Rechercher
Rechercher

À La Une - Religion

Le pape achève un pèlerinage intense de trois jours au Proche-Orient

Incendie criminel dans une église catholique à Jérusalem pendant la visite de François.

Au dernier jour de son pèlerinage, le pape François a appelé lundi au "libre accès" de tous les croyants juifs, musulmans et chrétiens aux lieux saints à Jérusalem. AFP PHOTO/POOL/TSAFRIR ABAYOV

Le pape François a quitté lundi soir le Proche-Orient, au terme d'un pèlerinage chargé de trois jours en Jordanie, dans les Territoires palestiniens et Israël, résolument œcuménique, mais souvent rattrapé par les tensions politiques.

L'avion de la compagnie israélienne El Al transportant le chef de l'Eglise catholique a décollé de Tel-Aviv à 17h30 GMT, après une brève cérémonie d'adieux, à destination de Rome.

Peu avant son départ de Jérusalem, un incendie d'origine criminelle a consumé des croix de bois dans l'une des principales églises catholiques, selon frère Nikodemus Schnabel, un porte-parole de l'abbaye de la Dormition. Cet édifice se trouve près du Cénacle, où François venait de célébrer une messe, au grand dam d'extrémistes juifs qui en revendiquent l'exclusivité.
Dans ce site sacré pour les trois religions,visiblement fatigué, il a tenu un discours personnel très chaleureux devant les responsables des diocèses et des ordres religieux de Terre sainte, insistant sur les idées de "famille", de "fraternité" et d'"amitié".

Dans une collision des calendriers spirituel et temporel, la municipalité israélienne a approuvé un plan de construction de 50 logements dans un quartier de colonisation à Jérusalem-Est, selon un conseiller municipal d'opposition.

Recevant le souverain pontife, le président israélien Shimon Peres a en outre accepté son invitation lancée dimanche à une prière commune pour la paix avec le président palestinien Mahmoud Abbas au Vatican.

 


François rencontrant le président et le Premier ministre israéliens le 26 mai 2014. AFP PHOTO/ GALI TIBBON


François a appelé au "libre accès" de tous les croyants juifs, musulmans et chrétiens aux lieux saints à Jérusalem, et à l'arrêt de "la violence et des manifestations d'intolérance", après une vague de vandalisme de nationalistes juifs présumés contre des sites chrétiens et musulmans.

Le mufti de Jérusalem, Mohammad Hussein, l'avait pressé d'intervenir auprès d'Israël pour "arrêter l'agression contre notre peuple, notre terre, et nos lieux saints et permettre la liberté d'accès aux musulmans et chrétiens de notre peuple à leurs lieux saints d'Al-Aqsa et du Saint-Sépulcre".

 

(Repère : Les chrétiens de Terre sainte : communautés diverses dans une région troublée)

 

Le pape, accompagné du patriarche orthodoxe de Constantinople Bartholomée lors de cette rencontre sur l'esplanade des Mosquées, site sacré pour l'islam et le judaïsme, a appelé au dialogue et à la tolérance entre les trois religions monothéistes "pour la justice et la paix".

 


Le pape devant mosquée Al-Aqsa. REUTERS/Nir Elias

Après s'être recueilli devant le Mur des Lamentations, en contrebas, où il a glissé un message de prière, Jorge Bergoglio a embrassé le rabbin Abraham Skorka et le professeur musulman Omar Abboud, ses deux vieux amis de Buenos Aires, une accolade réunissant symboliquement les trois religions et leurs quelque trois milliards de fidèles.

 

"Ouvrir des voies"
Auparavant, François a fait un détour imprévu par le mémorial des victimes israéliennes d'attentats, à la demande des dirigeants israéliens, écrivant un message condamnant le "terrorisme", accompagné par le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Selon le quotidien Yédiot Aharonot, Israël a exprimé son mécontentement au Vatican après sa prière silencieuse dimanche au pied du "mur" israélien à Bethléem, en Cisjordanie, achevé aux deux tiers, qui isole le territoire palestinien de Jérusalem.
"Ceux qui pensent qu'il a penché vers la ligne palestinienne se trompent, en témoigne le geste qu'il a fait de toucher du doigt les noms des victimes d'attentat gravés dans le mur du mémorial", a commenté un porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Yigal Palmor.

 


Le pape embrassant ses amis le rabbin Abraham Skorka et le professeur musulman Omar Abboud. AFP/Thomas Coex



En improvisant ces deux étapes, dimanche et lundi, le pape a raisonné comme un "prophète" qui voit au-delà des blocages actuels afin d'indiquer des "voies", des "ponts" possibles, a expliqué son porte-parole Federico Lombardi.

Reçu par le pape à Notre-Dame, une propriété du Vatican à la limite entre l'Ouest et l'Est de Jérusalem, M. Netanyahu lui a assuré que cette barrière avait "sauvé des milliers de vies".
Dans un rapport publié en vue de l'anniversaire d'occupation et l'annexion de Jérusalem-Est en 1967, une organisation de défense des droits de l'Homme souligne que quelque 100.000 habitants de quartiers palestiniens, séparés du reste de la ville par la barrière, "ne bénéficient pas même des services de base".

 


Le pape François, glissant une prière, dans une fente du mur des Lamentations, à Jérusalem, le 26 mai 2014. AFP/Pool/Andrew Medichini


Autre signe d'amitié envers Israël, François a fait déposer une grande gerbe aux couleurs jaune et blanche du Vatican sur la tombe du père fondateur du sionisme Theodor Herzl, une première pour un pape, dénoncée par des militants palestiniens.

 

(Lire aussi : Juifs et musulmans attendent François avec des préjugés très favorables)


Au mémorial de la Shoah à Yad Vashem, Jorge Bergoglio a prononcé une longue méditation empreinte d'émotion sur cette "tragédie incommensurable" et "l'abîme" qu'elle a constitué pour l'humanité, rallumant la flamme du mémorial et baisant la main des survivants.

Il a poursuivi ses rencontres avec les deux Grands rabbins d'Israël et des religieux de différentes confessions chrétiennes, en particulier orthodoxes, dans un rapprochement historique qui a justifié ce pèlerinage, 50 ans après le sommet à Jérusalem entre le pape Paul VI et le chef de l'Eglise orthodoxe de l'époque, Athénagoras.

 

 

Lire aussi
Raï décoré par Abbas : "Celui qui ne veut pas la paix en Palestine ne veut pas la paix au Moyen-Orient"

Les Sœurs du Rosaire, en Orient, pour l'Orient

Les Frangié de Gaza, en Terre Sainte, autorisés à se rendre à Bethléem ?

La visite du Pape en Jordanie ravive les espoirs des chrétiens... et du secteur touristique

Le ras-le-bol de Mgr Béchara Raï en direct : du jamais-vu...

Le pape François a quitté lundi soir le Proche-Orient, au terme d'un pèlerinage chargé de trois jours en Jordanie, dans les Territoires palestiniens et Israël, résolument œcuménique, mais souvent rattrapé par les tensions politiques.L'avion de la compagnie israélienne El Al transportant le chef de l'Eglise catholique a décollé de Tel-Aviv à 17h30 GMT, après une brève cérémonie...

commentaires (3)

Il a fait une grave erreur dans son beau parcours.. mais je pense qu'il s'est fait "piéger" en metteant une gerbe de fleur sur la tombe de théodor herzel.. Sait-il qu'il est l'idéateurs du crime sioniste?? Allah ysémho!

Ali Farhat

21 h 44, le 27 mai 2014

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • Il a fait une grave erreur dans son beau parcours.. mais je pense qu'il s'est fait "piéger" en metteant une gerbe de fleur sur la tombe de théodor herzel.. Sait-il qu'il est l'idéateurs du crime sioniste?? Allah ysémho!

    Ali Farhat

    21 h 44, le 27 mai 2014

  • Une visite politique beaucoup plus que spirituelle dans un monde ou la religion vit un peu partout des hauts et des bas .

    Sabbagha Antoine

    11 h 03, le 27 mai 2014

  • Le pélerinage politique par excellence

    Bahijeh Akoury

    07 h 01, le 27 mai 2014

Retour en haut