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La vacance désormais quasi-certaine à la tête de l'Etat

"Il s'agit d'un jour triste. Alors que pendant 24 ans la décision de la présidentielle n'était pas entre les mains des Libanais, nous avions là une réelle chance d'élire un président", déclare Geagea.

Convoqué pour la cinquième fois, le parlement libanais a de nouveau échoué, le 22 mai 2014, à élire un successeur du président Michel Sleiman, dont le mandat prend fin le 25 mai. REUTERS/Sharif Karim/archives

Sans surprise, et comme un funeste rituel, la cinquième séance parlementaire consacrée à l'élection d'un nouveau président de la République libanaise n'a pu se tenir jeudi faute de quorum, la vacance devenant quasi-certaine à la tête de l'Etat dès le 25 mai.

Le quorum des deux-tiers (86 députés sur 128) n'a en effet pas été atteint, quelque 73 parlementaires seulement ayant pris place jeudi dans l'hémicycle. Les députés des blocs du Changement et de la réforme du général Michel Aoun et de la Fidélité à la résistance (Hezbollah) ont boycotté la séance.

 

À partir de là et jusqu'à samedi soir, l'Assemblée est en session ouverte en tant que collège électoral pour élire un nouveau président. L'initiative d'une réunion viendra des blocs parlementaires, et non du président de la Chambre, Nabih Berry, qui a affirmé en "avoir assez fait" en convoquant la Chambre à quatre réunions déjà, dont trois se sont avérées vaines. M. Berry se tiendra donc prêt à tout moment à répondre à une demande de réunion qui émanerait des blocs, laissés à leurs manœuvres et leurs contacts.

Pour élire un successeur au président Michel Sleiman, dont le mandat expire le 25 mai, le chef du législatif avait convoqué les députés à une première séance plénière le 23 avril. Celle-ci n'a pas débouché sur l'élection d'un nouveau président, aucun des candidats n'ayant obtenu le nombre de voix nécessaires. Les deuxième, troisième et quatrième tours ont tourné court, faute de quorum.

 

(RepèrePetit manuel utile en cas de vacance présidentielle)

 

"Un jour triste"

Les réactions se sont multipliées après ce nouvel échec jeudi.

Le leader des Forces libanaises (FL) et candidat à la présidentielle, Samir Geagea, a accusé une nouvelle fois le camp du 8 Mars de torpiller la présidentielle.

"Il s'agit d'un jour triste. Alors que pendant 24 ans la décision de la présidentielle n'était pas entre les mains des Libanais, nous avions là une réelle chance d'élire un président", a déclaré M. Geagea lors d'une conférence de presse. "Le 14 Mars, les centristes et le bloc du Développement et de la libération (de Nabih Berry) ont agi conformément à la Constitution en assistant aux séances parlementaires et en proposant des candidats. Les autres paralysent la Constitution, la vie politique et la démocratie", a-t-il ajouté.

"Le 8 Mars n'a pas participé à la séance parce qu'il n'est pas sûr de sa victoire. Il a fait entrer le pays dans la vacance et a annihilé tout espoir d'élire un président fort. Nous allons travailler avec tout le monde pour que cette vacance soit la plus courte possible", a-t-il encore dit.

 

Plus tôt, M. Geagea avait écrit, sur son compte Twitter : "Nous n'avons pas de plan B au 14 Mars, tant que l'autre partie persiste dans ses positions concernant la présidentielle". "Le Hezbollah ne recherche pas la vacance mais ne peut en même temps laisser tomber son allié" Michel Aoun, avait-il ajouté.

 

Son épouse, la députée Sethrida Geagea, a également accusé le camp du 8 Mars de vouloir imposer son propre candidat en torpillant la présidentielle. "Encore une fois, une partie n'a pas assuré le quorum. Ils veulent imposer leur candidat. Et si ce n'est pas possible, ils boycottent le Parlement et provoquent un défaut de quorum", a déclaré Mme Geagea.

La députée a par ailleurs vivement critiqué la "pyramide" évoquée mercredi par le chef du Courant patriotique libre (CPL) Michel Aoun. "Il s'agit d'un coup porté à Taëf et à la parité. Le général Aoun n'est pas le seul représentant des chrétiens comme le chef du Hezbollah n'est pas le seul représentant des chiites. Où sont les druzes dans cette pyramide", a indiqué Mme Geagea. "Michel Aoun nous a rappelé la troïka lors de la tutelle syrienne", a-t-elle dit.

Le général Aoun a affirmé mercredi soir qu'il forme "avec le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, et le chef du courant du Futur, Saad Hariri, un triangle de force pour le Liban".

  

Le député George Adwan, membre des FL a, lui aussi, souligné ne pas être surpris par le défaut de quorum à la cinquième séance du Parlement. "Si nous n'assurons pas le quorum et si la situation perdure, nous aboutirons soit à la vacance, soit à un compromis venu de l'extérieur qui éloignera les candidats forts et retirera la décision d'élire un président des mains des Libanais", a-t-il ajouté.

 

A son arrivée au Parlement, le député Ahmad Fatfat, membre du Courant du Futur, avait émis l'espoir qu'un nouveau président soit élu avant le 25 mai. "Nous sommes toujours confiants, nous avons encore 48 heures. Nous devons éviter la vacance à tout prix", avait-il déclaré. 

 

(Repère : Qui, quand, comment... Le manuel de l'élection présidentielle libanaise)

 

"Seul le consensus peut aboutir à une élection"

Du côté du 8 mars, le député Alain Aoun, membre du CPL, a appelé jeudi à un changement de position pour parvenir à l'élection d'un nouveau président. "Nous n'avons constaté aucun changement dans les positions des uns et des autres. Seul le consensus peut aboutir à une élection. Aucun candidat ne peut actuellement recueillir 65 voix", a déclaré M. Aoun, à son arrivée au Parlement. Il a précisé que Michel Aoun s'exprimera lundi sur la vacance de la présidence.

 

Le député Ibrahim Kanaan, également membre du CPL, a, pour sa part estimé que le quorum peut être un outil pour parvenir à un "partenariat efficace" dans l'élection d'un président. "Nous ne voulons imposer notre candidat présidentiel à personne et personne ne peut nous imposer le sien", a-t-il déclaré.

 

Au centre, le député et candidat Henri Hélou a appelé ses pairs à assumer leurs responsabilités et à élire un nouveau président, avant d'aboutir à une vacance à la magistrature suprême. "Il reste 72 heures et nous entrons dans l'inconnu. Nous les députés devons assumer nos responsabilités", a déclaré M. Hélou, candidat soutenu par Walid Joumblatt. "La seule solution à présent est d'élire un président de consensus et non de défi", a-t-il ajouté.

 

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Sans surprise, et comme un funeste rituel, la cinquième séance parlementaire consacrée à l'élection d'un nouveau président de la République libanaise n'a pu se tenir jeudi faute de quorum, la vacance devenant quasi-certaine à la tête de l'Etat dès le 25 mai.
Le quorum des deux-tiers (86 députés sur 128) n'a en effet pas été atteint, quelque 73 parlementaires seulement ayant pris...
commentaires (5)

À QUI PROFITE LE CRIME ? À TOUS CES BARDUS DE TOUTE TENDANCE CHRÉTIENNE, MUSULMAN OU DRUZE. AUX MARCHANDS DE RELIGIONS, TOUS CES CHEFS MARONITE, SUNNITE, CHÏTE OU DRUZE.

Gebran Eid

21 h 27, le 22 mai 2014

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Commentaires (5)

  • À QUI PROFITE LE CRIME ? À TOUS CES BARDUS DE TOUTE TENDANCE CHRÉTIENNE, MUSULMAN OU DRUZE. AUX MARCHANDS DE RELIGIONS, TOUS CES CHEFS MARONITE, SUNNITE, CHÏTE OU DRUZE.

    Gebran Eid

    21 h 27, le 22 mai 2014

  • QUI EN DOUTAIT ? L'ABRUTISSEMENT CHEZ NOUS EST DEVENU UNIVERSEL ET SIDÉRAL... ENVOYEZ DE NOUVEAU CHEZ SIMSOM DES TUTTI FRUTTI... AIGRES ET ABRUTIS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 38, le 22 mai 2014

  • Il vaut mieux sortir seul que mal accompagné !

    FRIK-A-FRAK

    17 h 58, le 22 mai 2014

  • Notre état ayant toujours été, quasiment, en déliquescence, cette espèce de décadence avancée dans se complaisent ceux qui nous "dirigent" qui se succèdent par filiation ..Devrions nous attendre autre chose que cette ignominie ou plutôt cette saleté répugnante qui va au delà des intérêts des citoyens ..

    C…

    15 h 50, le 22 mai 2014

  • Nous entrons dans l'inconnu et aucun parlementaire s'en soucie .Triste pays .

    Sabbagha Antoine

    14 h 39, le 22 mai 2014

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