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À La Une - Liban

Un activiste libanais condamné à deux mois de prison pour un tweet diffamatoire contre Sleiman

L'avocate de Jean Assi va faire appel.

Jean Assi. Photo tirée de son compte Twitter.

Le tribunal des imprimés de Beyrouth, présidé par le juge Roukouz Rizk, a condamné Jean Elias Assi à une peine de prison pour diffamation envers le président Michel Sleiman et atteinte à sa dignité via Twitter. L'activiste libanais est condamné à deux mois de prison et à une amende.

 

Contacté par lorientlejour.com, Jean Assi indique que l'affaire est liée à deux tweets qu'il a envoyés en janvier et février derniers. Dans l'un d'eux, il était question de la "virilité" du président.

En juin dernier, l'activiste avait été interrogé par le bureau de lutte contre les crimes informatiques des Forces de sécurité intérieure (FSI) pour d'autres tweets insultants. Après avoir été interrogé, il avait été libéré sous réserve d'élection de domicile.

Le jeune homme précise que son avocate va faire appel du jugement rendu par le tribunal des imprimés. Si l'appel est rejeté, M. Assi annonce qu'il se fera "pousser une barbe comme Ahmad el-Assir (le cheikh sunnite en cavale, ndlr), ainsi ils (les autorités, ndlr) négocieront peut-être avec moi."

Aujourd'hui, Jean Assi reconnaît toutefois qu'il a peut-être "exagéré" en ce qui concerne les tweets incriminés. S'il assure qu'il ne se taira jamais, le jeune Libanais indique qu'il se montre moins humiliant dans ses tweets depuis juin dernier. "Parfois je me sens triste, et c'est par mes tweets que je m'exprime, explique-t-il. J'ai un faible pour l'armée libanaise. Quand elle est victime d'une attaque, comme à Abra ou à Ersal, et que nos responsables ne réagissent pas, je n'arrive plus à me contrôler."

Sur Twitter, le président n'a pas été la seule cible de piques acerbes du Liban, la plupart des politiciens en prenant pour leur grade.

L'annonce de la condamnation de Jean Assi suscite des réactions mitigées sur les réseaux sociaux. Certains dénoncent une décision qui va à l'encontre de la liberté d'expression.

"Le tribunal a condamné @jeanassy à deux mois de prison pour des tweets considérés comme insultant à l'égard du président libanais. Abandonnez les accusations et amendez ce code pénal ridicule", twitte ainsi Nadim Houri, directeur adjoint de Human Rights Watch au Moyen-Orient.

 

 

"J'ai rarement approuvé ce que @jeanassy écrit, mais l'emprisonner pour diffamation contre le président est une ERREUR. Cela ne devrait pas avoir lieu au Liban!", écrit de son côté la journaliste Jenan Moussa.

 

  

"Salut @SleimanMichel, vous ne me représentez pas, ni ne représentez mon Liban. Arrêtez les takfiris, les voleurs, les violeurs, avant d'arrêter @jeanassy",

 

 D'autres estiment que les tweets de Jean Assi sont inacceptables et que la condamnation est juste.

 "Dans tous les pays du monde, quand une personne insulte le président, elle est est punie", écrit @yasminebal.

"Espérons qu'il apprendra l'éthique en prison", lance de son côté @mahmoud_os.

 

 

L'arrestation, en juin, de Jean Assi avait déjà été largement commentée dans les réseaux sociaux.

Le ministre des Télécommunications Nicolas Sehnaoui avait "appelé le président de la République à la clémence". "Les tweets diffusés par ce jeune homme sont inacceptables, mais les jeunes ont tendance à s'exprimer de cette façon sur twitter (...). Moi même, j'ai été insulté sur les réseaux sociaux", avait souligné M. Sehnaoui.

Son collègue à l’Énergie et aux Ressources hydrauliques Gebran Bassil avait, lui, évoqué l'arrestation du jeune activiste sur un ton plus acerbe. "Arrêter des individus pour leurs tweets est scandaleux", avait lancé M. Bassil. "La liberté d'expression est sacrée. J'ai vu toutes sortes de diffamations et insultes  (...) sur twitter", avait-il ajouté.

Ce n'est pas la première fois que des jeunes sont interrogés pour diffamation sur Internet à l'encontre du président de la République. En juin 2010, trois jeunes Libanais avaient été arrêtés pour avoir diffusé des propos diffamatoires à l'égard du président sur Facebook. L'affaire avait enflammé les réseaux sociaux.



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