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À La Une - Russie

Poutine ne croit pas à une nouvelle Guerre froide

Un jeune garçon s'apprête à lancer un oeuf contre un dessin représentant Poutine en Hitler. Photo AFP

Vladimir Poutine s'est employé à justifier avec fermeté sa position sur l'Ukraine et a jugé "impossible" d'isoler la Russie dans une nouvelle Guerre froide, lors d'une rencontre avec les agences de presse internationales samedi à Saint-Pétersbourg.

"Je ne voudrais pas penser que c'est le début d'une nouvelle Guerre froide, personne n'y a intérêt, et je pense que cela ne se produira pas", a déclaré le président russe lors de cette rencontre organisée en marge d'un Forum économique annuel lors duquel il avait déjà longuement justifié sa politique vendredi face aux milieux d'affaires internationaux.

Interrogé par l'AFP sur le reconnaissance ou non par la Russie de la présidentielle anticipée organisée dimanche en Ukraine pour remplacer le prorusse Viktor Ianoukovitch, démis par la contestation pro-occidentale en février, il a répété que Moscou "considérerait avec respect" le choix des Ukrainiens, mais a omis de répondre directement sur la légitimité du scrutin.

Sur la politique menée par Moscou dans cette crise, notamment le rattachement en mars de la péninsule de Crimée à la Russie, qualifiée d'"annexion" par les Occidentaux, M. Poutine n'a rien cédé sur le fond.
Il a souligné qu'une "ligne" avait été franchie avec la menace, selon lui, d'une adhésion de ce pays à l'Otan, voire de l'installation sur son territoire d'éléments du bouclier antimissile américain.

"Notre position est juste"

"Notre position est juste, et les gens en Europe le voient", a-t-il affirmé. "Faites donc un sondage d'opinion en Europe. J'ai des raisons de penser que notre position aura beaucoup de partisans", a-t-il poursuivi.
Interrogé sur la menace de nouvelles sanctions économiques occidentales qui pourraient frapper l'économie russe déjà menacée par la récession, il a déclaré ne pas y croire.
Des sanctions économiques sérieuses "seraient négatives pour tous, elles peuvent amener les économies européenne, russe et mondiale à de telles turbulences qu'il est clair que personne n'y a intérêt", a-t-il déclaré. "Je pense qu'isoler un tel pays est une question qui porte un caractère éphémère. C'est impossible", a-t-il dit, soulignant les enjeux économiques notamment pour l'Europe.

M. Poutine, qui a conclu mercredi en Chine un gigantesque contrat gazier de 400 milliards de dollars sur 30 ans, a assuré que celui-ci ne remettait nullement en question les livraisons de gaz russe à l'Europe, qui constituent un quart de ses approvisionnements. "Nous sommes capables de fournir et les livraisons à la Chine, et les livraisons aux consommateurs européens", a-t-il assuré.

Moscou ne refait pas l'URSS

Il a rejeté l'idée selon laquelle la Russie avait l'intention de ressusciter l'URSS. "On essaie de nous accrocher cette étiquette selon laquelle nous avons l'intention de restaurer l'empire, l'Union soviétique, de tout soumettre à notre influence. C'est absolument faux", a déclaré M. Poutine.
Il s'est dit prêt à avoir des entretiens bilatéraux avec ses homologues occidentaux en marge des cérémonies de commémoration du Débarquement auxquelles il participera le 6 juin en Normandie (ouest de la France). "Y aura-t-il des entretiens? D'après ce que j'ai compris, le président français souhaiterait avoir une telle rencontre séparément. (...) Je le rencontrerai avec plaisir, pour parler des questions qui présentent un intérêt mutuel", a-t-il dit. "Je n'ai pas l'intention de fuir, je discuterai avec plaisir avec chacun de mes collègues", a-t-il ajouté.

La présence de M. Poutine aux cérémonies de commémoration du Débarquement allié le 6 juin en Normandie a été confirmée au début du mois, Paris indiquant maintenir son invitation malgré l'accès de tension inédit depuis la Guerre froide entre Russes et Occidentaux.
La présidence américaine a toutefois fait savoir qu'elle ne prévoyait pas de rencontre entre Barack Obama et Vladimir Poutine.

Un autre invité avec lequel le contact pourrait être froid : le prince Charles, qui selon la presse britannique aurait comparé la politique de M. Poutine à celle d'Hitler dans une conversation privée. "Je n'ai pas entendu cette expression. Si c'est le cas, c'est évidemment inacceptable. Je pense qu'il le comprend lui-même", a déclaré M. Poutine. "Ce n'est pas un comportement royal", a-t-il ajouté.


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