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À La Une - conflit

Syrie : l'armée, appuyée par le Hezbollah, reprend Al-Sahel aux portes de Yabroud

Damas accuse Ban Ki-moon de manquer d'objectivité.

Des combattants rebelles lors de combats contre l'armée syrienne, le 3 mars 2014, dans les périphéries d'Alep. ZEIN AL-RIFAI / AMC / AFP

L'armée syrienne a repris lundi une localité aux portes de Yabroud, l'un des plus importants bastions rebelles dans la province de Damas, près de la frontière libanaise, selon la télévision d'Etat. "L'armée a pris le contrôle total de la localité d'Al-Sahel dans la région de Yabroud, après avoir tué un nombre de terroristes", a annoncé la télévision.

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a de son côté rapporté que l'armée, massivement appuyée par le Hezbollah libanais, "progressait" dans cette localité, mais que de "violents combats se poursuivaient" entre les troupes loyalistes et des rebelles, menés principalement par le Front Al-Nosra, branche officielle d'el-Qaëda en Syrie.

Al-Sahel se situe à six kilomètres de Yabroud, véritable place forte des insurgés contre laquelle l'armée mène une offensive depuis trois semaines pour tenter de soumettre la rébellion. "Al-Sahel est une des principales entrées de Yabroud", a expliqué Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH. "L'armée ne veut pas entrer à Yabroud. Son objectif c'est de prendre les localités et les collines alentours pour assiéger complètement la ville", a-t-il ajouté.

L'armée utilise déjà cette tactique du siège dans plusieurs villes et localités rebelles en Syrie, où les violences ont fait en trois ans plus de 140.000 morts, selon l'OSDH, et des millions de réfugiés et déplacés, selon l'ONU.

La télévision du Hezbollah, Al-Manar, dont le correspondant a fait un plateau à Al-Sahel, a montré des images d'hommes armés et de blindés dans les rues, affirmant que la prise de la localité visait à "resserrer l'étau autour du principal bastion des rebelles à Yabroud".

La bataille de Yabroud, située dans la région montagneuse de Qalamoun et frontalière du Liban, est cruciale pour le Hezbollah, qui accuse les rebelles d'y piéger les voitures à l'origine des attentats ayant secoué les bastions du parti chiite au Liban ces derniers mois. Le Hezbollah tient à couper la route reliant Yabroud à la localité libanaise de Ersal, proche de la frontière et partisane de la rébellion syrienne. Mais selon une source proche des rebelles, les insurgés contrôlent encore cette route et plusieurs autres.

En avril 2013, le parti chiite libanais a publiquement reconnu envoyer des combattants en Syrie, un engagement qui divise profondément le Liban et qui a provoqué l'ire des rebelles syriens, en majorité sunnites. Le Hezbollah affirme défendre le Liban de la menace "extrémiste", tandis que ses détracteurs l'accusent d'entraîner le pays dans le bourbier syrien.

Lundi, quatre personnes ont été blessées par cinq roquettes lancées à partir de la Syrie sur une région dominée par le Hezbollah dans l'est du Liban, a affirmé à l'AFP un responsable des services de sécurité. Les roquettes se sont abattues dans les localités de Brital et de Khodr, dans la Békaa. Des groupuscules jihadistes revendiquent régulièrement des tirs de roquettes depuis la Syrie, affirmant qu'il s'agit d'une riposte à l'intervention militaire du Hezbollah.

L'aviation syrienne a pour sa part effectué lundi un raid sur la région de Wadi el-Khayl, dans le jurd de Ersal, ainsi que la route entre Slita et Ersal, dans la Békaa, a rapporté l'Agence nationale d'information (ANI, officielle). Dix-huit missiles ont été tirés lors de ce raid qui aurait visé un groupe de combattants de l'opposition syrienne.

 

Damas s'en prend à Ban
Sur le plan diplomatique, la Syrie a accusé lundi le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon de "manquer d'objectivité" lorsqu'il évoque la situation humanitaire en Syrie et les négociations de paix de Genève pour un règlement pacifique du conflit.

Le ministère syrien des Affaires étrangères réagissait, dans un communiqué publié par l'agence officielle Sana, à des déclarations de M. Ban à Genève, où il a critiqué lundi devant la presse l'absence "d'engagement constructif dans le dialogue" de la délégation gouvernementale syrienne dans le cadre de la conférence de Genève-2 et l'a encouragé à revenir "avec une position constructive".

La deuxième session de négociations entre représentants du gouvernement syrien et de l'opposition qui s'est tenue à Genève sous l'égide de l'ONU, s'est soldée le 15 février par un échec.

Le ministère syrien a demandé à Ban Ki-moon d'agir pour "traiter les causes" de la crise syrienne "en appliquant les résolutions du Conseil de sécurité sur la lutte contre le terrorisme qui frappe la Syrie". Il a demandé à M. Ban de "contraindre les pays qui soutiennent les groupes terroristes en Syrie de cesser de le faire". "La Syrie continuera de combattre le terrorisme par tous les moyens et dans le même temps d'agir pour parvenir à une solution politique" de la crise, a ajouté le ministère.

 

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L'armée syrienne a repris lundi une localité aux portes de Yabroud, l'un des plus importants bastions rebelles dans la province de Damas, près de la frontière libanaise, selon la télévision d'Etat. "L'armée a pris le contrôle total de la localité d'Al-Sahel dans la région de Yabroud, après avoir tué un nombre de terroristes", a annoncé la télévision.
L'Observatoire syrien des...

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