Elle tourne la laideur en beauté et convertit le superflu en nécessaire. Tina Azar, en 3e année d'architecture d'intérieur à l'ALBA, transforme les objets défectueux, cassés ou hors d'usage et les déchets, tels des morceaux de bois ou des boîtes en carton, en bibelots esthétiques ou articles décoratifs et fonctionnels. Créative et innovante, cette étudiante de 21 ans ressuscite les ustensiles, les colifichets, les outils jugés inutiles et indésirables et leur donne une seconde vie. « Vous ne pouvez pas imaginer comment ces objets quotidiens, en carton, en papier, en plastique, en verre ou en bois récupéré, une fois recyclés, s'avèrent indispensables ! » s'exclame la future architecte, passionnée par le travail manuel depuis son enfance.
Elle qui rêvait, petite, de devenir peintre ou créatrice de bijoux raconte en évoquant ses créations écologiques : « J'utilise, la plupart du temps, des déchets provenant de mes objets personnels et tout ce qui me vient sous la main. » Et lorsqu'elle a besoin de produits précis, Tina n'hésite pas à « solliciter l'aide de ses amis et proches ».
« Je peux travailler n'importe où, l'essentiel pour moi est d'avoir les bons matériaux », poursuit Tina qui s'est aménagé un atelier chez elle et un autre dans la galerie de meubles créée en partenariat avec sa sœur, il y a quelques années, alors qu'elle était encore une adolescente.
Inciter les jeunes à une citoyenneté responsable
L'éco-artiste qui, pendant son temps libre, s'adonne au yoga et qui aime la marche, la danse et la cuisine s'appuie dans son travail de recyclage et de création sur des savoir-faire variés liés à différentes activités artistiques, telles que la bijouterie, la couture et la fabrication d'éléments décoratifs. Parmi ses productions : une table de salon avec des plaques d'immatriculation recyclées, un lampadaire à partir d'une bouteille d'alcool consommée, un dessous de plat en bouchons de liège.
À ses talents artistiques et ses connaissances académiques viennent s'ajouter une grande détermination et un sens poussé du travail bien fait. « Ma volonté d'avancer dans la vie me porte à travailler et à donner encore plus pour atteindre le meilleur », confie-t-elle.
Les jeunes Libanais, à son avis, « ne réalisent pas la valeur du Liban ». « Notre pays a besoin de plus de participation de la part de ses citoyens, notamment de sa jeunesse », affirme-t-elle. Et d'insister : « Le recyclage des déchets est nécessaire pour que l'on puisse mener une vie saine dans un environnement sain. »
