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À La Une - Liban

Report après report, la vacance à la présidence libanaise s'installe dans la durée

La séance parlementaire reportée au 2 juillet, faute de quorum.

Convoqué pour la septième fois, le Parlement libanais a de nouveau échoué, le 18 juin 2014, à élire un successeur au président Michel Sleiman. REUTERS/Sharif Karim/archives

Défaut de quorum, report, échanges d'accusations. Le même et triste scénario se répète à chaque séance parlementaire consacrée à l'élection présidentielle libanaise, laissant présager d'une longue vacance à la Magistrature suprême.

C'est ainsi, sans surprise, que la septième séance parlementaire visant à élire un nouveau chef de l'Etat n'a pu se tenir mercredi faute de quorum. Elle a été reportée au 2 juillet. Une nouvelle fois, le quorum des deux-tiers (86 députés sur 128) n'a pas été atteint aujourd'hui. Soixante-trois députés ont pris place dans l'hémicycle, les clivages entre les deux grands blocs politiques des 8 et 14 Mars restant entiers.

Ces séances ne mobilisent même plus la presse, quelques journalistes ayant fait le déplacement place de l'Etoile, l'issue de la session parlementaire étant connue d'avance.

 

Pour élire un successeur au président Michel Sleiman, dont le mandat a expiré le 25 mai, le chef du législatif Nabih Berry avait convoqué les députés à une première séance plénière le 23 avril. Celle-ci n'a pas débouché sur l'élection d'un président, aucun des candidats n'ayant obtenu le nombre de voix nécessaires. Les tours suivants ont tourné court, faute de quorum.

 

A l'issue du report, le leader des Forces libanaises (FL) et candidat à la présidence, Samir Geagea, a appelé le chef du Courant patriotique libre (CPL), Michel Aoun, "à faire un choix" parmi les propositions qu'il avait faites pour mettre un terme au blocage de l'élection présidentielle.

"Qu'attendent-ils ? Qu'est-ce qui pourrait changer la semaine prochaine et celle d'après ? Pourquoi ces séances sont-elles bloquées ?", s'est demandé M. Geagea, estimant que "la vacance à la présidence est une violation de la Constitution". "Rester dans la situation de blocage dans laquelle nous sommes est une catastrophe pour le Liban ", a-t-il ajouté.

 

Samir Geagea avait proposé le 9 juin trois solutions possibles en vue de débloquer la situation. La première prévoit que Michel Aoun annonce publiquement sa candidature, le Parlement devant alors départager les différents candidats dans le cadre d'un scrutin normal. La deuxième solution consiste en un accord sur deux ou trois candidats consensuels, proches des deux parties, les députés devant élire l'un d'eux. Comme troisième solution, Samir Geagea a assuré être prêt à toute autre proposition faite par le camp adverse.

 

"Erreur suprême à l'égard du Liban"

Le député Elie Keyrouz, membre des FL, a, de son côté, accusé les chrétiens du 8 Mars du blocage de la présidentielle. "Les chrétiens responsables du blocage commettent une erreur suprême à l'égard du Liban", a déclaré M. Keyrouz à la presse estimant qu' "affaiblir le poste présidentiel c'est affaiblir la place des chrétiens au Liban". Il a par ailleurs souligné que "les chrétiens aujourd'hui ont besoin d'un président qui leur ressemble, qui ressemble à leur histoire, à leur combat".

 

Le vice-président de la Chambre, Farid Makari, a estimé pour sa part qu'une rencontre entre le leader du Courant du Futur, Saad Hariri, et le chef du Parti socialiste progressiste (PSP), Walid Joumblatt, prévue vendredi, ne suffit pas pour qu'un président de la République soit élu. "Il ne suffit pas que Walid Joumblatt et Saad Hariri se rencontrent pour élire un président, a déclaré M. Makari.  La situation a besoin d'un accord chrétien".

Cette réunion Hariri-Joumbatt revêt une importance évidente du fait que le flou entretenu par le leader du courant du Futur concernant la candidature du général Michel Aoun contribue dans une large mesure à maintenir le blocage du scrutin présidentiel. Le général Aoun refuse toujours, en effet, de se retirer de la course au profit d'un candidat d'entente du fait qu'il espère toujours obtenir le soutien de M. Hariri, lequel se refuse à adopter une attitude tranchée qui serait susceptible de débloquer l'échéance présidentielle.

Hier soir, le général Aoun a réaffirmé, dans une interview à la chaîne de son parti, l'OTV, qu'il est "le plus fort" et que, par voie de conséquence, il est en droit d'être élu président de la République.

Le député Kassem Hachem (Baas proche du régime syrien), membre du bloc parlementaire du Développement et de la Libération (de Nabih Berry), a souligné qu'en l'absence de consensus il ne peut y avoir élection. "Il est clair que jusqu'à présent, il n'y a pas de consensus concernant le scrutin présidentiel", a-t-il dit.

Son collègue, membre du Courant du Futur, Ammar Houri, a toutefois exprimé l'espoir qu'un président de la République soit élu le plus tôt. "Nous nous présentons à cette séance, comme à toutes celles qui l'ont précédée dans l'espoir d'élire un nouveau président", a-t-il dit.

 

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Défaut de quorum, report, échanges d'accusations. Le même et triste scénario se répète à chaque séance parlementaire consacrée à l'élection présidentielle libanaise, laissant présager d'une longue vacance à la Magistrature suprême.
C'est ainsi, sans surprise, que la septième séance parlementaire visant à élire un nouveau chef de l'Etat n'a pu se tenir mercredi faute de quorum....
commentaires (2)

COMME SI ON ÉTAIT SURPRIS ! L'ABRUTISSEMENT INNÉ INFECTE DE PLUS EN PLUS LE TRÈS PEU DE MATIÈRE... SI MATIÈRE IL Y EN A... DANS LES BOÎTES CRÂNIENNES PRATIQUEMENT VIDES !

LA LIBRE EXPRESSION

18 h 30, le 18 juin 2014

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Commentaires (2)

  • COMME SI ON ÉTAIT SURPRIS ! L'ABRUTISSEMENT INNÉ INFECTE DE PLUS EN PLUS LE TRÈS PEU DE MATIÈRE... SI MATIÈRE IL Y EN A... DANS LES BOÎTES CRÂNIENNES PRATIQUEMENT VIDES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 30, le 18 juin 2014

  • Avec le report de l'élection présidentielle libanaise, nos députés semblent certainement de grands nostalgiques à la chanson et j’entends siffler le train, un train qui n’existe plus d’ailleurs au Liban . Applaudissons –les ils méritent .

    Sabbagha Antoine

    16 h 18, le 18 juin 2014

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