de Dahr el-Baïdar, le Hezbollah continue de dénoncer la montée du terrorisme dans la région, tout en refusant, encore et encore, de faire le lien entre cette montée du terrorisme et son implication aux côtés des forces de Bachar el-Assad dans la guerre syrienne. Il reste qu'il a multiplié, chose relativement inédite, les hommages et les recommandations à l'État, par le truchement des services de sécurité, c'est-à-dire l'armée et les FSI.
« Le danger stratégique sécuritaire au Liban n'existe plus, tout comme le danger israélien sur la souveraineté de notre pays : nous ne devons plus avoir peur, même si les escarmouches se poursuivent, nous suivons les événements avec beaucoup de sagesse et nous sommes prêts à tout », a ainsi affirmé hier le chef du bloc parlementaire du Hezbollah, Mohammad Raad, annonçant que les takfiristes ont été « décapités ». Il a également conseillé aux services sécuritaro-militaires de garder « l'œil ouvert » et de « coordonner » entre eux. « Nous devons encourager, remercier et soutenir l'armée et les forces de sécurité », a-t-il également décrété. Samedi, M. Raad avait assuré qu' « il n'y a pas de place au Liban pour Daech et ceux qui l'appuient », réaffirmant que si le Hezbollah n'était pas intervenu dans les combats en Syrie « au moment approprié, Daech aurait fait la même chose au Liban ».
Son colistier Ali Fayad y a été aussi de son hommage aux services, relevant hier que l'entente interne est « nécessaire si l'on veut que l'État ait un rôle efficace face au terrorisme ».
Quant au député hezbollahi Hassan Fadlallah, il n'y a pas été par quatre chemins. « Le responsable de toutes ces lacunes est celui qui refuse que soit élu président celui qui mérite ce poste », a-t-il asséné. Pour sa part, le vice-président du comité exécutif du Hezb, Nabil Qaouq, a affirmé que « tout leur terrorisme n'a pas réussi à modifier la position (du parti) par rapport à la Syrie ».
Samedi, le ministre de l'Industrie Hussein Hajj Hassan avait appelé à faire face au terrorisme « par l'unité et le renforcement des institutions »...
Cet appel à l'unité a été partagé hier par les cadres d'Amal, à l'instar du député Hani Kobeissi qui représentait le chef du Parlement Nabih Berry à une inauguration au Liban-Sud : cette « unité interne est la meilleure façon de faire la guerre à Israël », a-t-il dit. Quant au député Yassine Jaber, il a estimé que l'attentat de vendredi est « un message destiné à paralyser le Liban et à saper son tourisme ». Enfin, samedi également, l'ambassade d'Iran a elle aussi invité les Libanais à s'unir afin de « protéger leur pays », et les responsables politiques à trouver un terrain d'entente.
Du côté du 14 Mars, les voix n'ont eu de cesse qu'elles ne s'élèvent hier pour demander, encore et encore, à l'instar du député haririen Jamal Jarrah, le retrait du Hezbollah de Syrie, fustigeant le « prétexte » utilisé par le parti de Dieu, à savoir « protéger » le Liban. Le député Nidal Tohmé, tout en rendant également hommage à la troupe et aux FSI, a dénoncé la stratégie de blocage dont usent et abusent « certaines parties ». Même son de cloche pour le député de la Jamaa islamiya Imad el-Hout. « Une faction paralyse sciemment l'élection présidentielle en attendant un événement régional qui servirait ses intérêts », a-t-il dénoncé.
Enfin, samedi, le ministre du Tourisme Michel Pharaon a tenu à « rassurer » les Libanais et les touristes : « Nous assumons nos responsabilités face à tout dérapage sécuritaire, et ce qui s'est passé (à Dahr el-Baïdar) est exceptionnel. Nous devons tourner la page », a-t-il souligné dans une déclaration à la Future TV.
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21 h 25, le 23 juin 2014