Au lendemain de l'attentat de Dahr el-Beidar, l'enquête suit son cours pour cerner les circonstances de l'attaque et identifier son objectif. Une réunion de coordination s'est tenue au ministère de l'Intérieur entre M Nouhad Machnouk et le directeur général de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, qui est la cible la plus probable de l'opération terroriste, si l'on en croit la revendication de l'attentat par la « Brigade des sunnites libres de Baalbeck », vendredi soir.
De son côté, le directeur général des FSI, le général Ibrahim Basbous, s'est rendu à Saadnayel, où il a présenté ses condoléances à la famille de l'agent des FSI tué au barrage de Dahr el-Beidar. Ce dernier a été enterré hier avec les honneurs qui lui sont dus. Le général Basbous s'est également rendu à l'hôpital de Chtaura, où les grands blessés militaires de l'attentat de vendredi sont soignés. Il a fini par gagner le site de l'attentat pour une évaluation des dégâts. Le point de contrôle de Dahr el-Beidar sera renforcé, a-t-il promis.
Le site a également reçu, samedi, la visite du ministre des Travaux publics et des Transports, Ghazi Zeaïter.
Reconstitution
Sur le plan de l'enquête, les FSI et la Sûreté générale ont reconstitué l'itinéraire du kamikaze, ses hésitations et l'épilogue tragique de son parcours entre le col de Beidar et Sofar puis dans le sens contraire. Il leur a paru de plus en plus plausible que l'homme cherchait à repérer, au niveau de Sofar, le convoi du général Abbas Ibrahim venant de Beyrouth et se rendant au poste-frontière de Masnaa. Mais ils peinent à identifier le véhicule piégé, dont ils n'ont retrouvé ni le numéro de moteur ni celui du châssis. Par contre, le plaque d'immatriculation a été identifiée comme appartenant à une Land Rover. On suppose que, comme dans les précédents attentats-suicide, le véhicule aurait été volé au Liban et piégé en Syrie, probablement dans la région de Qalamoun, dont certaines zones continuent d'être aux mains des rebelles.
L'identité du conducteur de la Murano piégée et la manière dont les données de sa carte d'identité libanaise ont été obtenues restent une énigme. Le véritable porteur de la carte d'identité découverte dans la voiture qui a explosé s'est expliqué devant les enquêteurs, qu'il a apparemment convaincus de sa parfaite innocence. Il a affirmé ignorer comment ses données personnelles se sont retrouvées sur une fausse carte d'identité libanaise portant la photo du candidat à l'attentat-suicide, et a donné une idée de formalités administratives qu'il avait engagées et qui ont pu être la source de la fuite. La photo du kamikaze a été publiée sur le site des FSI, en vue de son identification.
Arrestations
Par ailleurs, dans le cadre de l'enquête sur l'attentat de Dahr el-Beidar, les services de renseignements de l'armée ont arrêté au barrage de Hazzerta-Laboué, dans le caza de Baalbeck, cinq hommes qui leur ont paru suspects. Déférés devant la police militaire, l'un d'eux, Omar Mounawir as-Satem, a été identité comme étant le cousin de Kouteïba as-Satem, l'auteur de l'attentat-suicide de Haret Hreik il y a quelques mois. Trois des hommes arrêtés sont de nationalité syrienne.
Toutefois, un communiqué publié en cours de journée a affirmé qu'il y a erreur sur la personne et que l'homme arrêté, Omar Mounawir as-Satem, dont le prénom de la mère est Souad, ne doit pas être confondu avec son homonyme, Omar (Ahmad) as-Satem, dont le prénom de la mère est Cheikha.
Lire aussi
Vigilance accrue au lendemain de l'attentat de Dahr el-Beidar
L'attentat de Dahr el-Baïdar, une preuve supplémentaire que le Liban ne peut vivre sans président
La thèse de Abbas Ibrahim confortée par la Brigade des sunnites libres