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Culture - Photo

Lara Zankoul plonge dans le monde de l’invisible

Une série de clichés grand format ornent les cimaises de la galerie Ayyam. Elles sont signées Lara Zankoul, une jeune photographe qui mêle surréalisme et réalité dans cette exposition baptisée « L'invisible ». Jusqu'au 30 mars.

« The Zoo », une image témoignant de l’étrangeté d’un couple

Des êtres plongés dans l'eau qui semble ondoyer, vous fixer ou vous interroger. Des êtres perdus dans un univers éthéré, glauque, flottant. Voilà en une douzaine de clichés la démarche artistique de la photographe conceptuelle Lara Zankoul qui, à travers une mise en scène élaborée, réalise des compositions à mi-chemin entre le rêve et le réel. « C'est comme l'iceberg, confie Lara Zankoul. Qu'y a-t-il dessous ? Que cache la face apparente du bloc de glace ? » se demande-t-elle. Ce à quoi elle répond : « Je me sers de la photo pour montrer l'impalpable. »

 

Tous dans l'eau
Lara Zankoul vit et travaille à Beyrouth. Elle participe à des expositions collectives au Moyen-Orient et en France. Issue du projet d'incubation Shabab Ayyam, elle est récompensée d'un prix lors du concours de photographie Shabab Ayyam de 2011. Sa première exposition en solo à la galerie Ayyam se tient en 2013 et ses œuvres ont été sélectionnées lors de la manifestation collective Photomed qui s'est déroulée au Liban au mois de janvier.


Pour Zankoul, la photographie permet de saisir une vérité dissimulée et de la révéler. Alors, quoi de mieux que d'immerger cette dernière dans la transparence de l'eau afin de voir l'invisible ? C'est ainsi que l'artiste s'est attelée, durant des mois, à créer une technique « aqueuse » afin de pouvoir accomplir cette démarche. Un véritable défi puisque la photographe a dû surmonter certaines difficultés « comme mon reflet dans l'eau, dira-t-elle, ou encore la location du studio pour un jour qui imposait la nécessité de travailler vite ». Plongeant ses « acteurs » vêtus, parfois masqués, dans un réservoir d'eau, sorte de chambre aux murs décorés (tableaux et lustres), l'artiste réalise un film figé qui raconte le monde des apparences. La partie corporelle au-dessus de l'eau est totalement différente du reste. Ainsi, on peut voir dans The Zoo, photo fantastiquement « lynchéenne », un couple à têtes de cheval et de lapin singeant le rituel quotidien du ménage qui cache certainement des secrets. Dans Feminine Side, l'homme vêtu d'un tuxedo porte un tutu féminin sous l'eau. Que dissimule-t-il donc sous ses apparences de mâle ? Pour Life, une œuvre de 90 sur 250 cm, des êtres se battent contre les tumultes des vagues. Certains arrivent à prendre le gouvernail pour mener leur vie à leur manière tandis que d'autres semblent emportés par les vagues et perdre tout contrôle de soi.
Les tons doux et une lumière naturelle caractérisent toutes les photographies de cette exposition. « Certaines sont travaillées avec des contrastes et d'autres sont plus vagues, aux tons doux presque effacés. C'est pourquoi je me suis fait aider par un chef éclairagiste.»


La photographie de Lara Zankoul est un prisme de la vie qui parcourt toute la gamme d'émotions en semi-teinte. À travers les vagues douces et les turbulences qu'elle crée, l'artiste explore le charme et les mystères de l'âme humaine.

Galerie Ayyam, Beirut Tower, tél : 01/374450.

 

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Lara Zankoul, comme dans un rêve (réservé aux abonnés)

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