Le 14 Mars réitère le serment de Gebran Tuéni en faveur des libertés

La réunion hebdomadaire du secrétariat général du 14 Mars, hier, s'est transformée en une rencontre élargie organisée à l'hôtel Gabriel d'Achrafieh à l'occasion de la commémoration, il y a huit ans, de l'assassinat de Gebran Tuéni. Des représentants de toutes les composantes du 14 Mars, plusieurs personnalités de premier plan ainsi que nombre d'universitaires, de journalistes et de pôles de la société civile étaient présents à cette rencontre, placée sous le signe de la réaffirmation de l'attachement du 14 Mars aux libertés publiques et individuelles et aux valeurs et fondements qui ont été à la base de la révolution du Cèdre, en 2005.
Telle est l'essence du communiqué final lu par l'ancien député Gabriel Murr à l'issue de la réunion élargie. Ayant pour thème « La déclaration de Gebran », le texte est une réaffirmation, en quelque sorte, du serment fait au printemps 2005 par Gebran Tuéni devant la foule rassemblée à la place des Martyrs, appelée à l'époque « la place de la Liberté ». Ce serment portait sur la coexistence islamo-chrétienne et la défense des libertés publiques.

Rappelant que Gebran Tuéni a constamment « porté l'étendard de la liberté », le communiqué souligne notamment que « la liberté ne saurait perdurer sans la présence d'hommes libres, car toute cause pour persister a besoin d'hommes qui se sacrifient pour elle, qui la défendent haut et fort ». « Aujourd'hui, relève le 14 Mars, à l'heure où les atteintes à l'État et à son autorité vont crescendo, et au moment où la région traverse une phase trouble du fait de l'action menée par ceux qui réclament la liberté, nous avons besoin, plus que jamais, de réaffirmer l'engagement pris par le martyr Gebran Tuéni jusqu'à son dernier souffle, en l'occurrence la liberté. » « La liberté au Liban est le rempart de sa sécurité nationale », ajoute dans ce cadre le 14 Mars.
Les participants à la réunion ont ensuite mis l'accent sur les points suivants :
-    L'attachement ferme à la défense des libertés, en général, et de la liberté d'expression et d'information, en particulier.
-    La liberté s'exprime dans le cadre de la loi qui règlemente la société sur base des valeurs morales, constitutionnelles et sociales.
-    Il ne saurait y avoir de liberté d'expression et d'information sans démocratie.
-    La bataille menée pour la liberté d'information constitue la voie saine à suivre pour la consolidation de la démocratie, loin des interprétations arbitraires des forces politiques.
-    La consolidation de la liberté d'information ne relève pas de la responsabilité du seul régime politique, mais de la société dans son ensemble ; la société civile doit la protéger parce qu'elle est le miroir de son combat pour la réalisation de la démocratie.
-    L'agression contre la liberté des journalistes est toujours condamnable, qu'elle soit l'œuvre d'un régime en voie d'effondrement ou de groupes en rébellion contre lui. La responsabilité de ces derniers groupes est encore plus grande car celui qui aspire au changement est appelé à l'appliquer d'abord en respectant les libertés.
-    L'information nationale, face aux tentatives de diviser les sociétés arabes et de créer des scissions internes, renouvelle son attachement au serment de Gebran Tuéni et appelle toutes les parties, musulmanes comme chrétiennes, du Liban comme du monde arabe, à s'unir face à l'injustice, l'ignorance et la répression, et à condamner les agressions stupides contre les lieux de culte qui contreviennent à nos valeurs et sapent la liberté à tous les niveaux. Cette condamnation doit aussi englober la distinction sélective entre les victimes et les lieux, adoptée par certains. Le rejet des agressions contre les personnes pacifiques et les lieux de culte, à commencer par Maaloula, ne supporte aucune distinction sur base de la géographie et des identités religieuses ou locales.
-    Le souvenir du martyre de Gebran Tuéni requiert la réaffirmation par les participants à la réunion de leur attachement aux principes nationaux et politiques pour lesquels Gebran est tombé, notamment la souveraineté, la démocratie, l'unité nationale, l'édification de l'État de droit et la justice. Cela requiert aussi la nécessité d'interpeller les autorités concernées sur le sort de l'enquête judiciaire relative à l'assassinat de Gebran Tuéni.

Les participants à la réunion
Étaient présents à la réunion : les députés Ammar Houry, Michel Pharaon, Jean Oghassapian, Ahmad Fatfat, Nadim Gemayel, Dory Chamoun, Boutros Harb et Mohammad Kabbani, les anciens députés Farès Souhaid, Samir Frangié, Gabriel Murr, Moustapha Allouche, l'ancien ministre cheikh Michel el-Khoury, ainsi que Karim Mroué, Élias Abou Assi, Nady Ghosn, Élie Mahfoud, Youssef Douaihy, Walid Fakhreddine, Shirine Abdallah, Dina Lteif, Diala Yafi, Antoine Courban, Élie Hajj, Julien Hajj, Vanessa Matta, Tony Abi Najm, Antoine Mrad, Ahmad Ayyache, Sami Nader, Sara Assaf, Sassine Sassine, Lokman Slim, Rached Fayed, Ali Hamadé, Nabil Bou Mounsef, Nadim Koteiche, Kamal Richa, Simon Dergham, Ardem Nanejian, Chaker Salamé, Rouba Kabbara, Samir Abdel Malak, Ghassan Hajjar, Sanaa el-Jack, Rayane Charbel, Charles Jabbour, Mohammad Harfouche, Simon Aboufadel, Melhem Riachi, Michel Mekattaf, Michel Moawad, Michel Touma, Assaad Béchara, Eddy Abillamaa, Danielle Gerges et Youssef Howayek.