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À La Une - Syrie

L'opposition syrienne en exil décide d'aller à Genève pour se débarrasser d'Assad

Jarba prévient que la participation à la conférence ne signifie pas la fin des opérations contre les forces d'Assad sur le terrain.

La fumée se dégage après le bombardement d'un quartier Alep par les forces du régime syrien. REUTERS/Hosam Katan

L'opposition syrienne en exil a accepté samedi à Istanbul, après des semaines d'atermoiements et de pressions occidentales et arabes, de participer la semaine prochaine à la conférence de paix de Genève II, avec pour unique objectif se débarrasser du "boucher" Assad.

A quatre jours du rendez-vous diplomatique lancé à l'initiative des Etats-Unis et de la Russie, le président de la Coalition de l'opposition Ahmad Jarba a affirmé, lors d'une conférence de presse, que ces négociations avaient "comme unique but de satisfaire les demandes de la révolution (...) et avant tout de retirer au boucher (Assad, ndlr) tous ses pouvoirs".

Il a accusé M. Assad et son gouvernement de faire du "terrorisme d'Etat", affirmant que le régime était responsable de la présence sur le terrain des combattants de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), liés à el-Qaëda, que des combats meurtriers opposent actuellement aux rebelles.

M. Jarba a aussi prévenu que la participation à la conférence ne signifiait pas la fin des opérations contre les forces d'Assad sur le terrain, menées par l'opposition et sa branche armée, l'Armée syrienne libre (ASL).

Le régime syrien répète pour sa part qu'il n'est pas question pour lui d'aller en Suisse "pour remettre le pouvoir à qui que ce soit", et qu'il revient à Bachar el-Assad de mener la transition.

Au terme de discussions dans le huis clos d'un hôtel de la lointaine banlieue stambouliote, 58 membres de la Coalition de l'opposition ont voté oui, 14 non, 2 se sont abstenus et 1 a voté blanc, selon les résultats officiels.

Seuls 75 des quelque 120 délégués de l'opposition modérée au régime de Damas ont pris part à ce scrutin à bulletins secrets, signe des vifs débats qui les ont opposés.


(Tribune : Pour un cessez-le-feu en Syrie)


Depuis des semaines, les adversaires de Bachar el-Assad se déchiraient sur l'opportunité de s'asseoir à la même table que les représentants d'un régime dont ils veulent la chute depuis bientôt trois ans.

"Faire des compromis sera douloureux", avait prévenu vendredi Munzer Aqbiq, un proche conseiller de M. Jarba.

Les chefs de la diplomatie française Laurent Fabius et américaine John Kerry ont qualifié cette décision de "courageuse". "En dépit des provocations et des exactions du régime", ce choix "est celui de la recherche de la paix", s'est félicité M. Fabius.

Les membres du groupe des pays "amis de la Syrie" qui soutient l'opposition --dont les Etats-Unis et la France--, avaient multiplié ces derniers jours les initiatives et les déclarations pour la rassurer.

Concessions humanitaires de Damas
"Personne ne se fera duper", a ainsi assuré le secrétaire d'Etat américain John Kerry, menaçant Damas d'une "réponse beaucoup plus forte" en cas de manoeuvre de diversion.

Samedi, pour la deuxième journée consécutive, la Turquie et le Qatar, mandatés par l'ensemble des parrains occidentaux et arabes de l'opposition, ont réuni à Ankara quatre groupes de combattants rebelles syriens, dont le Front islamique, qui ne font pas partie de la Coalition, pour les convaincre de l'utilité de Genève II, a-t-on appris de source diplomatique.

Au moins trois d'entre eux ont donné leur accord pour intégrer la délégation de l'opposition en Suisse, selon cette même source.

Sous l'influence de son fidèle soutien russe, le régime syrien avait de son côté fait vendredi une série de concessions "humanitaires" qui répondaient à certaines exigences de l'opposition.

A l'issue d'une rencontre avec son homologue russe Sergueï Lavrov à Moscou, le chef de la diplomatie syrienne Walid Mouallem a proposé un "échange de prisonniers" et un plan prévoyant "l'arrêt de toutes les actions militaires" dans la région d'Alep (nord).

Samedi encore, au moins 34 personnes dont cinq enfants ont péri dans cette région dans des raids aériens de l'armée, selon une ONG syrienne.

Les conditions de ce cessez-le-feu restaient encore floues samedi. "Les détails et les mécanismes seront précisés une fois obtenu l'accord des autres parties", a déclaré à l'AFP une source au sein des services de sécurité à Damas.

Les promesses du régime ont connu par ailleurs une première manifestation concrète. Pour la première fois depuis septembre 2013, de l'aide alimentaire a pu entrer samedi dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, à Damas. L'armée du régime assiège ce camp occupé en grande partie par les rebelles depuis des mois.

La conférence de Genève II a pour objectif de trouver une solution politique susceptible de mettre fin à la guerre civile en Syrie, qui a fait plus de 130.000 morts et des millions de réfugiés et déplacés depuis mars 2011.

 


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L'opposition syrienne en exil a accepté samedi à Istanbul, après des semaines d'atermoiements et de pressions occidentales et arabes, de participer la semaine prochaine à la conférence de paix de Genève II, avec pour unique objectif se débarrasser du "boucher" Assad.
A quatre jours du rendez-vous diplomatique lancé à l'initiative des Etats-Unis et de la Russie, le président...

commentaires (4)

QUELLE OPPOSITION ?

LA LIBRE EXPRESSION

17 h 38, le 20 janvier 2014

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Commentaires (4)

  • QUELLE OPPOSITION ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 38, le 20 janvier 2014

  • Les rebelles croyent que si ils vont à Genève, ils vont avoir le pouvoir en Syrie. Que le Président Assad va partir. Ce n'est ni les pays occidentaux, ni les pays arabes qui décident qui dirige la Syrie

    Talaat Dominique

    01 h 35, le 19 janvier 2014

  • C'était ça ou ils devaitent quitter les hotels, voire les pays qui les accueillent. Quand on vend son ame au diable, il ya toujours une contrepartie à payer. Le président Assad l'avait bien dit il y a près d'un an: il ne discuterait avec eux que pour parler à leurs maitres. Je pense que Genève II c'est le début de la déclaration des grands pays régionaux et mondiaux contre la terreur du fanatisme religieux takfiriste.

    Ali Farhat

    00 h 39, le 19 janvier 2014

  • Avec la guerre des arabes entre l'Arabie saoudite et le Qatar et le soutien de l'Iran à Assad on voit mal sur quoi va aboutir Genève II.

    Sabbagha Antoine

    16 h 21, le 18 janvier 2014

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