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À La Une - Liban

Un activiste libanais interrogé pour des tweets diffamatoires contre Sleiman

Réactions mitigées sur les réseaux sociaux ; Sehnaoui appelle le président à faire preuve de "tolérance".

Jean Assy. Photo via Twitter

Jean Assy, un jeune activiste libanais, a été interrogé mardi après avoir diffusé des tweets diffamatoires contre le président de la République Michel Sleiman, ont rapporté des blogueurs.
La chaîne de télévision LBC a indiqué en début de soirée que le jeune homme a été libéré après avoir été interrogé par le bureau de lutte contre les crimes informatiques des Forces de sécurité intérieure (FSI). Selon la LBC, M. Assy était interrogé sur les insultes qu'il a lancées à l'encontre du président Sleiman sur Twitter le 7 mai dernier. 
 

L'affaire a été confirmée ce matin par le ministre démissionnaire des Télécommunications Nicolas Sehnaoui sur son compte twitter. "Je viens d'apprendre que @jeanassy est détenu et interrogé pour avoir twitté au sujet du président", a écrit M. Sehnaoui.



Contacté par lorientlejour.com, le ministre a précisé avoir "appelé le président de la République à la clémence". "Les tweets diffusés par ce jeune homme sont inacceptables, mais les jeunes ont tendance à s'exprimer de cette façon sur twitter (...). Moi même, j'ai été insulté sur les réseaux sociaux", a souligné M. Sehnaoui.
Selon lui, le président de la République est connu pour sa tolérance. "La plus grande qualité d'un leader devrait être la tolérance (...)", a également twitté le ministre.

Son collègue à l’Énergie et aux Ressources hydrauliques Gebran Bassil a également évoqué l'arrestation du jeune activiste sur son compte twitter, mais sur un ton plus acerbe. "L'arrestation d'individus pour leurs tweets est scandaleux", a lancé M. Bassil. "La liberté d'expression est sacrée. J'ai vu toutes sortes de diffamations et insultes  (...) sur twitter", a-t-il ajouté.



L'annonce de cette arrestation s'est rapidement répandue sur les réseaux sociaux et les twittos n'ont pas tardé à réagir sur l'affaire. Les réactions étaient cependant mitigées.

 

Certains ont qualifié les tweets de Jean Assy d'inacceptables :
"La liberté d'expression ne veut pas dire insulter les gens (...) mais nous sommes certains que @SleimanMichel sera juste", a indiqué @jadlbfi.
"Jean Assy ne doit pas être jeté en prison ou interrogé, mais il s'agit certainement de diffamation dans ce cas-là", a twitté @dyalabadran.

 

D'autres ont estimé que l'arrestation de l'activiste est une atteinte à la liberté d'expression.
"Le pays est en feu mais le président a le temps d'enquêter sur un citoyen qui dit la vérité sur Twitter ?", a lancé @LebCommandette.
"Encore une fois, un citoyen (@jeanassy) est soumis à une enquête pour avoir écrit quelque chose que le président n'aime pas", a estimé @DanyMoussa.

 

"Jean Assy est un provocateur grotesque (...) mais cela ne veut pas dire que je ne vais pas défendre sa liberté d'expression", a indiqué le blogueur Mustapha Hamoui.
Contacté par lorientlejour.com le blogueur Gino a qualifié l'arrestation de "scandaleuse et dégoutante".
Pour sa part, le blogueur Élie Farès a estimé que l'arrestation de Jean Assy est due à des "lois dépassées et ridicules, même si les gens dépassent les limites". "Mais au moins Jean Assy est protégé par certains (...), beaucoup d'autres Libanais ne le sont pas".  


Ce n'est pas la première fois que des jeunes sont interrogés pour diffamation sur Internet à l'encontre du président de la République. En juin 2010, trois jeunes Libanais avaient été arrêtés pour avoir diffusé des propos diffamatoires à l'égard du président sur Facebook. L'affaire avait enflammé les réseaux sociaux.

Pour mémoire
Zeid Hamdan, musicien engagé contre « les forces du mal »

Trois jeunes aounistes arrêtés pour diffamation contre Sleiman sur Facebook (réservé aux abonnés)


Twitter, espace virtuel de liberté dans le Golfe


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