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Culture - Distinction

Roger Assaf, commandeur dans l’ordre des Arts et des Lettres

Roger Assaf, dramaturge, acteur, metteur en scène et amoureux de la culture, a été nommé au grade de commandeur dans l'ordre national (français) des Arts et des Lettres.

Henri Lebreton remettant la distinction à Roger Assaf, qui affirmera avec humour ne pas être habitué à la cravate. Photo Michel Sayegh

Une distinction qui lui a été remise au cours d'une cérémonie tenue à l'Institut français. En présence du ministre sortant de la culture, Gaby Layoun, de l'ambassadeur de France au Liban, Patrice Paoli, et de ses proches.
« Parler de la vie, c'est notre manière de résister. » C'est par ces mots empruntés à Roger Assaf qu'Henri Lebreton, directeur de l'Institut français au Liban, débute son discours de présentation de l'homme de théâtre.

Retraçant le parcours de Assaf, depuis ses débuts à l'École nationale supérieure d'arts dramatiques de Strasbourg, son passage au Centre universitaire d'études dramatiques et sa participation à la création du premier Théâtre de Beyrouth, Henri Lebreton affirmera à propos de la troupe « al-Hakawati », créée par cet artiste, qu' « elle propose quelque chose de neuf, d'inédit et renouvelle les rapports du public arabe avec le langage dramatique ».

L'engagement de Roger Assaf sera bien sûr rappelé. « Votre jeunesse au Liban a forgé en vous deux convictions : la vie peut vaincre la destruction et la diversité nourrit les sociétés », lui dira le directeur de l'Institut français. Qui évoquera, également, Les jours de Khiam, la pièce présentée dans les camps de Chatila quelques semaines avant le massacre. Enfin, Henri Lebreton précisera qu'il s'agit « du plus haut grade dans cet ordre des Arts et des Lettres et (qu') il est attribué à des personnalités dont les mérites sont éclatants ».

La cérémonie se déroule sous les chaleureux bravos de l'audience. Roger Assaf, ému et quelque peu mal à l'aise, essaye avec humour de défaire le médaillon, affirmant ne pas être habitué à la cravate. Il remercie l'ambassade, l'Institut français et le ministère de la Culture à Paris « avec ses mots à lui » et « sans préambule ». Il avouera être étonné et extrêmement touché par les réactions « d'allégresse » de ses proches à l'annonce de la nouvelle. Cette décoration l'a fait réfléchir, dit-il. « Je n'ai pas beaucoup servi la culture française, mais je m'en suis beaucoup servi et peut être est-ce le meilleur moyen de la servir. »

Amoureux de la littérature française, Roger Assaf en parle comme d'une maîtresse. Maîtresse de connaissance et de plaisir. Il aura lu les plus grands classiques avant l'âge de 15 ans, avant de « répudier » cette culture française à 26 ans. Il parlera alors de son « autre festin culturel », aux tons anarchistes et au rythme de la résistance palestinienne. La littérature arabe l'aidera alors à retrouver ses racines. Il se rendra compte alors, dans une troisième étape de sa vie, que les deux cultures se font écho et que sans la première (française) il n'aurait sans doute jamais accédé à la deuxième. Le dramaturge affirme appartenir à « l'espace méditerranéen, source d'énergie intellectuelle et d'espérance ».
Roger Assaf finira par citer une phrase qu'il dit détester : « La culture est ce qui reste quand on a tout oublié. » Pour lui, la culture n'est pas stagnante, « elle est vivante, inquiète, elle est un voyage au pays des questions ».

 

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