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Liban - Liban

Un compromis à la libanaise sauve le cabinet Salam

C'est gagné, semble dire le Premier ministre au ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, en marge de la réunion du Conseil des ministres hier soir à Baabda (photo Ibrahim Tawil).

C'est une formule compromissoire qui a permis hier, tard dans la nuit, au cabinet Salam de sauver sa peau et de trouver une solution, quoique vaseuse, au problème ontologique portant sur la relation entre le droit à la « résistance » et la reconnaissance de l'État comme autorité de référence.

La formule adoptée au terme du Conseil des ministres qui a mis fin, pour l'heure, au différend politico-linguistique entre les deux camps – et qui a été proposée par le président de la République durant la séance – est la suivante : « Le devoir de l'État et ses efforts en vue de la libération des fermes de Chebaa, des collines de Kfarchouba et de la partie libanaise de Ghajar par l'ensemble des moyens légitimes, en soulignant le droit des citoyens libanais à résister à l'occupation, repousser les agressions israéliennes et recouvrer les territoires occupés. » La formule concilie donc les deux logiques, en glissant l'expression « le devoir de l'État » dans le texte, sans omettre le droit à la résistance, et remplace la formule « le droit du peuple libanais à résister » par « le droit des citoyens libanais à résister ».

Les ministres Kataëb ont marqué une réserve sur la formule adoptée, réclamant un temps de réflexion de 24 heures avant de donner leur aval. Le ministre de la Justice, Achraf Rifi, a lui aussi exprimé trois réserves à la déclaration ministérielle, notamment à l'article en question sur la résistance, réclamant que cette dernière soit placée dans « le giron de l'État », selon la formule propre à feu Nassib Lahoud. Mais il a également rejeté l'ingérence du Hezbollah en Syrie, soulignant que cela devait figurer dans la déclaration ministérielle, et a protesté contre les manifestations des armes illégales sur la scène interne.

C'est autour de minuit que les ministres sont parvenus à un accord, au terme de contacts intensifs et de multiples réunions pour empêcher l'implosion du gouvernement et la démission de Tammam Salam. La formule avait toutefois été entérinée avant la séance du Conseil, au terme de contacts entre le chef de l'État, le président de la Chambre et le Premier ministre. Le ministre de l'Information, Ramzi Jreige, a annoncé après minuit, au nom du cabinet, l'adoption de la déclaration ministérielle, tandis que le ministre du Travail, Sejaan Azzi, a souligné le rejet par le parti Kataëb de la formule adoptée sur la résistance, estimant que le parti prendra sa décision finale concernant le maintien de sa présence au cabinet aujourd'hui, au terme de la réunion de son bureau politique.


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C'est une formule compromissoire qui a permis hier, tard dans la nuit, au cabinet Salam de sauver sa peau et de trouver une solution, quoique vaseuse, au problème ontologique portant sur la relation entre le droit à la « résistance » et la reconnaissance de l'État comme autorité de référence.La formule adoptée au terme du Conseil des ministres qui a mis fin, pour l'heure, au...
commentaires (10)

ON A RÉUSSI À INVENTER UNE FORMULE MANIABLE POUR QUE TOUT CITOYEN LIBANAIS POURRA LA TRADUIRE, LA RETOURNER ET LA MANIPULER À SA GUISE ET SUIVANT SES INTÉRÊTS LE MOMENT VENU. FORMULER UNE PHRASE MORTE DE CE GENRE POUR RIEN DIRE, RESSEMBLE AU STYLE DU CONSEILLER DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE MONSIEUR NAZEM EL KHOURY, LE DERNIER À SOUCIER DE L'INTÉRÊT DU PAYS. ESPÉRANT QU'IL POURRA PLUS FAIRE PRESSION SUR LES JUGES POUR FAVORISER LES GENS DE SON ENTOURAGE, VU QUE C'EST L'HONNETE JUSTICIER MONSIEUR RIFI QUI GÈRE LA JUSTICE AUJOURD'HUI.

Gebran Eid

18 h 21, le 15 mars 2014

Tous les commentaires

Commentaires (10)

  • ON A RÉUSSI À INVENTER UNE FORMULE MANIABLE POUR QUE TOUT CITOYEN LIBANAIS POURRA LA TRADUIRE, LA RETOURNER ET LA MANIPULER À SA GUISE ET SUIVANT SES INTÉRÊTS LE MOMENT VENU. FORMULER UNE PHRASE MORTE DE CE GENRE POUR RIEN DIRE, RESSEMBLE AU STYLE DU CONSEILLER DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE MONSIEUR NAZEM EL KHOURY, LE DERNIER À SOUCIER DE L'INTÉRÊT DU PAYS. ESPÉRANT QU'IL POURRA PLUS FAIRE PRESSION SUR LES JUGES POUR FAVORISER LES GENS DE SON ENTOURAGE, VU QUE C'EST L'HONNETE JUSTICIER MONSIEUR RIFI QUI GÈRE LA JUSTICE AUJOURD'HUI.

    Gebran Eid

    18 h 21, le 15 mars 2014

  • Un jeu de mots consiste en général à manipuler les mots pour créer deux mots ou deux phrases homophones le plus souvent humoristique ayant un sens different .Ainsi le cabinet Salam a pu sauver sa peau en jouant sur deux mots peuple et citoyen . Vraie mascarade.

    Sabbagha Antoine

    16 h 54, le 15 mars 2014

  • Youpi youpi! ils ont placé le mot occupation par Israël dans la déclaration!! Par contre c'est qui le citoyen Libanais?? Les seuls vrais citoyens que je connaissent sont ceux qui sont resté en dehors de tout ce marché politico-religieux... et eux ils résistent déjà ! ils ont pas attendus ... Encore une page brouillon de l'histoire libanaise!! Pauvres martyrs de la résistance au sud ! pauvres martyrs de la révolution du 14 mars, vous êtes morts pour que des minables pondent une déclaration qui souille votre mémoire et insulte l'intelligence du CITOYEN LIBANAIS... Ces hommes politiques toujours un peu plus bas que la poussière...

    CBG

    13 h 32, le 15 mars 2014

  • Vaseuse pour certains mais ravageuse pour d'autres, tant que les armes du hezb restent dissuasives de toute velléité prédatrice ...que sont devenues les armes françaises que l'état voyou nous accorde d'acquérir ?

    FRIK-A-FRAK

    13 h 18, le 15 mars 2014

  • CABINET VASEUX... CHI KTIR ! UN PEU DE RIRE FERAIT DU BIEN QUAND MËME : UN PASSAGER SE TROUVAIT DANS LES TOILETTES D'UN JET QUAND L'AVION FUT PRIS DANS DES TURBULENCES ATMOSPHÉRIQUES ENTRE LE LIBAN ET CHYPRE. LES PASSAGERS CRIAIENT AU PILOTE : KHALISSNA BAA NAZILA BI LIMASSOL ! WLIK NAZILA BI LIMASSOL ! SOUDAIN LA PORTE DES TOILETTES S'OUVRE ET LE MONSIEUR QUI ÉTAIT DEDANS SORT EN CRIANT : CHOU BI BATNI (T...) FI SAROUKH MWAJAH ? IZA NIZLET BARAT LIMASSOL CHOU SAR ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 52, le 15 mars 2014

  • PRIÈRE LIRE DANS MA RÉACTION : COURBURES AU LIEU DE COURBATURES. ET VEUILLEZ M'EN EXCUSER. MERCI.

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 41, le 15 mars 2014

  • POURQUOI PERSONNE N'A PROPOSÉ UN REFERUNDUM POUR QUE LE PEUPLE DANS TOUTES SES COMPOSANTES SE PRONONCE DÉMOCRATIQUEMENT ? LES FLOUS, OU COURBATURES SOUS LES PRESSIONS, CRÉENT PLUS DE PROBLÈMES FUTURS QU'ILS N'EN RÉSOLVENT AU PRÉSENT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 10, le 15 mars 2014

  • Formule nauséeuse plutôt que vaseuse. Nous faire c.... pendant des semaines pour pondre un document "sans odeur, couleur, saveur" et qui, en tous les cas, est deja range dans les tiroirs est d'un ridicule.... On est dans le délire ici. Et rien ne changera. A moins d'un tsunami (au sens propre) qui viendra nettoyer toute cette crasse.

    Tabet Karim

    09 h 02, le 15 mars 2014

  • Ils ne pigeront et nous foutront finalement la paix avec leur baratin sous forme de sémantique, que le moment où, par une nuit où tous les chats seront gris, Israël se retrouvera de nouveau comme en 82 dans Beyrouth en passant, venant évidemment du Liban -Sud, par sa Ddâhhïyéééh-sud !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    06 h 23, le 15 mars 2014

  • Comme toujours, c'est du "nifaq" et non du "wifaq" libanais. De toutes fâçons, qu'il s'agisse de l'un ou l'autre, le Hezbollah, lui, poursuivra ses aventures et ses dérives "résistantes" qui mènent le Liban à la faillite dans tous les domaines, politiques, économiques, sociales et tout ce qu'on peut imaginer.

    Halim Abou Chacra

    04 h 48, le 15 mars 2014

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