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À La Une - Liban

Hariri : Non catégorique à la formule armée-peuple-résistance

"Certains m'accusent d'avoir vendu le sang de mon père, alors que c'est tout le contraire", affirme l'ancien Premier ministre libanais.

L'ancien Premier ministre Saad Hariri quelques minutes avant son entrevue avec la journaliste Paula Yaacoubian, lundi 20 janvier 2014. Photo Facebook

L'ancien Premier ministre libanais, Saad Hariri, a affirmé lundi soir avoir "fait prévaloir la raison sur le coeur" au sujet de sa décision de participer à un gouvernement rassembleur incluant le Hezbollah. "Certains se demandent comment nous pouvons nous assoir autour d'une même table avec (le Hebzollah, ndlr)", a dit M. Hariri lors d'une entrevue diffusée sur la télévision Future TV. "Si je devais écouter mon coeur, je ne le ferais pas, mais j'ai fait prévaloir la raison, a-t-il ajouté. Certains m'accusent d'avoir vendu le sang de mon père, alors que c'est tout le contraire".

L'ancien Premier ministre a, par ailleurs, affirmé qu'il refusait toute référence à la formule armée-peuple-résistance dans la déclaration ministérielle du futur gouvernement et qu'il soutenait la Déclaration de Baabda qui stipule la distanciation du Liban de la crise syrienne.
"Le camp du 8 Mars a fait un geste en abandonnant la formule 9-9-6 et en acceptant la formule 8-8-8, a dit M. Hariri. Notre démarche a été reçue avec beaucoup de positivité".

Au cours de l'entrevue, M. Hariri a toutefois accusé le Hezbollah d'aggraver la crise au Liban en envoyant des combattants en Syrie. "L'implication du Hezb en Syrie met le feu au Liban, a dit M. Hariri. Le Hezbollah le sait. Nous refusons de couvrir ses actes en Syrie". "Je rejette catégoriquement la formule armée-peuple-résistance et je ne suis pas prêt à faire des concessions là-dessus", a encore insisté le chef du Courant du Futur.
"Je ne couvre ni la guerre en Syrie, ni les armes illégales, ni les assassins de mon père, a ajouté M. Hariri. Mais ce qui est important aujourd'hui c'est la formation d'un nouveau gouvernement capable de gérer les affaires du pays".

Selon lui, le rôle du nouveau gouvernement sera de préparer le terrain en vue de la prochaine élection présidentielle, prévue au printemps. "La présidence libanaise est le seul poste qui est occupé par une personnalité chrétienne dans toute la région", a dit M. Hariri.

Plus tôt dans la journée, l'ex-Premier ministre avait accusé le régime syrien d'avoir tué son père. "Les accusés sont des membres du Hezbollah et le régime de Bachar el-Assad est celui qui a donné l'ordre", a déclaré M. Hariri dans une interview à la radio Europe 1.


"La fin de la politique d'assassinats" by Europe1fr

"Je n'oublierai pas et je ne pardonnerai pas, a martelé M. Hariri. Mais le Liban est plus important que moi d'où l'importance de former un gouvernement et d'élire un nouveau président", a-t-il ajouté.

Interrogé sur son exil, depuis bientôt trois ans, Saad Hariri a déclaré : "Je vais retourner au Liban pour les élections et pour redevenir un jour le Premier ministre".

Ces derniers jours, les déclarations de M. Hariri avaient suscité des remous au sein du 14 Mars. La réaction la plus représentative, dans ce camp, est venue d'Amine Gemayel. Ce dernier s'est dit tout à fait favorable à la formation d'un gouvernement rassembleur de 24 ministres où le Hezbollah et le 14 Mars seraient représentés à égalité par 8 ministres chacun. Toutefois, le chef des Kataëb a affirmé qu'il n'approuvera pas "n'importe quel gouvernement".

Lundi, le chef des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, a affirmé que les tractations en vue de la formation d'un nouveau gouvernement libanais étaient toujours en cours au sein de la Coalition du 14 Mars. Commentant les récentes déclarations de l'ancien Premier ministre, Saad Hariri, le leader chrétien a souligné les divergences  avec le chef du Courant du Futur. "Je ne partage pas la même opinion que M. Hariri", a affirmé M. Geagea, soulignant toutefois la "nécessité d'aller de l'avant afin de débloquer la crise" que vit le pays depuis plusieurs mois.
Le chef des FL a, par ailleurs, dit souhaiter que "l'autre camp affiche le même optimisme et positivité que l'ancien Premier ministre".
Selon lui, la Coalition du 14 Mars reste attachée à ses conditions pour participer à un nouveau gouvernement incluant le Hezbollah. "Premièrement, le retrait des combattants du Hezbollah de Syrie, a dit M. Geagea. Deuxièmement, ne pas inclure une référence explicite à la formule armée-peuple-résistance dans la déclaration ministérielle du futur gouvernement. Et, enfin, le respect de la Déclaration de Baabda". "Notre but n'est pas de former un gouvernement à tout prix, a dit M. Geagea. Nous souhaitons parvenir à une entente avec l'autre camp sur ces principaux points".


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Il était temps de dénoncer ce bluff sociétal usagé...

M.V.

07 h 16, le 21 janvier 2014

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Commentaires (1)

  • Il était temps de dénoncer ce bluff sociétal usagé...

    M.V.

    07 h 16, le 21 janvier 2014

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