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À La Une - diplomatie

Nucléaire iranien : Kerry et les Européens à Genève pour arracher un accord

Netanyahu dénonce "l'arnaque du siècle".

Alors qu'une percée dans les négociations avec l'Iran semblait à portée de main, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a joué la prudence lors de son arrivée vendredi en Suisse en soulignant qu'il n'y avait "pas d'accord à ce moment précis". AFP PHOTO / FABRICE COFFRINI

Les chefs de la diplomatie des grandes puissances occidentales se sont joints vendredi de manière inattendue aux discussions de Genève sur le programme nucléaire iranien, laissant espérer un accord malgré des divergences persistantes après des années de blocage.


Alors qu'une percée dans les négociations semblait à portée de main, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a joué la prudence lors de son arrivée en Suisse en soulignant qu'il n'y avait "pas d'accord à ce moment précis".

"Je tiens à souligner qu'il y a encore quelques questions très importantes sur la table qui ne sont pas résolues", a prévenu M. Kerry. "Elles doivent être traitées correctement et en détail".  "Nous espérons essayer de réduire ces différences mais personne ne doit ignorer qu'il y a des divergences importantes à combler", a-t-il encore affirmé.


Mais, preuve de la possiblité d'une percée réelle après l'élection du président iranien modéré Hassan Rohani, le Premier ministre britannique David Cameron a estimé que les discussions en cours "offrent l'occasion de réels progrès". Il a précisé dans un tweet qu'il s'était entrenu du dossier par téléphone avec le président français François Hollande.


M. Kerry, qui a interrompu une tournée au Proche-Orient pour se rendre d'urgence à Genève, a été rejoint par ses homologues français, britannique et allemand, membres du groupe des "5+1" (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne) qui tente depuis des années de résoudre le dossier ultrasensible du programme nucléaire iranien. Le secrétaire d'Etat américain est venu à l'invitation de la diplomate en chef de l'Union européenne, Catherine Ashton, qui préside les discussions, a indiqué un responsable américain.

 

"C'est un moment important des négociations"
Pour le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, "il y a des avancées mais rien n'est encore acquis". "Nous voulons un accord qui soit une première réponse solide aux inquiétudes liées au nucléaire iranien".
"Je suis venu personnellement à Genève parce que cette négociation est difficile, mais importante pour la sécurité régionale et internationale", a-t-il aussi déclaré. Ses homologues britannique et allemand, William Hague et Guido Westerwelle, ont également bouleversé leur agenda pour participer aux discussions.
"C'est un moment important des négociations", a assuré une source diplomatique allemande.

 

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï lavrov a lui aussi l'intention de se rendre à Genève samedi pour prendre part aux négociations, ont indiqué vendredi les agences russes citant une source dans la délégation.


Un texte intérimaire était en cours de discussion dans l'après-midi. Des réunions bilatérales ou en groupes limités avec Mme Ashton se sont succédé et diverses indications laissaient penser que les discussions se prolongeraient samedi.
Trois points retiennent en particulier l'attention des Occidentaux, selon la délégation française: clarifier la position iranienne sur "la construction du réacteur à eau lourde d'Arak", succeptible de produire du plutonium utilisable à des fins militaires, mais aussi l'avenir du stock d'uranium enrichi à 20% et "la question plus générale de l'enrichissement en Iran".

 

La colère d'Israël
Parallèlement aux discussions en cours à Genève, on apprenait que le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Yukiya Amano allait se rendre à Téhéran.
Les responsables iraniens ont répété ces derniers jours que le droit de l'Iran à l'enrichissement constituait "une ligne rouge", sans toutefois exclure une évolution de leur position sur "le niveau, la forme, la dimension" de cet enrichissement.  L'Iran dispose de 19.000 centrifugeuses pour réaliser cet enrichissement.


De son côté, Israël a fait part vendredi de sa colère en adressant une mise en garde aux Occidentaux au sujet d'un accord avec l'Iran, son ennemi juré. "Israël n'est pas tenu par cet accord et fera tout le nécessaire pour se défendre et défendre la sécurité de son peuple" a plaidé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, en dénonçant "l'arnaque du siècle", lors d'un tête-à-tête de deux heures à l'aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv, avec John Kerry.


Selon une proposition, non rendue publique, l'Iran accepterait de geler une partie de son programme controversé en échange de la levée de certaines sanctions internationales qui asphyxient son économie.
L'enrichissement d'uranium par l'Iran est au coeur des inquiétudes des pays occidentaux et d'Israël, qui craignent que l'uranium enrichi à 20% soit utilisé pour obtenir de l'uranium à 90% pour un usage militaire.

 

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