L'armée libanaise a arrêté mercredi dans la Békaa un commandant du Front al-Nosra, la branche d'el-Qaëda en Syrie qui combat le régime aux côtés des rebelles, a affirmé à l'AFP un responsable des services de sécurité.
"Les renseignements de l'armée ont arrêté un des commandants d'al-Nosra dans la région de Macharih el-Qaa" frontalière de la Syrie, a indiqué cette source sous couvert de l'anonymat, sans plus de détails.
Un porte-parole de l'armée libanaise a affirmé de son côté à l'AFP qu'"une personne soupçonnée d'être un commandant d'al-Nosra a été arrêtée par l'armée dans l'est du pays". "Le prévenu est interrogé", a-t-il précisé.
Le Front al-Nosra, formé de jihadistes syriens et étrangers, est la branche officielle d'el-Qaëda en Syrie qui est montée en puissance depuis plus d'un an. Il est la bête noire du régime syrien mais aussi de son allié libanais, le Hezbollah chiite, qui combat aux côtés de l'armée de Bachar el-Assad.
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L'armée libanaise arrête régulièrement des Libanais, des Palestiniens et des Syriens soupçonnés de liens avec des groupes extrémistes impliqués dans des attentats meurtriers au Liban notamment contre les bastions du Hezbollah. Elle a incarcéré également des personnes en possession d'armes près de la frontière libano-syrienne et démantelé des voitures piégées dans cette zone. Des groupes extrémistes comme les Brigades Abdallah Azzam mais aussi la branche libanaise d'al-Nosra ont revendiqué les attentats, affirmant riposter à l'engagement militaire du Hezbollah contre les rebelles.
Mardi, le commissaire du gouvernement près le Tribunal militaire, le juge Sakr Sakr, a engagé des poursuites contre 21 suspects membres des Brigades Abdallah Azzam, pour appartenance à un groupuscule terroriste. Quatre des 21 suspects, dont le Palestinien Naïm Abbas, considéré comme le numéro deux du groupuscule au Liban, sont en état d'arrestation. Naïm Abbas est accusé notamment d'implication dans les deux attentats à la voiture piégée qui ont visé Haret Hreik, dans la banlieue sud de Beyrouth. Il a été arrêté dans le secteur de Mazraa par l'armée libanaise le 12 février.
Jeudi, les services de renseignement de l'armée ont arrêté un homme accusé d'avoir payé Naïm Abbas pour mener des opérations terroristes, selon l'Agence nationale d'information (ANI, officielle).
Le conflit syrien divise profondément le Liban et a exacerbé les tensions confessionnelles, la majorité des chiites emmenés par le Hezbollah appuyant le régime de Damas, et la plupart des sunnites soutenant les rebelles, issus en majorité de cette communauté.
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commentaires (3)
Si "la majorité des chiites emmenés par ce hézébbb appuie le régime Chïïto-nusayrî de Damas, et la Majorité des sunnites soutiennent les rebelles, issus en majorité de cette communauté." ! Pourquoi alors l'armée libanaise n'intercepte donc que des sunnites ! C'est quoi, ce deux poids deux mesures ? !
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
00 h 23, le 27 février 2014