Excédé par les questions sur la polémique autour de sa visite en Terre sainte, le patriarche maronite a brusquement mis fin hier à une interview, à Amman, avec France 24.
Le patriarche maronite Béchara Raï est arrivé à Amman hier peu après midi, première étape de sa tournée en Terre sainte devant le conduire à Jérusalem et Bethléem. Une tournée à laquelle s'opposent le 8 Mars, en général, et le Hezbollah, en particulier. Et signe inédit et assez stupéfiant de la tension qui entoure cette visite, le patriarche a mis brusquement fin à un entretien avec un journaliste de France 24 (version arabe) à son arrivée à Amman.
Cette visite patriarcale est la première d'un dignitaire religieux libanais en Terre sainte depuis la création de l'État d'Israël en 1948, et coïncidera avec le pèlerinage du pape François à Jérusalem, à Bethléem et en Jordanie du 24 au 26 mai. Interrogé en duplex sur cette visite, le patriarche a réaffirmé à la chaîne d'information française en continu qu'il respectait la souveraineté du Liban et les lois libanaises, et qu'il n'allait pas rencontrer de responsables civils ou politiques israéliens.
Alors que le journaliste continuait de l'interroger sur le sens de la visite, le patriarche a déclaré : « Aujourd'hui, je suis le patriarche, la décision de cette visite est mienne. » Le journaliste insistant, le patriarche a répété cette réponse plusieurs fois, invitant le journaliste à passer à une autre question. Puis il s'est levé et a mis brusquement fin à l'entretien, visiblement agacé par la polémique autour de sa visite. En enlevant son micro, le patriarche a déclaré avoir suffisamment répondu à ces questions et ne pas être là pour être condamné.
Auparavant, Mgr Raï avait également déclaré au journaliste de France 24 que ceux qui soutiennent sa visite en Terre sainte étaient plus nombreux que ceux qui s'y opposent. « Les voix en faveur de ma visite en Terre sainte sont plus nombreuses que celles qui s'y opposent, et ma visite est pastorale », a-t-il souligné. « Que ceux qui l'acceptent l'acceptent, et que ceux qui la rejettent la rejettent », a-t-il poursuivi. Mgr Raï a également tenu à préciser qu'il avait pris l'autorisation du président de la République ainsi que celle du Premier ministre avant d'effectuer son voyage.
Signalons qu'à Amman, l'Église maronite a travaillé en vue de rassembler les fidèles maronites. Elle est en train de leur construire une église sous le patronage de saint Charbel, sur un terrain offert par le roi Abdallah de Jordanie.
L'église Saint-Charbel de Amman
« Nous sommes là pour accueillir ensemble le chef de l'Église catholique, le pape François, et assurer au bon peuple que la Terre sainte est sa terre, qu'elle est notre mère spirituelle et que c'est ici que le Christ nous a ouvert les portes du ciel par le sang de sa croix. Nous sommes là pour vous féliciter d'avoir tenu bon, de n'avoir ni abandonné ni vendu votre terre. » C'est par ces phrases d'encouragement, et par d'autres les incitant à répudier les moyens de violence et à prendre les moyens de la paix et du pardon, que le patriarche maronite a entamé la première de ses activités officielles, après son arrivée hier à Amman.
Après avoir décicacé une petite chapelle au nom de saint Antoine, Mgr Raï a célébré une messe solennelle en l'église Saint-Charbel de Amman, en présence notamment du ministre jordanien du Travail Sami Halsa, de l'ambassadrice du Liban en Jordanie Micheline Baz et du doyen de la colonie libanaise en Jordanie, Fouad Abou Hamdane.
Dans un mot d'accueil adressé au patriarche, le vicaire patriarcal de Amman, Moussa Hage, a annoncé que la Jordanie avait offert à l'Église maronite une parcelle de terrain, sur les bords du Jourdain, pour y construire une église, à proximité du lieu où Jésus a reçu le baptême. « Vous en avez posé la première pierre ; le temps est venu de la construire », a-t-il lancé, s'adressant au patriarche.
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commentaires (7)
On peut tout de même s'étonner de la réaction des enturbannés..à l'époque ils se sont prosternés devant Ahmadinejad le cinglé du nucléaire dont les racines d' origine sont révélées au monde: Sabourjian- un nom juif qui signifie " le tisserand".
C…
18 h 07, le 24 mai 2014