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À La Une - france

Crise au quotidien français Le Monde : démission de la majorité des rédacteurs en chef

Report de la nouvelle formule du journal papier initialement prévue le 2 juin.

Natalie Nougayrède, la directrice du quotidien français Le Monde depuis mars 2013. Miguel Medina/AFP

Le Monde, quotidien de référence en France qui fête ses 70 ans, est en proie à une grave crise, marquée mardi par la démission en bloc des rédacteurs en chef du journal, en pleine réorganisation pour développer davantage le numérique.

Il s'agit du premier conflit social majeur au Monde depuis son rachat en 2010 par un trio d'actionnaires associant l'homme d'affaires vedette de l'internet français Xavier Niel aux côtés du banquier Matthieu Pigasse et du mécène Pierre Bergé.

"Depuis plusieurs mois, nous avons envoyé de nombreux messages d'alerte pour signaler des dysfonctionnements majeurs, ainsi qu'une absence de confiance et de communication avec la direction de la rédaction nous empêchant de remplir nos rôles à la rédaction en chef", ont écrit sept rédacteurs en chef ou rédacteurs en chef adjoints dans un message interne adressé à Natalie Nougayrède, la directrice du Monde depuis mars 2013, et à Louis Dreyfus, le président du directoire du quotidien, obtenu par l'AFP.
Ils ont précisé qu'ils resteront "disponibles pour traiter les affaires courantes jusqu'à la nomination d'une nouvelle équipe" d'encadrement.

Le mouvement a été déclenché par l'annonce en février d'un plan de mobilité prévoyant le passage sur la rédaction numérique d'une cinquantaine de postes. Un "plan social déguisé" disent les syndicats, qui viserait à "faire partir les journalistes qui coûtent le plus cher, notamment les seniors", alors que le journal a perdu 2 millions d'euros en 2013.

En colère contre la mise en place "brutale" du plan, les sociétés des rédacteurs du Monde (SRM) et du Monde interactif (SRMIA) avaient adressé mardi matin un message interne à Natalie Nougayrède, dénonçant "une perte globale de confiance dans la gouvernance du journal" et exigeant un "vrai ressaisissement".

La nouvelle formule reportée
Mardi, les sociétés de rédacteurs (SRM) ont rappelé "leur souhait de voir un rapprochement des rédactions print et web" et qu'elles n'étaient "pas opposées à l'accord de mobilité", mais que celui-ci manquait "d'un pilote et d'une gestion humaine".
"Je n'ai jamais vu ça", commente à l'AFP un des journalistes de la rédaction.

En réponse, Natalie Nougayrède a décidé de reporter à l'automne la nouvelle formule du journal papier, qui était prévue le 2 juin et de "sécuriser le fonctionnement du site internet" pour "répondre aux interrogations portant sur un certain nombre de postes à pourvoir sur le numérique".
"Dans cette période, il est important que chacun reste mobilisé et garde en tête l'intérêt du journal", a-t-elle conclu dans un message interne, sans répliquer aux demandes de nouvelle gouvernance.

Pour le syndicat CFDT, qui demande désormais "une nouvelle gouvernance", cette réponse ne "semble pas à la hauteur de la situation". "Je ne vois pas comment elle va rester très longtemps", a déclaré à l'AFP Silvia Zappi, la déléguée CFDT, à propos de Natalie Nougayrède.

La diffusion de la version imprimée du Monde a connu une nouvelle érosion en 2013, avec une diffusion France payée en repli de 4,44% à 275.310 exemplaires en moyenne et une diffusion totale (France et international) à 303.432 exemplaire (moins 4,65%).

La crise au Monde éclate alors que la presse écrite française est mal en point, entre hausse des prix, chute des ventes et des recettes publicitaires, déficits généralisés, plans de départs et cessions en rafales.
Libération, un autre quotidien français, est au bord de la faillite, et doit être racheté et renfloué par son actionnaire Bruno Ledoux.

 

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(réservé aux abonnés)

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Le Monde, quotidien de référence en France qui fête ses 70 ans, est en proie à une grave crise, marquée mardi par la démission en bloc des rédacteurs en chef du journal, en pleine réorganisation pour développer davantage le numérique.Il s'agit du premier conflit social majeur au Monde depuis son rachat en 2010 par un trio d'actionnaires associant l'homme d'affaires vedette de l'internet...
commentaires (2)

C'était à prévoir.... Imaginez "L'Orient-Le Jour", avec un brelan perdu-perdant d'avance d'actionnaires pareils !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

01 h 42, le 08 mai 2014

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Commentaires (2)

  • C'était à prévoir.... Imaginez "L'Orient-Le Jour", avec un brelan perdu-perdant d'avance d'actionnaires pareils !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    01 h 42, le 08 mai 2014

  • Un journal qui a bien mal fini ! la nostalgie n'est plus ce qu'elle etait ! voila ce que ca coute de s'amarrer a des idees plus tres francaises .

    FRIK-A-FRAK

    15 h 15, le 07 mai 2014

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