Une organisation internationale dénonce la brutalité des méthodes de l’abattoir de la Quarantaine

La brutalité avec laquelle les animaux sont abattus dans le plus grand abattoir du Liban a été dénoncée dans une enquête menée récemment par l'organisation internationale « Compassion in World Farming » (CIWF), dont les résultats ont été révélés le 6 décembre. Cette enquête a exposé « les conditions exécrables d'abattage des animaux » dans un film réalisé à l'intérieur du site.

L'organisation décrit dans un communiqué « des scènes où les animaux sont jetés sur un sol en béton, où ils sont maintenus de force pendant que leur gorge est tranchée, alors qu'ils sont totalement conscients ». Dans une autre description faite par l'organisation, « les moutons sont traînés par une patte pour être abattus à côté d'autres animaux qui baignent dans leur sang et leurs excréments ». « Il ne meurent qu'au bout de plusieurs minutes », poursuit le document.

CIWF estime que l'Union européenne (UE) exporte des dizaines de milliers de têtes de bétail chaque année au Liban et qu'une large proportion est abattue en pareilles conditions, des conditions qui vont à l'encontre des directives de l'Organisation internationale des épizooties (OIE). L'organisation assure que des moutons venus de France étaient bien parmi ceux abattus durant son passage à l'abattoir de la Quarantaine.
Dans son communiqué, CIWF appelle « à la fermeture temporaire de l'abattoir de la Quarantaine en vue d'une réhabilitation complète et d'une formation des travailleurs sur le site ».

L'association Animals Lebanon (AL) a commenté les résultats de l'enquête de CIWF. « Il est bien connu que des améliorations doivent être apportées dans l'abattoir de la Quarantaine et ailleurs, a déclaré Jason Mier, directeur exécutif de l'association. Ces images sont choquantes et nous rappellent l'urgence de l'action à entreprendre. »

L'AL rappelle que le Liban est membre de l'OIE qui a mis des recommandations spécifiques pour assurer le bien-être des animaux durant la phase qui précède l'abattage et durant l'abattage. Le ministère de l'Agriculture a déjà lancé des appels pour la réhabilitation de l'abattoir et pour la surveillance de tous les abattoirs en vue de s'assurer de la conformité aux standards, rappelle l'association. Elle ajoute que le ministère appuie aussi l'adoption d'un projet de loi sur la protection des animaux, qui comporte un article sur l'abattage.
« Si l'abattoir de la Quarantaine ne se conformait pas aux standards de l'OIE et que son personnel ne suivait pas une formation, il devrait alors être fermé », conclut Jason Mier.

Pour mémoire

La loi sur la protection des animaux en voie d'adoption