Une vingtaine de jeunes patients ont profité de la médiation culturelle menée par l’étudiante Fadia Kazwini au Centre Saint Jude.
Le mardi 29 avril n'était pas une journée ordinaire pour les enfants cancéreux au Centre Saint Jude. Une vingtaine de petits patients ont eu l'occasion, grâce au projet de médiation culturelle « hôpital-culture » élaboré et réalisé par Fadia Kazwini, étudiante en master professionnel 2 de médiation culturelle à l'Université libanaise, de regarder une saynète – jouée par des étudiantes en traduction – et d'imaginer eux-mêmes, par le dessin et l'écriture, la fin de l'histoire. « Dans la saynète, trois poules placées dès leur naissance dans un poulailler se réveillent un jour pour se questionner sur leur vie monotone et ennuyeuse. Elles décident alors de quitter le poulailler. Or dehors, le monde est plein de dangers. Et les aventures commencent », raconte Fadia.
L'activité a duré une heure, durant laquelle les enfants – et leurs parents – ont oublié la maladie, la douleur et la peur. La preuve ? La lumière dans leurs yeux, leurs éclats de rire, leur enthousiasme.
Fadia a voulu, à travers son projet, briser non seulement les murs de l'hôpital et de la maladie, mais également ceux de l'isolement qui souvent emprisonnent les petits patients atteints de maladies lourdes, telles que le cancer ou l'insuffisance rénale, et leurs familles. « Ce qui rend ce public spécifique, c'est qu'il y a des obstacles sociaux, psychologiques et économiques qui empêchent les parents d'amener leurs enfants aux endroits culturels. Les parents n'ont pas le courage d'accompagner leur enfant qui a une tumeur à l'œil, ou qui a perdu ses cheveux ou l'un de ses membres dans des endroits culturels publics ou même privés », explique Fadia.
Munis de fournitures gracieusement offertes par la librairie Madi à Fanar et encadrés par les étudiantes, les enfants ont créé, chacun à sa manière, une fin à la saynète qui leur a été présentée. « Ce qui attire l'attention, c'est que, pour la fin de l'histoire, la plupart des enfants choisissent le retour des poules au poulailler », raconte Fadia en poursuivant : « Une petite participante m'a dit : "Je choisis le poulailler car les poules vont y être à l'abri, et elles vont y trouver toujours quelqu'un pour les nourrir". »
De petits présents ont été distribués à la fin de l'événement aux jeunes spectateurs. « Ce projet n'a pas seulement offert un brin d'espoir aux enfants, il nous a donné à nous aussi un profond sentiment de satisfaction intérieure », confie la jeune médiatrice culturelle, qui ambitionne de poursuivre des projets similaires à Saint Jude et dans d'autres hôpitaux.
