Le ministère de la Santé a lancé hier matin, en partenariat avec l'Unicef et l'Organisation mondiale de la santé, une campagne de prévention contre la poliomyélite, la rubéole et la rougeole qui s'étendra aux quatre coins du pays.
« Je veux tirer la sonnette d'alarme », a dit le ministre de la Santé, Waël Abou Faour, lors d'une conférence de presse au siège du ministère, en présence de Hassan al-Bushra, représentant de l'OMS au Liban, et de Luciano Calestini, représentant adjoint de l'Unicef au Liban.
La campagne est motivée principalement par la découverte de cas de poliomyélite en Syrie et la crainte que cette maladie n'atteigne le Liban.
Selon le ministre Abou Faour, « au cours de la dernière visite de Valérie Amos, la secrétaire générale adjointe de l'ONU pour les Affaires humanitaires, il est apparu que de nouveaux cas de poliomyélite en Syrie, en Irak, en Égypte et en Palestine ont été signalés. Avec trente-huit cas de polio recensés en Syrie, le risque se transpose au Liban, où aucun cas de polio n'a été signalé depuis treize ans, » a-t-il ajouté.
Cette campagne – la quatrième depuis octobre 2013 – doit durer jusqu'au 15 avril. Elle vise à immuniser 600 000 enfants contre la poliomyélite, une maladie qui paralyse à vie, qui est extrêmement infectieuse et pour laquelle il n'existe aucun remède.
Simultanément, la vaccination contre la rougeole et la rubéole sera obligatoire pour tout enfant âgé entre un an et dix-huit ans. Une dose de Vitamine A leur sera aussi prescrite pour renforcer le système immunitaire.
M. al-Bushra a ajouté que « l'OMS poursuivra ses efforts et assurera son soutien au Liban afin qu'il n'y ait pas d'épidémie dans ce pays. J'espère que cette phase critique dans la région se dissipera sans une résurgence de poliomyélite ».
Une intervention titanesque
L'Unicef a fourni au ministère 1,7 million de doses du vaccin contre la poliomyélite et 1,3 million de vaccins contre la rougeole et la rubéole, ainsi que le soutien logistique nécessaire pour mettre rapidement en œuvre la campagne de prévention.
L'OMS est chargée de la formation de presque 4 200 vaccinateurs qui feront du porte-à-porte dans les zones jugées à risques, dont le Akkar, Tripoli, Baalbeck, Zahlé, Tyr, Marjeyoun, Rachaya, Bint Jbeil, Minieh-Denniyeh, et certains quartiers de la capitale.
Selon Randa Hamadeh, responsable de la direction de santé primaire au ministère de la Santé, « nous disposons d'un réseau de 192 centres de soins primaires répartis sur le territoire libanais et de 700 dispensaires qui offrent le vaccin. »
L'Unicef enverra aussi des délégués par groupes de trois dans 1185 logements informels pour vacciner les réfugiés syriens.
« Nous supplions chaque médecin, chaque professeur, chaque parent de saisir cette occasion d'avoir ces services offerts gratuitement pour protéger leurs enfants d'une maladie débilitante pour laquelle, nous le savons très bien, il n'existe aucun remède. La prévention est le seul moyen de protéger nos enfants », a dit Luciano Calestini.
« Malheureusement, j'aurais aimé vous annoncer que celle-ci sera la dernière, mais ce ne serait sûrement pas vrai. Cette situation demeure très incertaine, avec bon nombre d'enfants qui continuent d'entrer au Liban avec un accès limité aux services médicaux », a-t-il ajouté.
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