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Nos Lecteurs ont la Parole - Jean-Jacques DUPONT

Loyers anciens : les revendications des anciens propriétaires

Monsieur le président de l'Association des anciens propriétaires,


J'ai l'honneur de vous adresser ce courrier pour vous exprimer ma sympathie et mon soutien à l'action juste que vous menez.


J'ai quitté le Liban en 1984 pendant le conflit pour me spécialiser en France (je suis gynécologue obstétricien). Je réside en France depuis cette date et je suis fier aujourd'hui d'être français, car c'est un pays de droit. L'injustice flagrante et insupportable à l'encontre des anciens propriétaires libanais me révolte, d'autant que j'ai hérité de ce fardeau.


Le laxisme passif des pouvoirs successifs vis-à-vis des locataires et maintenant de leur descendance, pour des raisons politiciennes et démagogiques, ne fait pas honneur au droit libanais et encore moins à sa justice. Par conséquent, l'État est responsable directement ou indirectement, d'une part, de la dégradation constante du parc immobilier concerné et, d'autre part, de l'exclusion de ses propriétaires et de leur précarisation. Nul n'ignore que bon nombre de ces appartements sont abandonnés de leurs occupants pour insalubrité ; mais sans pour autant renoncer au bail de ces appartements en décrépitude, espérant extorquer à leurs propriétaires des sommes dépassant tout entendement (de quel droit ? Selon quel principe ? En vertu de quelle moralité?). Les sommes réclamées de plein droit dépassent largement tout ce que les parents des occupants ont pu payer en loyer durant toute une vie et donc avec une prime, sorte de fonds spécial d'aide au locataire. En effet, le législateur libanais trouve équitable que le propriétaire verse en guise de remerciement au locataire cette somme, après avoir occupé gratuitement son bien et l'avoir dégradé pendant des décennies! Nous devenons, ainsi, nous, propriétaires assortis d'un péché originel d'avoir hébergé des familles gratuitement pendant près d'un demi-siècle ! Le ridicule ne tue pas, heureusement, car certains occupants sont bien mieux nantis que leurs propriétaires.


Il est temps de mettre un terme à cette mascarade. Si la situation ne se débloque pas rapidement, j'invite tous les propriétaires à entreprendre une action en justice à grande échelle auprès du Conseil d'État, voire une juridiction internationale compétente s'il le faut pour réclamer :


1.- Des dommages et intérêts pour le passé, en tenant compte de la dévaluation de la livre libanaise, de la non-majoration équitable des loyers depuis un demi-siècle et de la dégradation des biens immobiliers inhérente.
2.- De dégager la responsabilité des propriétaires, présente et à venir, des accidents humains inévitables découlant de ce marasme.
3.- La reconnaissance par l'État de l'atteinte aux droits des citoyens que nous sommes, et du préjudice moral, éthique et financier qui en résulte.
4.- La mise en place d'un fonds d'aide aux propriétaires pour entreprendre les travaux qui s'imposent sur les plans sécuritaire et hygiénique.
5.- Une exonération fiscale totale et rétroactive de tout le parc immobilier en question, les revenus locatifs de ces appartements étant largement inférieurs au smic, et leur dégradation annuelle largement supérieure à leurs revenus.


Nous espérons néanmoins que le président Sleimane fera le nécessaire pour mettre fin à cette dérive juridique, justicière et humanitaire. Nous restons confiants dans son discernement et dans l'avenir de nos enfants, et du Liban.
Vive la justice, vive le Liban.

 

Monsieur le président de l'Association des anciens propriétaires,
J'ai l'honneur de vous adresser ce courrier pour vous exprimer ma sympathie et mon soutien à l'action juste que vous menez.
J'ai quitté le Liban en 1984 pendant le conflit pour me spécialiser en France (je suis gynécologue obstétricien). Je réside en France depuis cette date et je suis fier aujourd'hui d'être...

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