La semaine dernière a été riche en événements en France : défaite historique du Parti socialiste (PS) aux élections locales, changement de Premier ministre, remaniement ministériel. Si le choix de Manuel Valls comme PM a été un coup de barre à droite, la formation du gouvernement a été un coup de barre à gauche. Cette semaine, les choses sérieuses commencent. Aujourd'hui, le PM prononcera son discours de politique générale. Le vote de confiance à l'Assemblée doit suivre rapidement. En théorie, il n'y a pas de problème, la gauche disposant de 340 sièges sur 577. En pratique, l'extrême-gauche se refuse de cautionner ce gouvernement et des défections dans l'aile gauche du Parti socialiste ne sont pas impossibles. À lui seul, le PS n'a qu'une seule voix de majorité. L'exercice n'est donc pas si facile que cela. Le PM doit reprendre la tonalité « sociale-libérale » voulue par François Hollande. Il doit jouer à la fois sur le « social » pour s'assurer la confiance (c'est le plus probable) et sur le « libéral » pour s'attirer la compréhension de la Commission européenne auprès de laquelle le gouvernement espère obtenir un nouveau délai pour la réduction de son déficit. En 2013, le déficit a atteint 4,3 % du PIB, ce qui rend la cible des 3 % en 2015 presque hors d'atteinte sans de véritables et sérieux efforts de maîtrise des dépenses publiques.
