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À La Une - Exposition

Lara Zankoul, comme dans un rêve

Lara Zankoul fait souvent, un peu comme Verlaine, « un rêve étrange et pénétrant... » puis elle le met en scène dans des photographies à la pointe du surréalisme. À la galerie Ayyam*.

Une femme en apesanteur.

Dans ses photographies, les jeunes filles ont des robes romantiques. Elles se baladent à vélo au milieu des champs... de ronce, elles dorment à poings fermés dans un lit flottant dans la mer (à la dérive ?), elles plongent dans une eau cristalline, la flamboyance des cheveux éclatant comme... une tache de sang ; elles s’accrochent, en apesanteur, aux barreaux d’une fenêtre... Mais voilà, justement. Il ne faut pas se fier aux apparences d’innocence et de légèreté. Car les œuvres de Lara Zankoul possèdent un double tranchant, une face à peine dissimulée. Pas aussi bénignes qu’on ne le pense donc, au premier abord. D’où, sans doute, le choix du titre « Depths », signifiant profondeurs ou significations enfouies...


Son master en économie de l’AUB en poche, elle a attaqué le monde du travail et des finances. Mais c’est presque sur une impulsion qu’elle a entamé son parcours de photographe. Branchée sur le Net, l’autodidacte s’est initiée à cet art grâce à la collaboration du Dr Google. Pour échapper au monde carré et trop cartésien des chiffres, à la monotonie de la vie professionnelle dans une entreprise. Avec la fraîcheur de ses 25 printemps, elle a plongé dans le monde de la photographie surréaliste et participe à plusieurs expositions collectives locales et internationales, dont la « Women’s Art Exhibit » du Art Lounge et une solo au Roof 68 sous la supervision de la VAPA Association. Elle prend également part, en 2011, à la compétition Shabab Ayyam à la suite de laquelle elle a été sélectionnée par la galerie éponyme à rejoindre son écurie.


Elle y propose donc aujourd’hui des mises en scène et des photomontages empreints de poésie, de fantaisie et de rêves. Des images tirées de son inconscient, visions spontanées de son esprit. « J’essaie de les mettre en scène. Mon but, donc, n’est pas de capturer la réalité, mais d’en créer une autre, empreinte de féminité, de sensualité, de rêve. »
À la forte charge symbolique, « les personnages sont anonymes et atemporels, ce qui donne un caractère universel à l’œuvre », déclare-t-elle.


C’est une recherche du nouveau, un besoin d’évasion, un changement dans la perception des choses qui pousse la jeune fille à réaliser des mises en scène photographiques oniriques. Le fait de pouvoir faire un arrêt sur image sur le monde, non pas qui l’entoure, mais celui du rêve.
Outre les dix photographies où elle s’amuse parfois à se mettre elle-même en scène, la jeune photographe présente aussi deux « cinemagraphs » : des œuvres sur écran, à mi-chemin entre la photographie et la vidéo. Une sorte de photo animée, où seulement une zone ou un élément de l’image bouge, donnant vie à une photo statique.
Que dire de plus de ces visions éthérées, surréelles, propices à la méditation ? Ah oui, attention, talent à suivre.

* « Depths » de Lara Zankoul, Ayyam Gallery, jusqu’au 15 février. Beirut Tower, rue Zeytouné, face à la Marina de Beyrouth. Tél. 01/374450.

Dans ses photographies, les jeunes filles ont des robes romantiques. Elles se baladent à vélo au milieu des champs... de ronce, elles dorment à poings fermés dans un lit flottant dans la mer (à la dérive ?), elles plongent dans une eau cristalline, la flamboyance des cheveux éclatant comme... une tache de sang ; elles s’accrochent, en apesanteur, aux barreaux d’une fenêtre... Mais...

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