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Économie - Liban

Nouveau gouvernement, nouveau souffle économique ?

Elle est sur toutes les lèvres. Si la formation d'un nouveau cabinet pourrait bien être la première étape vers un assouplissement de la situation sécuritaire, suffira-t-elle à restaurer la confiance en une économie ébranlée par trois ans de crise ?

Même s’il ne durerait que de quelques mois, un nouveau cabinet permettra de restaurer la confiance du consommateur, alors que cette dernière est au plus bas depuis 2007.

Gagnant 2,29 % à sa clôture, la seule rumeur quant à la formation imminente d'un gouvernement a permis la semaine dernière de faire repartir de plus belle l'activité de la Bourse de Beyrouth. Une tendance qui met en évidence le rôle crucial du sentiment des investisseurs dans un pays en perpétuel remous comme le Liban.
Ainsi, même s'il ne restera en place que quelques mois, un nouveau cabinet permettra de restaurer la confiance du consommateur, alors que cette dernière est au plus bas depuis 2007, selon Nassib Ghobril, économiste en chef à la Byblos Bank. « Le sentiment du consommateur est primordial pour l'économie, insiste-t-il, 79 % des dépenses au Liban provenant des ménages. »


Tel est indéniablement le premier effet positif d'un nouveau gouvernement sur l'économie. « Mais si cela détendra un peu l'atmosphère, il n'y aura pas de miracle, ajoute l'expert. Les Libanais ont besoin pour retrouver confiance de réformes concrètes et sur le long terme. » Parmi elles, l'économiste cite le coût de l'eau, de l'électricité, la modernisation des infrastructures et des télécoms, mais aussi et surtout l'impératif de la sécurité. « En cas de nouveau gouvernement, les explosions cesseront-elles pour autant ? » demande-t-il.
Selon Nassib Ghobril, il faudrait beaucoup plus qu'un nouveau gouvernement pour que la tendance économique change radicalement. « La dette augmente plus vite que la croissance. La hausse du PIB devrait osciller autour des 3-4 % pour permettre de nouveaux investissements et de nouveaux emplois... Or en 2013, le PIB n'a augmenté que de 0,7 %. »

 

Beyrouthi : Un nouveau gouvernement ne ramènera pas les touristes
Pour Jean Beyrouthi, secrétaire général de la Fédération des syndicats touristiques, si la formation d'un nouveau cabinet fera bien tomber la pression, elle ne changera rien à la situation régionale et au chaos du tourisme libanais. « Cela encouragera peut-être quelques Libanais de la diaspora à revenir, mais tant que le boycott touristique des pays arabes se maintiendra, nous serons toujours en mal de visiteurs. »
De son côté, Fouad Zmokhol, le président du Rassemblement des dirigeants et chefs d'entreprise (RDCL) est, lui, plus optimiste. « Un gouvernement d'union nationale pourrait ramener la sécurité, a-t-il déclaré à L'Orient-Le Jour, et restaurer en partie la confiance du consommateur. »


Mais pour permettre la reprise de certaines affaires, un certain nombre d'objectifs économiques à court terme doivent être définis. Selon M. Zmokhol, il faudrait mettre en place en premier lieu un plan de sécurité général, suivi d'un plan de secours économique avec des objectifs à atteindre sur le court terme, comme la mise en place de prêts subventionnés pour les fonds de roulement des PME en difficulté. Enfin, un accord sur le Partenariat public-privé (PPP) pourrait générer d'importants investissements et revenus grâce à un effet boule de neige.
L'histoire l'a déjà montré après 2006 et 2008, « le Liban est un petit marché qui peut être détruit en quelques minutes, mais qui peut reprendre en quelques heures », conclut Fouad Zmokhol, confiant.

 

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