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Diaspora

Kaboul en manque de l’hospitalité libanaise de Kamel Hamadé

Kamel Hamadé, autant ami des clients que restaurateur.

Il y a quelques semaines, un kamikaze taliban faisait exploser une bombe en plein Kaboul, tuant, entre autres, un Libanais devenu l'âme d'un restaurant, apprécié de tous, Kamel Hamadé.
On aimait se retrouver à « La Taverna du Liban » pour sa bonne carte mais surtout pour cette atmosphère de convivialité et de bonne humeur, entretenue par son propriétaire, Kamel Hamadé, dans ce Kaboul ouvert à toutes les violences. Des violences qui ont fini par l'atteindre. Une journaliste du Washington Post, Pamela Constable, habituée des lieux, témoigne dans ses colonnes de ce cocon, si amicalement tissé par Kamel. Inoubliables sont, pour elle, les soirées passées à La Taverna, avec des collègues et des amis, dégustant des spécialités libanaises au son du glouglou des narguilés et des interventions de Kamel, présent pour tous. Voilà comment elle décrit cette atmosphère :
«Comme toujours, là, c'était un abondant assortiment de mezzés que l'on terminait en trinquant avec nos tasses de "café banc". Et, comme souvent, le propriétaire, Kamel Hamadé, un sémillant homme d'affaires de Beyrouth, refusait d'être payé. Il disait avec insistance, "donnez l'argent pour aider les animaux".»
«Ami des animaux au grand cœur, Kamel avait un instinct de survie rodé durant la guerre du Liban, raconte aussi la journaliste. Parfois, il disait qu'il avait envie d'un ailleurs plus reposant, comme la
Nouvelle-Zélande ou Genève.Mais il était toujours là, nous offrant un sanctuaire familial et cette petite zone de confort à Kaboul.»
Et ce fut le cas jusqu'à l'assaut des talibans qui ont vaincu son instinct de survie, dispersé et endolori sa petite bande cosmopolite : un vétérinaire de l'État du Maine aux États-Unis, un chef de personnel français, un ingénieur de Prague, un spécialiste de la sécurité d'Australie, un diplomate canadien, un infirmier de Nashville, un avocat d'Irlande, un anthropologue de Rome et plusieurs amis afghans. «Nous tous, expatriés et locaux, conclut Pamela Constable, avons perdu un ami gentleman, une culture et un havre de civilité en Afghanistan.»

I.M.

 

Il y a quelques semaines, un kamikaze taliban faisait exploser une bombe en plein Kaboul, tuant, entre autres, un Libanais devenu l'âme d'un restaurant, apprécié de tous, Kamel Hamadé.On aimait se retrouver à « La Taverna du Liban » pour sa bonne carte mais surtout pour cette atmosphère de convivialité et de bonne humeur, entretenue par son propriétaire, Kamel Hamadé, dans...