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Liban

Les députés de Tripoli dénoncent la liquidation de personnes recherchées

Les accrochages, qui ont commencé jeudi dernier, ont fait au moins 10 morts et plus de 50 blessés.

Les députés et ulémas de la ville ont appelé à un cessez-le feu immédiat.

Comme à chaque round de violences qui secoue la capitale du Nord, et à la manière d'une coutume devenue consacrée, les députés de Tripoli ont tenu hier une réunion au domicile de l'un d'entre eux, Mohammad Kabbara. Étaient présents le ministre des Affaires sociales, Rachid Derbas, les députés Samir Jisr, Mouïne Meraabi et Khaled Daher, les prédicateurs islamistes les cheikhs Salem Rafeï, Zakaria el-Masri et Nabil Rhim, ainsi que le représentant de la Jamaa islamiya au Nord, Hassan Khayal. Les participants ont insisté sur la nécessité de faire preuve de sagesse et d'œuvrer à un cessez-le-feu immédiat.


Rejoignant les propos de l'ancien député Misbah el-Ahdab, ils ont insisté sur la nécessité de rétablir la confiance entre les habitants de la ville et les institutions militaire et sécuritaire et d'entamer les enquêtes nécessaires sur les rumeurs faisant état d'un projet de « liquidation d'un certain nombre de personnes recherchées », les exhortant à reconsidérer les mesures prises et à ne pas utiliser de manière abusive la force. Ils ont enfin dénoncé toute atteinte à l'armée.


De son côté, le chef de l'État, Michel Sleiman, a déploré les « martyrs » de l'armée tombés lors des affrontements à Tripoli ainsi que les victimes parmi la population civile. Il a en outre condamné le pilonnage visant des localités situées dans la Békaa, notamment à Laboué et Ersal, « des agressions dont les Libanais paient le prix lourd, dans leur chair et leurs possessions ». Le président a lancé un message exhortant les Libanais dans leur ensemble à « prendre conscience de la situation délicate dans laquelle passe le pays » et à anticiper les risques liés à cette phase, insistant sur la nécessité que le pays soit épargné de ses répercussions négatives.


Le ministre de la Justice, Achraf Rifi, a de son côté effectué des contacts avec le commandement des services de renseignements et avec les notables et les ulémas de la ville, dans une tentative d'endiguer la crise, et de faire en sorte d'éviter la discorde entre les habitants et l'armée. Le ministre a réclamé qu'une enquête transparente soit ouverte pour mettre au clair les origines de la déflagration et de la tension qui ont suivi l'assassinat de Moustapha Nouhayli, un élément sunnite armé de Bab el-Tebbaneh.
L'ancien chef de gouvernement, Nagib Mikati, qui a effectué plusieurs contacts avec les responsables à Tripoli, a appelé l'ensemble des parties en présence « à cesser de mettre en péril la sécurité de la ville », insistant sur la nécessité de « soutenir l'armée et de condamner toute agression la visant ».
L'ancien ministre des Finances, Mohammad Safadi, a souhaité pour sa part que soit déféré le dossier de la double explosion qui a visé les mosquées à Tripoli devant la Cour de justice.


Entre-temps, le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire, le juge Sakr Sakr, publiait des commissions rogatoires en vertu desquelles il a demandé au commandement de la gendarmerie et de la police au Nord d'effectuer une enquête préliminaire et de rechercher les responsables des tirs au Liban-Nord, ainsi que ceux qui ont incité et participé au déclenchement des affrontements et de les arrêter.


Les accrochages, qui ont commencé jeudi dernier, ont fait à ce jour 10 morts et plus de 50 blessés, selon un premier bilan. Hier, et au lendemain de combats particulièrement violents qui ont fait leur lot habituel de victimes, le front entre Bab el-Tebbaneh et Jabal Mohsen s'est relativement calmé. Des tirs intermittents étaient toutefois entendus et les francs-tireurs ont sévi tout au long de la journée, visant notamment la route internationale qui relie Tripoli au Akkar. Trois personnes ont été tuées et deux autres on été blessées par les tirs.
L'armée a riposté à la source des tirs, effectuant des perquisitions dans la localité du Bakkar qu'elle a encerclée empêchant tout accès à ce lieu, alors qu'elle était à la recherche d'une personne qualifiée de dangereuse. La route reliant le rond-point Abou Ali à Beddaoui a été coupée à cause des francs-tireurs. La journée et la nuit de samedi dernier ont été particulièrement violentes sur l'ensemble des axes, des armes de tout calibre ayant été utilisées dans les batailles, poussant plusieurs des habitants à fuir les zones des combats.

 

Pour mémoire

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