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Diaspora

« Plus de 320 Libanais très actifs dans la vie socio-économique de Monaco »

Voici de larges extraits d'un entretien accordé à « Art Monaco Magazine » par Moustapha el-Solh, consul honoraire du Liban à Monaco depuis 1996 et président de l'Association des consuls honoraires (ACHM) depuis 2009.

Moustapha el-Solh, consul honoraire du Liban à Monaco depuis 1996.

Dans cette interview, Moustapha el-Solh se penche plus particulièrement sur le rôle joué par la communauté libanaise et les liens particuliers qui se sont tissés entre le Liban et la principauté. «Il y a plus de 320 Libanais résidant actuellement à Monaco, a-t-il dit. Ils sont très actifs et occupent des positions de choix dans la vie socio-économique du pays. Au-delà du bonheur que représente l'établissement en cette belle terre d'accueil aux caractéristiques géographiques et climatiques proches du pays du Cèdre, mes compatriotes trouvent ici, au sein de la société monégasque et auprès de l'administration locale les éléments nécessaires à une vie familiale et professionnelle réussie.»
«Par ailleurs, poursuit Moustapha el-Solh, les liens si particuliers et si profonds qui unissent les deux petits États depuis des temps lointains connaissent, depuis l'avènement du prince Albert II, un essor marqué, qui se traduit par une forte croissance de la communauté libanaise résidente et par un important développement de la coopération entre Monaco et le Liban. La visite officielle du prince souverain au Liban en 2011, première du genre, en est la preuve concrète. Il faut cependant dire que si cette relation a pu, au cours des décennies, croître et se renforcer, c'est, bien entendu grâce à la complicité entre nos deux peuples et au cadre propice qu'offre Monaco et son tissu socio-économique ; mais aussi grâce à l'apport précieux – très apprécié des Monégasques – de la communauté libanaise résidente caractérisée par une compétence et un savoir-faire exceptionnels, dans des domaines aussi variés que la finance, l'hôtellerie, la médecine, le bâtiment, le commerce, la science et l'art. Il faut aussi dire que le Liban véhicule au travers de son importante diaspora implantée aux quatre coins du monde un patrimoine culturel diversifié riche d'une histoire millénaire qui fait l'originalité de ses ressortissants. Monaco apprécie cela. Et nous lui en sommes très reconnaissants!»
À l'occasion du 70e anniversaire de l'indépendance du Liban, le consul a organisé au Musée océanographique, sous le patronage du prince Albert II et de l'ambassadeur de France à Monaco, Hugues Moret, une exposition photographique présentant les œuvres de photographes libanais contemporains. Sur son implication dans le monde des arts, notamment au niveau du mécénat, M. Solh a répondu: «Quand l'ambassadeur de France, mon ami Hugues Moret, m'a approché, il y a presque un an, pour me proposer de l'aider à faire venir la 3e édition du Festival Photomed à Monaco, après un passage de près d'un mois à Sanary-sur-Mer au printemps 2013, j'ai immédiatement adhéré au projet et souhaité apporter le plein soutien du consulat. Photomed, qui avait, pour cette édition, mis le Liban à l'honneur, offrait à mes yeux une opportunité unique de rencontre entre trois pays, entre trois peuples, qu'une même mer, qu'une même culture, qu'une même langue rapprochent et très souvent rassemblent. Aussi, de par sa thématique, son timing et son cadre, ce festival représentait pour moi l'occasion rêvée d'apporter mon soutien aux jeunes espoirs libanais en matière de photo et d'art; et en même temps, célébrer une triple amitié, celle historique entre le Liban, la France et Monaco. N'était-ce pas, là aussi, l'événement qui tombait à point nommé pour lancer, à Monaco, les festivités liées à la commémoration du 70e anniversaire de l'indépendance du Liban?»
Et d'ajouter: «Cette exposition d'artistes libanais de talent se déroulait dans le majestueux cadre du Musée océanographique de Monaco, un monument emblématique à la gloire de la mer et plus particulièrement la Méditerranée dont les flots bercent les rivages monégasques et libanais. Vous comprenez alors mieux encore mon enthousiasme mon engagement. De plus, notre attachement, ma femme et moi au musée et aux prestigieux événements scientifiques, culturels et artistiques qui s'y produisent régulièrement nous a amenés à en devenir des amis fidèles et des contributeurs convaincus, fiers et heureux d'apporter notre soutien à ce haut lieu de la vie culturelle monégasque.»

«La création au Liban se porte très bien!»
«Dans le cas précis de Photomed, le musée allait devenir l'espace de quelques jours, un magnifique écrin pour montrer aux Monégasques et à l'ensemble des visiteurs internationaux une nouvelle facette de l'art et de la culture libanaise, a ajouté le consul. C'était pour moi une façon d'encourager les jeunes de mon pays d'apporter mon soutien à la direction du musée, et d'aider en même temps à promouvoir Monaco comme carrefour par excellence de manifestations culturelles méditerranéennes. C'est dans ces conditions seulement que je perçois, avec la plus grande modestie, ma contribution. Notre penchant pour l'art contemporain n'est aussi pas étranger à notre relation privilégiée avec le musée et sa direction. Cette implication nous a donné l'opportunité d'admirer des œuvres exceptionnelles. Je saisis l'occasion de cette interview pour saluer le travail remarquable du directeur du musée Robert Calcagno, et pour l'assurer de notre indéfectible soutien.»
Interrogé sur l'état de la création libanaise actuellement, et sur son importance, alors que le Proche-Orient connaît une nouvelle période particulièrement trouble, Moustapha el-Solh a dit: «Malgré les événements dramatiques que traverse actuellement la région, la création artistique et culturelle se porte fort heureusement bien au Liban.»
«Au sortir de la guerre fratricide qui avait ravagé le pays, le premier chantier sur lequel se sont attelés les Libanais fut la remise en état des infrastructures presque totalement détruites, dit-il. Puis vint le temps du redressement économique. Aujourd'hui, bien que ces deux étapes ne soient pas complètement abouties, on constate qu'une large part de l'effort national s'est concentrée sur la reconstruction culturelle du Liban. Il faut cependant préciser que la création n'a jamais connu de période d'hibernation, et ce malgré les temps très difficiles qu'a pu traverser le pays.»
Il a ajouté: «Mais aujourd'hui, plus que jamais, on remarque une extraordinaire vitalité intellectuelle qui se traduit par un renouveau culturel et artistique qui caractérise non seulement la société libanaise mais aussi tous les milieux d'immigration, et ils sont nombreux! Les Libanais, fiers de leur diversité culturelle qui remonte très loin dans l'histoire de notre complexe terre d'Orient, sont aujourd'hui persuadés que cette diversité est leur atout majeur, leur principale force, dans un monde globalisé et ouvert. Ils réalisent l'importance que revêt pour le pays la nécessité d'exploiter cette diversité culturelle et de la renouveler. Et cela trouve sa traduction concrète dans les secteurs de l'art, de la littérature, de l'architecture, du journalisme, du théâtre, du cinéma, de la mode et de la musique, que ce soit au pays ou dans les nombreux pays d'émigration. Nous voyons de plus en plus de créateurs libanais occuper les devants des journaux, des magazines et des écrans de télévision. Et non seulement au Liban! Je vous en citerai quelques-uns des plus médiatisés: Amin Maalouf, romancier, membre de l'Académie française; Vénus Khoury, poète; Nadine Labaki et Wajdi Moawad, cinéastes; Mika, Shakira, Mathieu Chédid, chanteurs; Gabriel Yared, compositeur; Élie Saab, Rabih Keyrouz, Wadih Mrad, créateurs en haute couture; Bernard Khoury, architecte; Karim Habib designer BMW; Ayman Baalbaki, peintre... Et tant d'autres encore.»

Dans cette interview, Moustapha el-Solh se penche plus particulièrement sur le rôle joué par la communauté libanaise et les liens particuliers qui se sont tissés entre le Liban et la principauté. «Il y a plus de 320 Libanais résidant actuellement à Monaco, a-t-il dit. Ils sont très actifs et occupent des positions de choix dans la vie socio-économique du pays. Au-delà du...