Le président libanais Michel Sleiman. Photo d'archives/AFP
Le chef de l'Etat libanais, Michel Sleiman, a fustigé le Hezbollah dans des commentaires publiés vendredi par al-Joumhouria, l'accusant d'avoir outrepassé les limites du mandat qui lui a été accordé en décidant de s'engager dans les combats en Syrie.
"Vous dites que je n'ai pas respecté mon discours d'investiture en ce qui concerne la résistance, mais avez-vous oublié que vous avez dépassé les limites du mandat qui vous a été donné en allant combattre en Syrie ?", déclare le chef de l'Etat en s'adressant au parti chiite. "Le dépassement des limites du mandat accordé à la résistance m'oblige à être honnête avec l'opinion publique et à dire ce que m'imposent les responsabilités inhérentes à mon poste", poursuit M. Sleiman.
Le Hezbollah et le président sont à couteaux tirés depuis que Michel Sleiman a mis en avant, lors d'un discours début mars à l'Usek, le triptyque "terre-peuple-valeurs communes", a placé la déclaration de Baabda, qui stipule une distanciation du Liban vis-à-vis des crises régionales, au-dessus des gouvernements et a souligné que la stratégie de défense doit se faire sous les ordres de l'État et que les institutions légales ne souffrent pas de partenaires. Il a également qualifié d'"équation en langue de bois", le triptyque porté par le Hezbollah : "peuple-armée-résistance". Des déclarations auxquelles le parti chiite a répondu en estimant que M. Sleiman ne savait pas faire la "différence entre l'or et le bois" et requérait des "soins spéciaux". S'en est suivi une campagne contre le président.
"Vous avez accepté d'adopter la déclaration de Baabda, puis reculé ... Cette déclaration a été faite pour protéger le pays de tous les dangers. Est-ce qu'en combattant en Syrie nous protégeons le Liban ?", poursuit le président, dans ses commentaires à al-Joumhouria, soulignant qu'il assume totalement ses déclarations à l'Usek.
Le Hezbollah a publiquement reconnu au printemps dernier envoyer des combattants aider l'armée syrienne dans sa lutte contre les rebelles, majoritairement sunnites. Le soutien du Hezbollah a permis aux forces de Bachar el-Assad de prendre dimanche, après des mois de combats et de pilonnages, Yabroud, dernier bastion rebelle important dans le Qalamoun, une région montagneuse au nord de Damas.
M. Sleiman appelle une nouvelle fois le Hezbollah à se retirer de Syrie, "car sa participation aux combats s'est répercutée négativement sur le Hezbollah et sur le Liban" et promet de "travailler, jusqu'au dernier jour, à la mise en place d'une stratégie de défense et à l'organisation dans les délais, de l'élection présidentielle".
A la fin de mon mandat, le 25 mai, "je remettrai mon poste et rentrerai à la maison, en sachant que j'ai fait ce que me m'imposait ma conscience et mon devoir national", indique encore Michel Sleiman.
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Le chef de l'Etat libanais, Michel Sleiman, a fustigé le Hezbollah dans des commentaires publiés vendredi par al-Joumhouria, l'accusant d'avoir outrepassé les limites du mandat qui lui a été accordé en décidant de s'engager dans les combats en Syrie.
"Vous dites que je n'ai pas respecté mon discours d'investiture en ce qui concerne la résistance, mais avez-vous oublié que vous...
commentaires (7)
Tous les mêmes, spécialement en fin de mandat, ces "présidentiables", yîîîh, si maronites !
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
12 h 35, le 22 mars 2014