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À La Une - conflit

Syrie : l'opposition rechigne toujours à participer à Genève 2

Les rebelles parviennent à contrer l'avancée de l'armée près de l'aéroport d'Alep.

L'émissaire spécial de l'ONU et de la Ligue arabe Lakhdar Brahimi, lors d'une conférence de presse le 5 novembre 2013 à Genève. Fabrice Coffrini/AFP

Plus divisée que jamais, l'opposition syrienne a une nouvelle fois exprimé samedi ses plus extrêmes réserves sur sa participation à une éventuelle conférence de paix à Genève aux côtés du régime de Damas, samedi lors d'une réunion à Istanbul.

 

Étouffée entre les pressions contraires de ses soutiens occidentaux et des groupes rebelles qui combattent sur le terrain, la principale vitrine politique des adversaires de Bachar el-Assad a exigé d'entrée de jeu des "gestes" de son régime et de ses alliés russes avant toute décision de sa part.

 

"Nous avons toujours dit que nous étions totalement favorables à Genève mais nous craignons que, si nous nous y rendons, le régime Assad ne soit pas sérieux quant à son application", a déclaré un porte-parole de la Coalition de l'opposition.

"Tout le monde sait que le régime Assad va encore essayer de gagner du temps", a lancé Khaled Saleh devant la presse, sitôt les discussions ouvertes. "Nous souhaitons aller à Genève mais tout le monde doit être sérieux, pas seulement le régime d'Assad mais aussi ses alliés russes, nous voulons que les Russes exercent une très forte pression" sur Damas, a-t-il poursuivi.

 

Quelques jours avant de rallier la Turquie, le président de la Coalition, Ahmat Jarba, avait ainsi fixé comme préalable à toute participation qu'une conférence de Genève aboutisse à un départ du président Assad, un scénario catégoriquement exclu à Damas.

 

Samedi, son porte-parole a renouvelé cette exigence. "Il est devenu évident pour tout le monde qu'Assad ne peut exercer aucun rôle si Genève 2 est véritablement mis en œuvre, que ce soit dans une période transitoire ou après", a insisté Khaled Saleh.

 

Contexte "très difficile"

La discussion d'Istanbul, "animée" de l'avis d'un participant, se poursuivait samedi soir entre toutes les factions de l'opposition. Elle devait se poursuivre jusqu'à "au moins" dimanche soir, après une interruption pour la nuit, a-t-on appris auprès de la Coalition.

Comme l'a souligné mardi l'émissaire spécial de l'ONU et de la Ligue arabe Lakhdar Brahimi, "l'opposition (syrienne) est divisée et n'est pas prête" à s'asseoir à la même table que des représentants de Bachar el-Assad.

 

La principale composante de la Coalition, le Conseil national syrien (CNS), présent à Istanbul, a déjà écarté l'idée d'un voyage en Suisse et même menacé de claquer la porte de la Coalition si certains de ses membres s'y rendaient.

Une vingtaine de groupes rebelles ont menacé de juger pour "trahison" ceux qui seraient tentés de négocier, laissant même clairement entendre qu'ils seraient purement et simplement exécutés.

 

De l'autre côté, les onze pays occidentaux et arabes "amis" des adversaires du régime de Damas les poussent à venir discuter à Genève, seule solution à leurs yeux pour trouver une issue politique au conflit.

Réunis fin octobre à Londres, ils ont répété que l'actuel chef de l'État syrien ne devait jouer "aucun rôle dans le futur gouvernement" du pays. Si elle est loin de les avoir tous rassurés, cette pression a convaincu certains membres de l'opposition de franchir le Rubicon. Un ancien vice-Premier ministre syrien, Qadri Jamil, récemment démis de ses fonctions, a fait savoir qu'il se rendrait à Genève. Les Kurdes de Syrie aussi. Et d'autres opposants seraient décidés à franchir le pas.

 

Rebelles et jihadistes résistent à Alep

Dans ces conditions, l'issue des discussions d'Istanbul paraissait très incertaine.

"Le contexte est très difficile pour l'opposition", a concédé un diplomate occidental. "L'armée d'Assad remporte des succès, la situation des populations des villes assiégées est très précaire et des groupes rebelles importants ont rejeté son autorité", a-t-il ajouté à l'AFP, "la tentation de la surenchère anti-Genève existe".

 

Russes et Américains n'étant pas parvenus à fixer un date pour une conférence, certains observateurs ont parié que l'opposition renverrait sa décision à plus tard. M. Saleh a, lui, ironisé sur le fait que la Coalition n'avait "pas reçu d'invitation de la part de l'ONU".

 

Sur le terrain, rebelles et jihadistes sont parvenus à contrer l'avancée de l'armée syrienne dans la "base 80", près de l'aéroport d'Alep (nord de la Syrie), a rapporté samedi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Ces affrontements, opposant l'armée soutenue par le Hezbollah chiite libanais aux rebelles et jihadistes de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL) et du front al-Nosra, ont fait au moins 53 morts, selon l'OSDH.

Depuis mars 2011, le conflit syrien a fait plus de 120.000 morts selon l'OSDH et des millions de réfugiés et déplacés selon l'ONU.

 

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Étouffée entre les pressions contraires de ses soutiens occidentaux et des groupes rebelles qui combattent sur le terrain, la principale...
commentaires (3)

Pour ce que ces gens comptent encore !! pouuuufffff !!!!

Jaber Kamel

15 h 31, le 10 novembre 2013

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Commentaires (3)

  • Pour ce que ces gens comptent encore !! pouuuufffff !!!!

    Jaber Kamel

    15 h 31, le 10 novembre 2013

  • Les mercenaires "mignons et gentils" ne sont pas au bout de leur peine , zawahiri l'autre salafowahabite vient de condamner l'union entre anosra et le eiil , il demande à anosra de se désolidariser de son allié salafowahabite , ce dernier refuse d'obtempérer pour le moment , mais on sait que cela va finir par un clash violent , donc les "mignons gentils" avez vous fait votre choix ? déjà qu'entre vous on peut pas dire que ça va fort , alors pour un choix à faire entre le cancer ou le sida vous êtes pas sorti de la merde dans laquelle vous ont précipité vos conseillers , au fait ils sont où les qataris turcs français anglais etc... ? ils vous le servent le café en ce moment à istanbul ? allez vous ranger derrière la légalité du régime de bashar et reconstruisez votre pays bandes de nases.

    Jaber Kamel

    12 h 51, le 10 novembre 2013

  • RECHIGNE À PARTICIPER ? DE QUELLE OPPOSITION... ET DE QUELLES DE SES VICTOIRES (?) SUR LE TERRAIN EN EST-IL QUESTION ?

    SAKR LOUBNAN

    06 h 35, le 10 novembre 2013

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