Le président américain Barack Obama a rejeté hier les arguments de la Russie dans la crise ukrainienne et a appelé depuis Bruxelles les jeunes Européens à se mobiliser pour leurs idéaux menacés, selon lui, par l'attitude de Moscou.
En point d'orgue d'une journée qui l'aura vu rendre hommage aux sacrifices des soldats américains sur le Vieux continent pendant la Première Guerre mondiale, célébrer les liens avec les institutions européennes et insister sur la solidité de l'Alliance atlantique, M. Obama a prononcé un discours en forme de mise en garde sur la fragilité des acquis démocratiques. « Je viens ici pour insister sur le fait que nous ne devons jamais tenir pour acquis les progrès accomplis ici en Europe (...) parce que la lutte des idées continue pour votre génération », a lancé M. Obama dans le palais des Beaux-Arts à Bruxelles, face à 2 000 personnes dont le roi et la reine des Belges. La crise ukrainienne constitue un « moment test pour l'Europe et les États-Unis, pour l'ordre international que nous avons mis des générations à construire », a ajouté le président américain, effectuant à Bruxelles la deuxième étape d'une tournée européenne après La Haye et avant Rome.
Dans ce discours prononcé d'un ton ferme, M. Obama a réaffirmé que « l'isolement » de la Russie deviendra « plus profond » si Moscou « maintient le cap actuel ». « Avec le temps, et tant que nous restons unis, le peuple russe se rendra compte qu'il ne peut pas obtenir la sécurité, la prospérité et le statut qu'il recherche par la force brute », a-t-il aussi assuré, en rejetant les arguments du président Vladimir Poutine justifiant l'absorption de la Crimée aux dépens de l'Ukraine. Il a estimé en outre qu'il était « absurde » d'accuser son pays de collusion avec des « fascistes » à Kiev.
(Poutine le Grand, le commentaire de Dominique Moisi)
Alors que des pays de l'Est s'inquiètent de la situation en Ukraine, le président américain a assuré que l'OTAN ne « vacillera pas » et que « les pays de l'OTAN ne sont jamais seuls ». M. Obama a également appelé les Européens à prendre leurs responsabilités, se disant « préoccupé » par la baisse des dépenses militaires de certains pays de l'OTAN. « La situation en Ukraine nous rappelle que la liberté a un prix », a-t-il lancé. À l'issue d'une rencontre avec le secrétaire général de l'Alliance atlantique, Anders Fogh Rasmussen, les deux dirigeants ont souhaité que l'OTAN renforce sa présence dans l'est de l'Europe.
Plus tôt, au siège des institutions européennes où il se rendait pour la première fois en cinq ans de mandat, il a réaffirmé la solidité des liens entre les États-Unis et l'Europe, mais a appelé les Européens à ne pas baisser la garde. « Le monde est plus sûr et plus juste quand l'Europe et les États-Unis sont solidaires », a affirmé M. Obama après un sommet UE-USA d'une heure et demie. Selon lui, Moscou a fait un « mauvais calcul » en pensant « enfoncer un coin entre l'Union européenne et les États-Unis ». Pour le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, « l'annexion illégale de la Crimée » par la Russie était une « une honte » et « nous ne la reconnaîtrons pas ». Il a confirmé qu'en « cas de nouvelle escalade, Européens et Américains étaient prêts à intensifier » leurs sanctions.
(L'ordre mondial postrusse, le commentaire de Giles Merritt)
M. Obama a par ailleurs estimé que la crise ukrainienne démontrait « la nécessité pour l'Europe de diversifier ses sources d'énergie », alors qu'elle est toujours très dépendante des importations de gaz russe. Le sommet a aussi été l'occasion de confirmer l'engagement de l'UE et des USA à avancer dans leurs négociations pour un vaste accord de libre-échange transatlantique. M. Obama a rejeté les critiques sur cet accord avant même sa conclusion. Il a quitté hier soir Bruxelles pour Rome, où il doit être reçu aujourd'hui en audience par le pape François au Vatican.
Parallèlement, parachevant la prise de contrôle de la Crimée par Moscou, des drapeaux russes ont été hissés hier sur toutes les unités militaires de la péninsule. En outre, selon le secrétaire américain à la Défense, Chuck Hagel, la Russie continue d'accroître le nombre de ses soldats le long de la frontière ukrainienne. M. Hagel a rappelé à Moscou son engagement de ne pas leur faire franchir la frontière.
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POUR LEURS IDÉE D'EAU ? EH BIEN, OUI... SONNEZ VOS FANFARES... ET JOUEZ VOS CLAIRONS... : DÉMOCRATIE ON T'INHUME ET TE RESSUSCITE À VOLONTÉ !
07 h 54, le 27 mars 2014