L'État libanais était déjà confronté depuis de nombreux mois au problème de l'afflux de réfugiés syriens fuyant les combats, les massacres, l'oppression et les exactions dans leur pays. Ce problème a été crescendo et s'est aggravé progressivement avec le temps, au point que le nombre de réfugiés syriens est estimé présentement à un million, soit le quart de la population libanaise. Déjà au stade actuel, le Liban n'est pas en mesure de supporter à lui seul un tel poids, compte tenu des retombées multiples d'une telle présence massive d'exilés.
Depuis hier, le gouvernement est confronté à un nouveau problème explosif dont les conséquences sécuritaires risquent d'être particulièrement graves : l'afflux d'un millier, au moins, de miliciens ayant fui la localité syrienne de Yabroud, tombée hier entre les mains des forces de Bachar el-Assad et des miliciens du Hezbollah. Les combattants de l'opposition syrienne contraints de se retirer de la région de Yabroud ont trouvé refuge, avec armes et bagage, dans le jurd de la localité sunnite de Ersal.
Une telle présence armée syrienne apporte, à l'évidence, une donnée nouvelle à la situation déjà délicate et explosive qui règne dans cette région depuis plusieurs mois. Cette présence risque en effet de faire monter dangereusement la vive tension entre le Hezbollah et la faction sunnite dans la Békaa ainsi que dans certains secteurs du Liban-Nord, notamment à Tripoli. Les premiers indices des risques qui planent sur ce plan sont apparus avec l'apparition de remblais de terre sur la route reliant Ersal à Laboué. De surcroît, l'aviation de Bachar el-Assad pourrait accroître les raids qu'elle lance depuis quelques jours contre le jurd de Ersal, sous prétexte de poursuivre et neutraliser les combattants de l'opposition.
La question qui se pose dans un tel contexte, et qui constitue le premier grand défi auquel est confronté le nouveau gouvernement de Tammam Salam, est de savoir comment l'État libanais réagira face à l'afflux des miliciens de l'opposition syrienne sur son territoire. Quelle attitude pourrait-il adopter si le régime de Bachar el-Assad réclamait que ces opposants soient arrêtés et lui soient livrés ? Et parallèlement, quelles mesures devraient être prises pour empêcher que ces miliciens ne disparaissent dans la nature, ce qui risquerait de constituer un facteur de déstabilisation accrue dans certaines régions du pays ?
L'État libanais pourrait-il en outre mettre à profit ce nouvel épisode des retombées de la guerre syrienne pour relancer sa requête portant sur la délimitation des frontières avec la Syrie ? Le président Bachar el-Assad reviendra-t-il, le cas échéant, sur son refus de se livrer rapidement à une telle délimitation des frontières? Les développements des prochains jours pourraient apporter quelques éléments de réponse à de telles interrogations cruciales.
L'État libanais était déjà confronté depuis de nombreux mois au problème de l'afflux de réfugiés syriens fuyant les combats, les massacres, l'oppression et les exactions dans leur pays. Ce problème a été crescendo et s'est aggravé progressivement avec le temps, au point que le nombre de réfugiés syriens est estimé présentement à un million, soit le quart de la population...
commentaires (7)
Afflux de miliciens Takfiristes fakkihistes chïïtiques, ou de Djihadistes sunnitiques ou bien tout simplement de chabbîhâs bääSSyriaNiques !
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
17 h 00, le 18 mars 2014