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Moyen Orient et Monde - Conflit

Poutine respectera le « choix » des Ukrainiens à la présidentielle

Retrait des troupes russes d'ici à 20 jours ; sept morts dans l'Est prorusse.

Les séparatistes ont promis pour leur part d’empêcher le déroulement du scrutin dans l’Est, où près de deux millions d’électeurs pourraient éprouver des difficultés à voter. Viktor Drachev/AFP

Le président russe Vladimir Poutine a annoncé hier qu'il respecterait le « choix du peuple ukrainien », un geste d'apaisement avant le scrutin de demain salué par Kiev, mais rejeté par les séparatistes prorusses.
À Saint-Pétersbourg, le maître du Kremlin a soigneusement choisi ses mots pour signifier qu'il respecterait le « choix » dans les urnes du peuple ukrainien, sans pour autant dire qu'il reconnaîtrait le président ou que celui-ci serait légitime. « En principe, en vertu de la Constitution, il ne peut y avoir d'élection car le président (Viktor) Ianoukovitch (...) est le président en exercice », a déclaré M. Poutine. Mais « nous voulons nous aussi qu'en fin de compte le calme revienne (en Ukraine), nous allons respecter le choix du peuple ukrainien », a-t-il ajouté, assurant que Moscou « travaillerait avec les nouvelles autorités ». Il a une fois de plus dénoncé un « coup d'État », soutenu par « nos amis américains ». « Au final, c'est le chaos et une véritable guerre civile », a-t-il déploré, faisant allusion aux combats entre soldats ukrainiens et séparatistes.
Washington a réagi prudemment en affirmant « accepter volontiers un signe des Russes montrant qu'ils respecteront les résultats d'une élection libre, juste et démocratique ». Tout en « saluant » les déclarations de Poutine, le ministre ukrainien des Affaires étrangères Andriï Dechtchitsa a dit « espérer qu'elles seront suivies d'actes concrets ». De même, la chancelière allemande Angela Merkel, qui considère le scrutin comme une étape majeure pour stabiliser l'Ukraine, a demandé à Vladimir Poutine de reconnaître l'évaluation de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) et de son millier d'observateurs internationaux. Pour sa part, la ministre européenne des Affaires étrangères Catherine Ashton a indiqué qu'une « élection réussie » constituerait « une étape majeure » pour apaiser les tensions en Ukraine.
Le chef de l'état-major de l'armée russe, le général Valeri Guerassimov, a à cet égard assuré que les troupes russes déployées près de la frontière de l'Ukraine retourneraient dans leurs casernes au cours des vingt prochains jours, conformément à l'ordre donné par Vladimir Poutine.

Fin de campagne
Il n'en reste pas moins que les violences meurtrières ont terni la campagne électorale qui s'achevait hier à minuit. Le favori du scrutin, le milliardaire pro-occidental Petro Porochenko qui a assuré le service minimum tout au long de la campagne, a annulé son dernier meeting dans la capitale « en raison de la tragédie », la mort de 18 soldats jeudi.
Ses principaux rivaux, l'égérie de la révolution pro-occidentale en 2004 Ioulia Timochenko et le prorusse Serguiï Tiguipko, ont participé aux débats télévisés, la première prônant un référendum sur une adhésion à l'OTAN pour faire face à la « guerre non déclarée » russe et le deuxième une normalisation des relations économiques avec la Russie. Dans une courte allocution télévisée, le président par intérim, Olexandre Tourtchinov, a appelé « chacun » des Ukrainiens à se rendre aux urnes pour donner « un pouvoir légitime » à leur pays. D'après un dernier sondage, Petro Porochenko conforte son avance avec plus de 44 % des intentions de vote, devançant l'ancienne Première ministre Ioulia Timochenko (8 %).

Des « problèmes »
Pour la présidentielle, au cours de laquelle 36 millions d'électeurs sont appelés à voter, Kiev a déployé 55 000 policiers et 20 000 volontaires. Les séparatistes ont promis pour leur part d'empêcher le déroulement du scrutin dans l'Est, où près de deux millions d'électeurs pourraient éprouver des difficultés à voter. Selon les dernières données de la commission électorale, plus de la moitié (20 sur 34) des commissions électorales des régions de Donetsk et de Lougansk ne peuvent pas fonctionner. Le chef du Conseil de sécurité nationale et de défense, Andriï Paroubiï, a reconnu à l'avance qu'il y aurait « des problèmes » dans l'organisation de l'élection à Donetsk, Lougansk et Slaviansk.
Enfin, sur le « front de l'Est », les combats se sont poursuivis hier. Sept combattants, a priori quatre insurgés prorusses et trois volontaires d'un des « bataillons » d'appui à l'armée ukrainienne, ont péri dans des affrontements près du village de Karlivka, sur la route permettant l'accès au nord-ouest de Donetsk. La ville de Slaviansk, bastion des insurgés armés prorusses, a également connu des combats.
(Source : AFP)

Le président russe Vladimir Poutine a annoncé hier qu'il respecterait le « choix du peuple ukrainien », un geste d'apaisement avant le scrutin de demain salué par Kiev, mais rejeté par les séparatistes prorusses.À Saint-Pétersbourg, le maître du Kremlin a soigneusement choisi ses mots pour signifier qu'il respecterait le « choix » dans les urnes du peuple ukrainien, sans pour...
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