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Moyen Orient et Monde - Syrie

Syrie : Impasse à Genève, Brahimi refuse de jeter l'éponge

Toujours pas de mesure concrète concernant les civils assiégés à Homs.

Après un premier échec hier menant au blocage des discussions sur la Syrie, le médiateur de l'ONU veut remettre rapidement sur la table des négociations la question cruciale de la transition politique, « ligne rouge » pour les délégations du régime et de l'opposition réunies à Genève. « Demain (mardi), nous remettrons sur la table la déclaration de Genève elle-même », a déclaré Lakhdar Brahimi au terme d'une journée difficile de négociations où les deux camps ennemis ont achoppé dès le matin sur le menu des pourparlers. Le troisième jour de négociations était en effet consacré aux premières discussions politiques après un week-end consacré à des questions humanitaires, comme la situation à Homs et le problème des milliers de prisonniers et de disparus du conflit. Sur toutes ces questions, les négociations n'ont permis aucun progrès.


Hier matin, Lakhdar Brahimi a levé la séance après le refus des délégations d'aller de l'avant. L'opposition a en effet violemment réagi quand le régime a soumis une « feuille de travail » de cinq points, dont un appel aux pays qui financent les groupes « terroristes » (rebelles) à cesser leur soutien, une allusion à l'Arabie saoudite, au Qatar et à la Turquie, principaux appuis de la rébellion. « Les discussions n'ont pas été constructives aujourd'hui en raison de l'attitude du régime qui a voulu dévier des discussions qui devaient porter sur l'application de Genève 1 », a accusé Rima Fleyhane, membre de la délégation de l'opposition. Les délégations ont néanmoins affirmé qu'elles ne quitteraient pas Genève. M. Brahimi a également admis que la situation n'avait pas avancé quant à l'envoi de convois humanitaires dans le centre assiégé de Homs, comme promis samedi par le régime. « Il n'y a pas eu de décision de les laisser entrer », a-t-il dit. Il avait également obtenu du régime syrien la promesse de laisser quitter la ville aux femmes et enfants assiégés depuis 600 jours dans les quartiers rebelles de Homs. Mais hier, le chef des opérations au Proche-Orient du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Robert Mardini, a affirmé qu'aucune « mesure concrète » n'avait été prise pour l'instant par Damas. L'annonce de M. Brahimi avait été déjà accueillie avec scepticisme dans les quartiers rebelles de la troisième ville de Syrie, l'opposition réclamant des « garanties » que les civils ne soient pas arrêtés par le régime en sortant de la ville. Souvent considérée comme le foyer de la contestation, Homs a payé au prix fort son opposition à Bachar el-Assad. Les quartiers rebelles sont assiégés depuis juin 2012 par l'armée régulière qui les bombarde régulièrement et des milliers d'habitants y vivent dans des conditions épouvantables, manquant de nourriture et de médicaments.

 

(Eclairage : « Si les Occidentaux veulent vraiment la tête de Bachar, ce n'est pas par la négociation qu'ils l'obtiendront »)

 

Prisonniers et disparus
Dimanche, les négociateurs s'étaient penchés sur le problème des prisonniers et des disparus, un phénomène qui s'est amplifié depuis que le soulèvement de mars 2011 s'est transformé en guerre civile, faisant plus de 130 000 morts, et des millions de réfugiés et de déplacés. L'opposition affirme avoir établi une liste de 47 000 personnes détenues dans les prisons du régime et présenté à Genève une première liste avec les noms de 2 300 femmes et enfants. Le régime réclame de son côté à l'opposition de s'enquérir auprès des rebelles sur les disparus, militaires et civils, mais n'a pas présenté de liste.


Depuis samedi, les deux délégations se parlent toujours par médiateur interposé et multiplient les déclarations fort peu diplomatiques auprès de la presse. M. Brahimi a tenu à rappeler à chacun ses devoirs et appelé les membres des délégations à être « responsables » et à respecter « la confidentialité des discussions ». « Et si vous ne respectez pas la confidentialité, n'exagérez pas » dans vos déclarations, a demandé l'émissaire de l'ONU. Il a également appelé « ceux qui ont de l'influence à user de leur influence pour nous aider à aller de l'avant ». En coulisse, diplomates russes et américains fournissent en effet conseils et appuis à leurs protégés pour les négociations.


Depuis Téhéran où il est en visite avec le groupe des « Anciens » (Elders), l'ex-secrétaire général de l'ONU Kofi Annan a lui aussi appelé hier la communauté internationale à « tout faire pour mettre fin au cauchemar vécu par le peuple syrien ».
Sur un tout autre plan, le deuxième chargement d'agents chimiques a été évacué hier de Syrie pour être détruit, a indiqué l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) dans un communiqué.

 

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commentaires (4)

IL FERAIT MIEUX DE METTRE UN TRANSISTOR SUR LA TABLE... CAR... LA TRANSISION !!!

LA LIBRE EXPRESSION

22 h 28, le 28 janvier 2014

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Commentaires (4)

  • IL FERAIT MIEUX DE METTRE UN TRANSISTOR SUR LA TABLE... CAR... LA TRANSISION !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    22 h 28, le 28 janvier 2014

  • Une transition politique presque impossible pour une Syrie qui tient à son pouvoir actuel .Triste .

    Sabbagha Antoine

    12 h 12, le 28 janvier 2014

  • PAUVRE BRAHIMI ! S'IL A DES PETITS FILS, ILS POURRAIENT CONTINUER LES NÉGOCIATIONS (?)... AVEC GENÈVE 1000 À SA PLACE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 08, le 28 janvier 2014

  • Toute cette situation rappellera enfin à ces Syriens de toutes obédiences, ce que le Liban a dû enduré suite à leurs méfaits durant presque quarante années.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    03 h 55, le 28 janvier 2014

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