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Anabel Gravel Chabot : concilier l’art de l’herboristerie et le métier de sage-femme

Après un court passage en production théâtrale, Anabel s'est découvert une passion pour le secret de la guérison par les herbes et les plantes. Un savoir qu'elle veut partager avec les Libanais.

Anabel Gravel Chabot.

Dans son petit appartement beyrouthin de Furn el-Chebbak, Anabel présente les secrets des herbes – un domaine qui la passionne – dans le cadre d'un atelier introductif aux herbes et à leurs propriétés, qu'elle mène avec passion.
À 21 ans, elle a fait son choix. Après un court début en production théâtrale, au Cégep Lionel-Groulx de Montréal, la jeune femme s'est sentie de plus en plus attirée par le domaine de la santé. « Je trouvais le milieu du théâtre incroyablement exigeant. Tout le monde autour de moi était poussé au bout de ses ressources », explique-t-elle.
Ayant toujours eu une connexion particulière avec la nature, mais ayant grandi en ville, elle décide de suivre un cours d'herboristerie. Un coup de cœur. Approfondissant son savoir en chimie et en biologie à l'école Flora Medicina de Montréal, Anabel s'inscrit aussi à un cours intitulé « médecine botanique pour la santé des femmes », dirigé par la docteure et herboriste Aviva Romm. « Ce domaine me collait à la peau. J'ai fait alors tous les prérequis nécessaires pour devenir sage-femme au CEGEP de Saint-Laurent. » Elle entame une formation de sage-femme à l'Université du Québec, à Trois-Rivières, un programme étalé sur quatre ans. « La formation insiste surtout sur l'accouchement à la maison et donne accès à de nombreux stages », explique la jeune femme.

Un autre coup de cœur : le Liban
Son atterrissage au Liban, en juin 2012, sur les traces de son amoureux libanais rencontré en Inde – escale non planifiée dans une épopée de neuf mois à travers l'Asie – devient le point d'orgue de son voyage. « Je suis rentrée à Montréal déboussolée, mariée à mon homme et à son pays. »
En août 2013, elle s'établit au Liban, avec en poche des graines pour son jardin. Selon elle, le Liban est un formidable tremplin pour sa petite compagnie d'herbes et de produits dérivés, Flower Power. « L'absence de régulation est un couteau à deux tranchants. D'abord, c'est ce qui m'a permis de me lancer, sans le fatras des permis, de la paperasse et des accréditations auxquelles j'aurais dû faire face au Canada. Mais l'absence de régulation m'a aussi épuisée. Il faut être très autonome, toujours se déplacer et se créer un fort réseau de relations », confie-t-elle.
Le Liban est aussi pour elle une leçon de vie. « Ce pays m'a enseigné la dure réalité d'un quotidien entravé par la haine, assombri par le manque d'espoir, mais aussi la simplicité d'être, le devoir d'être fidèle à soi-même. Le contraste avec Montréal, ville avant-gardiste et contestataire de l'ordre établi, est total. J'ai toujours hâte de quitter le Liban car toute cette intensité m'enrage et m'épuise. Mais, aussitôt partie, je rêve de retour. C'est comme ça », poursuit-elle.

Concilier deux métiers
Son but ? Concilier herboristerie et études de sage-femme, deux domaines selon elle intrinsèquement liés. « Être sage-femme est une philosophie holistique : c'est prendre en compte l'individu au sens total du terme. Les pratiques naturelles ont précédé la médecine moderne, les machines et les hôpitaux », explique Anabel qui veut se spécialiser dans l'accouchement à la maison.
« Je veux être une inspiration pour ma communauté et aider les gens à vivre selon leurs idéaux. Je crois que le modèle de la médecine actuelle s'occupe toujours des symptômes de la maladie, mais rarement de sa cause. Or, une grande partie de notre pouvoir à guérir et soigner nous a été confisqué par une pensée de l'art de guérir moderne qui sépare corps et esprit, dévalorise le savoir traditionnel et diminue l'importance de l'intuition et des émotions », conclut la jeune femme.

Dans son petit appartement beyrouthin de Furn el-Chebbak, Anabel présente les secrets des herbes – un domaine qui la passionne – dans le cadre d'un atelier introductif aux herbes et à leurs propriétés, qu'elle mène avec passion.À 21 ans, elle a fait son choix. Après un court début en production théâtrale, au Cégep Lionel-Groulx de Montréal, la jeune femme s'est sentie de plus en...

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