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À La Une - France

Hollande affiche sa fermeté face à sa première épreuve sociale d'envergure

"Les grèves de cheminots sont probablement avec celles des médecins libéraux les moins populaires en France".

Avec seulement 18% des Français approuvant son action, "les opinions négatives sont tellement fortes que François Hollande n'a plus rien à perdre". AFP/Boris Horvat

Après six jours de grève des cheminots en France, le pouvoir socialiste reste ferme face à cette première épreuve sociale d'envergure depuis le début du quinquennat de François Hollande, déterminé à tenir bon pour imposer sa ligne réformiste.


La réforme ferroviaire, examinée à partir de mardi à l'Assemblée nationale, ne sera pas reportée, a asséné lundi le Premier ministre Manuel Valls, qualifiant la grève de "pas utile et pas responsable".

Comme chaque jour, les cheminots ont voté lundi la poursuite de leur mouvement, en dépit d'une mobilisation en baisse avec seulement 14% de grévistes, soit près de 14 points de moins qu'au premier jour, selon la direction de la SNCF. La réforme, au cœur du plus long conflit depuis quatre ans à la Société nationale des chemins de fer (SNCF), vise à stabiliser la dette du secteur ferroviaire (44 milliards d'euros) et préparer son ouverture à la concurrence. Le texte prévoit de regrouper la SNCF et Réseau ferré de France (RFF) sans toutefois toucher au statut des cheminots qui bénéficient en France de nombreux avantages.

 

(Lire aussi : 21 700 postes détruits en France au premier trimestre)

 

Dès vendredi, le président français avait lancé un appel à la responsabilité: "Il y a un moment où il faut savoir arrêter un mouvement et être conscient des intérêts de tous". Au plus bas dans les sondages mais jusqu'ici relativement épargné par les conflits sociaux contrairement à son prédécesseur de droite Nicolas Sarkozy, François Hollande joue la carte de l'opinion publique, pariant sur l'impopularité du mouvement des cheminots.

"Les grèves de cheminots sont probablement avec celles des médecins libéraux les moins populaires en France", souligne Jean-François Amadieu, professeur à l'université de Paris 1, qui juge que "l'opinion comprend mal les raisons" du mouvement.

 

'Endosser son costume de président'

Avec seulement 18% des Français approuvant son action, "les opinions négatives sont tellement fortes que François Hollande n'a plus rien à perdre. Il peut se permettre d'être ferme!", juge le politologue Frédéric Dabi de l'Institut Ifop. "C'est l'occasion pour Hollande d'endosser enfin aux yeux des Français son costume de président", affirme une source gouvernementale. "Il n'a pas d'autre solution que la fermeté. S'il rate ce rendez-vous, c'est foutu. Tout le monde sera dans la rue".

 

Réforme ferroviaire donc, mais aussi réforme territoriale, pacte de compétitivité... Le président, qui assume pleinement sa ligne réformiste, juge capital de montrer que, contrairement à sa réputation, la France peut être réformée. "Après deux défaites électorales coup sur coup", municipales puis européennes, "c'est maintenant qu'il faut tenir bon", souligne un proche.

D'autant que l'opposition de droite ne semble pas avoir l'intention de mettre des bâtons dans les roues du gouvernement. La droite doit avoir "une attitude responsable" et "ne pas compliquer la tâche du gouvernement", a exhorté ce week-end le député UMP Hervé Mariton. "Je demande" au gouvernement "de ne pas reculer" face "aux grévistes jusqu'au-boutistes", a renchéri son collègue Xavier Bertrand.

 

(Lire aussi : France : politique sociale et libérale, l'équation impossible ?)

 

Pour Frédéric Dabi, François Hollande va toutefois devoir "faire de la pédagogie sur sa fermeté parce que même si les Français ne soutiennent pas ces mouvements, les gênes qu'ils provoquent créent un trouble dans l'opinion". La reconduction de la grève des cheminots lundi au premier jour de l'examen de fin d'études lycéennes du baccalauréat, au risque de gêner les déplacements des lycéens, a ainsi suscité de nombreuses réactions de colère.

 

Outre les cheminots, le gouvernement est engagé dans un bras de fer avec le monde de la culture sur la question de la réforme de l'assurance chômage des intermittents du spectacle qui font peser la menace d'une annulation des principaux festivals de l'été, dont celui d'Avignon.

"Tous les dix ans, tous les cinq ans, tous les trois ans, nous avons ce conflit et la possibilité, voire la réalité de l'annulation de spectacles, il faut en sortir une fois pour toutes", a demandé Manuel Valls. Le statut d'intermittent permet en France aux artistes, techniciens et régisseurs de bénéficier d'un régime spécifique qui leur garantit d'être indemnisés durant leurs périodes d'inactivité. Ce régime, considéré comme un rouage essentiel de l'exception culturelle française, est cependant lourdement déficitaire.

 

Lundi, des manifestations étaient prévues dans toute la France pour tenter de faire plier le gouvernement qui a d'ores-et-déjà annoncé qu'il validerait la nouvelle convention d'assurance chômage, contestée par les intermittents. Ce texte, signé entre le patronat et trois syndicats, prévoit de durcir les règles d'indemnisation des intermittents tout comme celles d'autres catégories de chômeurs.

 

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commentaires (1)

Hollande affiche surtout son immense faiblesse ...! avec 15 % de gens du peuple de gauche vaguement satisfaits ...c'est le plus mauvais score dans les sondages ,d'un président sous la Ve république...( par ailleurs, attention le titre de l'article provient de l'AFP société d'état compétente en désinfo.....)

M.V.

17 h 43, le 16 juin 2014

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Commentaires (1)

  • Hollande affiche surtout son immense faiblesse ...! avec 15 % de gens du peuple de gauche vaguement satisfaits ...c'est le plus mauvais score dans les sondages ,d'un président sous la Ve république...( par ailleurs, attention le titre de l'article provient de l'AFP société d'état compétente en désinfo.....)

    M.V.

    17 h 43, le 16 juin 2014

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